PAGÈS Antonin, Henri

Par André Balent

Né le 11 janvier 1907 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort le 2 février 1994 à Elne (Pyrénées-Orientales) ; instituteur à Saint-Nazaire (Pyrénées-Orientales) ; militant de la FU de l’Enseignement ; secrétaire de la FU des Pyrénées-Orientales ; animateur de l’École Moderne dans les Pyrénées-Orientales.

Antonin Pagès était le fils de Justin, Étienne, Joseph, employé des Tramways électriques de Perpignan, âgé de trente-deux ans en 1907 et d’Anne Clerc, dite "Joséphine", sans profession, âgée de vingt-quatre ans à cette même date.

Antonin Pagès entra à l’école normale de garçons de Perpignan le 1er octobre 1920. Il était de la même promotion que Louis Torcatis, Dominique Parsuire, François Roig. En formation professionnelle, il fut aussi le condisciple de Marcel Mayneris, plus âgé, mais un temps retenu par sa participation tardive à Première Guerre mondiale.

Instituteur, il effectua son service militaire en 1926-1927 puis exerça dans diverses communes des Pyrénées-Orientales.

Il se maria le 26 décembre 1928 à Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales) avec Yvonne Camps, institutrice.

Dans les années 1930, il occupait avec sa femme un poste double à Saint-Nazaire (Pyrénées-Orientales). Il fit partie du groupe des jeunes de la FU départementale animé par Michel Noé*.

Militant du courant majoritaire, secrétaire départemental de la Fédération unitaire de l’enseignement (CGTU), il appartint, après la fusion syndicale, à la tendance "École émancipée" du SNI. Dans les années qui précédèrent l’unité syndicale, Antonin Pagès fut élu en mai 1935 au conseil départemental de l’enseignement primaire.
Antonin Pagès s’occupa dans le cadre de la Coopérative de l’enseignement laïque (CEL) de la commercialisation de postes de radio, de phonographes et de disques édités par celle-ci.

Il publia aux éditions de l’École émancipée un recueil de chansons révolutionnaires dont l’auteur était l’instituteur catalan Louis Torcatis. Dans L’Éducateur prolétarien, publication de la CEL, Pagès s’est occupé de diffuser et promouvoir le Recueil de chansons pour l’école gaie œuvre de Torcatis et de Dominique Parsuire* et de leurs disques édités par Scolaphone (la CEL). Le 3 juillet 1937, ses élèves et ceux de sa femme participèrent à une soirée cinématographique organisée par les Amis de l’URSS au cinéma Familia de Perpignan. Alors que Louis Torcatis, leur ami de l’École moderne alors militant communiste, dirigeait la chorale de Pia, les élèves des époux Pagès exécutèrent des mouvements d’ensemble.

Pendant la guerre civile espagnole, il créa avec sa femme une organisation d’aide aux orphelins de la zone républicaine. Avec sa femme, ils allèrent en chercher en Espagne. Célestin Freinet en prit en charge quelques-uns.

Il se confond peut-être avec Pagès, instituteur, élu (ou réélu ?) secrétaire adjoint de l’UD-CGT des Pyrénées-Orientales à l’issue de son XXVIe congrès (12 décembre 1937).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut prisonnier en Allemagne (Oflag XVII a) où il fut le compagnon de captivité d’Aimé Delmas. Il se porta volontaire pour travailler en Allemagne en qualité de travailleur libre.

Après 1945, il revint à Perpignan. Mais son attitude en captivité lui fut reprochée et il fut exclu à vie du SNI et du mouvement Freinet. Un arrêté du 19 mars 1947 lui infligea un blâme et une perte d’ancienneté de deux ans et sept mois. À son retour, il avait demandé un congé pour convenances personnelles. Il s’installa à son compte et essaya de vivre de la vente de ses propres publications pédagogiques.

Il quitta donc rapidement le Roussillon après la fin de la Seconde Guerre mondiale pour s’installer à Deuil-la-Barre (Seine-et-Oise). Il s’occupait de la diffusion des publications de "l’École moderne" et de la vente d’appareils audio-visuels destinés aux écoles.

Dans les années 1970, il vivait dans le Var. Le 30 septembre 1977, il se maria à Saint-Raphaël (Var) avec Elfride (?) Nicolaeva dont il divorça moins de deux ans plus tard. Le divorce fut prononcé par le tribunal d’instance de Draguignan (Var) le 28 juin 1979. Il revint s’installer dans les Pyrénées-Orientales. Il mourut à Elne, petite ville au sud de Perpignan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124611, notice PAGÈS Antonin, Henri par André Balent, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er juillet 2022.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, série M non classée, liasse 187 ; 31 W 64 ; 129 W 1. — Arch. com. Perpignan 1 E 118 (état civil, acte de naissance d’Antonin Pagès et mentions marginales). — André Balent, notice DBMOF, XXXVII, 1990, pp. 408-409. ; "Du Front populaire à la Résistance. L’itinéraire d’un militant perpignanais : Marcel Mayneris (1899-1993)", Études roussillonnaises, XVI, 1998, pp. 165-192 [p. 168]. — Étienne Llauro, Torcatis "Bouloc". Destin d’un humaniste 1904-1944, préface de Jean Larrieu, Portet-sur-Garonne, Loubatières, 1998, 493 p. [pp. 24, 27, 28, 257] — Le Travailleur catalan, 25 décembre 1937. — Entretien avec Ferdinand Baylard, Perpignan, 26 mars 1983.

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