PADOVANI Denis, Marius

Par Antoine Olivesi

Né le 3 février 1897 à Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône), mort le 19 avril 1974 à Berre ; fonctionnaire à l’Assistance publique ; militant socialiste (SFIO et USR) ; maire (1935-1947) et conseiller général (1945-1974) de Berre, président du conseil général (1955-1957) et député des Bouches-du-Rhône (1958-1962).

Issu d’une famille d’origine corse, Denis Padovani était le fils d’un employé de commerce de Berre, Pierre Antoine Padovani et Ernestine Delphine Testanier, son épouse. Engagé volontaire à dix-huit ans en 1914, combattant dans les chasseurs alpins, blessé aux combats, mutilé à 50 %, il fut décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec trois citations. Entré comme commis en 1920 dans l’administration de l’Assistance publique de Marseille, après avoir franchi tous les échelons hiérarchiques en réussissant aux concours, il dirigea avant 1939 le service des hospices civils, il y termina sa carrière en 1950 en qualité de secrétaire général.

Militant de la SFIO dès le début de la fin de la Grande guerre, puis socialiste de France, il fut élu le 2 décembre 1934 conseiller d’arrondissement du canton de Berre lors d’un scrutin partiel. Aux élections municipales de 1935, Denis Padovani fut élu conseiller de Berre, puis maire le 19 mai. Il eut le souci d’atténuer les querelles de personnes qui opposaient la nouvelle équipe et la municipalité précédente, composée de douze républicains socialistes et de quatre SFIO que soutenaient les députés de ce dernier parti, Félix Gouin et Fabien Albertin. Lui-même, d’ailleurs, rejoignit la SFIO et ce fut sous cette étiquette qu’il fut réélu conseiller d’arrondissement du canton de Berre en octobre 1937. Pour avoir manifesté le 26 novembre 1938 contre les décrets-lois du gouvernement Daladier-Reynaud, Denis Padovani fut verbalisé ; un non-lieu fut rendu plus tard à Aix en février 1939. Suspect pour ses opinions, Padovani fut relevé de ses fonctions de maire par Vichy en 1940 (ou il aurait démissionné). Selon ses professions de foi de 1958 et 1959, il appartint successivement au MUR puis au MLN, servant sous les ordres de Jules Moulet fusillé à Signes et du professeur de Vernejoul au Comité médical de la Résistance, auquel il fut détaché en tant que délégué au NAP (noyautage des administrations publiques).

En 1944, Denis Padovani retrouva ses fonctions de maire de Berre et fut renouvelé lors suite des élections du 30 avril. Il fut élu, le 23 septembre, conseiller général SFIO du canton englobant sa commune et fut constamment réélu depuis  : en 1949 en dépit de violentes attaques des communistes, puis en 1955, 1961 et 1967. Il fut battu aux municipales d’octobre 1947.

Ce fut surtout au conseil général que Denis Padovani réalisa son œuvre la plus importante. Troisième vice-président de l’Assemblée départementale en septembre 1946, président de la commission départementale en 1947-1949 (puis en 1963, 1966 et 1967), 3e vice-président du conseil général en 1949-1951 rapporteur au budget de 1951 à 1955 il présida le conseil général du 17 octobre 1955 au 15 novembre 1957. Membre de la commission du travail, il présida la commission des finances et se consacra surtout aux problèmes de la construction et du logement. Créateur de la Société marseillaise d’habitations qu’il présida pendant plusieurs années, il fit partie du conseil d’administration de l’Office départemental des HLM, dont il fut le 3e vice-président jusqu’en 1965. Il fut à l’origine de « l’opération million » destinée à promouvoir une politique sociale du logement.

En 1958, après la retraite de Félix Gouin, Padovani fut élu député de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône, celle de l’Étang-de-Berre, avec 23,5 % des suffrages des électeurs inscrits au premier tour (il y avait cinq candidats) et 28,8 % au second dans une élection triangulaire. Il obtint alors 21 071 voix, sur 56 924 votants et 56 118 exprimés, devançant ses adversaires UNR (17 951) et communistes (17 096). Il fut questeur à l’Assemblée nationale. Aux élections législatives de 1962, il perdit son siège au profit du communiste René Rieubon, maire de Port-de-Bouc. En 1959, il avait échoué en tentant de reprendre la mairie de Berre au PCF. Sa liste “d’Union républicaine” obtint 46,8 % des suffrages, contre 52,9 % à la liste communiste.

Denis Padovani avait participé activement à la campagne électorale de 1973. Il mourut subitement le 19 avril 1974 et fut inhumé le lendemain à Berre après une cérémonie religieuse.
Marié le 12 juillet 1923, à Berre-l’Étang, avec Agnès Sacoman, ils n’eurent pas d’enfants. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124585, notice PADOVANI Denis, Marius par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 janvier 2019.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Nat. F715526, n° 11759 ; F/1cII/270, 305, 565, 703 ; F/1cIV/151 ; CAC, 19830172, art. 75. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/56 et 57 ; V M2/282, 283 et 295 ; XIV M 25/134. — Le Petit Provençal, 11 octobre 1937. — Le Provençal, avril et septembre 1945, 20 avril 1974 (avis de décès, photo, nécrologies). — A. Olivesi et M. Roncayolo, Géographie électorale des Bouches-du-Rhône.., op. cit. — Profession de foi, 1958 et 1959. — Notes de G. Morin.— État civil.

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