PANOUILLOT André, Joseph, Alexandre

Par Yves-Claude Lequin

Né le 10 mars 1899 à Champrougier (Jura), mort le 2 décembre 1979 à Toulon (Var) ; instituteur dans le Jura ; militant du SNI ; président de « Vacances pour tous » ; militant mutualiste ; résistant.

Fils d’Alexandre Panouillot et d’Alexandrine Mariaux, cultivateurs, André Panouillot fut élève maître à l’Ecole normale d’instituteur. Après le service militaire, il comme instituteur. Il épousa à Chateley le 7 avril 1924, Suzanne Doussot, dont il divorça en 1959.

Il devint secrétaire du syndicat constitué en 1923-1924 à partir des Amicales d’instituteurs (voir Jeandot et Cretin) puis, sans doute en 1928, il succéda à Desvignes comme secrétaire de la section jurassienne du Syndicat national. À la fin de son mandat de deux ans, il fut désigné comme secrétaire de la Fédération des œuvres laïques du Jura et le demeura jusqu’à la guerre. Il entreprit de développer les Auberges de jeunesse dans le département en utilisant des auberges de campagne ; il créa ainsi trois auberges spéciales, dont l’une existe encore, aux Rousses.

Sans doute adhérent au Parti socialiste SFIO dès cette époque, il participa en mai 1934 à la constitution d’un comité antifasciste dans la région de Lons-le-Saunier. Dans le courant des années 1930, il fut le premier délégué départemental de la MAAIF et un collaborateur à son premier guide national.

À l’époque du Front populaire, il créa « Les Vacances pour tous », organisme régional destiné à faciliter les vacances populaires. Avec le Front populaire, cette organisation acquit une dimension nationale et André Panouillot en devint le président. En 1937, à l’initiative de Robert Bothereau, fut établie une liaison avec l’organisme de tourisme de la CGT et la fusion des deux donna le jour à « Tourisme-Vacances pour tous » chargé d’organiser des vacances pour les ouvriers qui venaient de bénéficier des congés payés. Panouillot fut aussitôt désigné comme vice-président aux côtés de Bothereau, président. Brutalement interrompue par la guerre, cette initiative fut à l’origine de « Tourisme et Travail ».

Mobilisé, André Panouillot reprit, après la défaite, son travail dans le village de Plainoiseau (Jura). Au début de l’Occupation, il eut une nouvelle initiative originale : il participa à la création des Cahiers de pédagogie active qui ne parlaient effectivement que de pédagogie mais qui permirent à de nombreux militants de toute la zone libre de renouer des liens.

Contacté au printemps de 1942 par le jurassien Roger Mermet, il commença à recruter des volontaires pour l’Armée secrète et, le 25 août 1942, participa dans son propre village de Plainoiseau au premier parachutage d’armes du département. Par la suite il contribua de multiples façons à la Résistance : fabrication de faux papiers, distribution de tracts, de sorte qu’il fut bientôt surveillé. En décembre 1943 et en janvier 1944, plusieurs dirigeants importants de la Résistance locale furent arrêtés. Tout était à réorganiser. C’est pourquoi André Panouillot fut peu après intégré au directoire départemental des Mouvements unis de résistance et prit alors le maquis sous le nom de Récamier. Il faillit plusieurs fois être arrêté ; sa femme qui ne put échapper à l’arrestation, fut internée au fort Montluc à Lyon et torturée. Il fut homologué interné résistant.

À partir de juillet 1944, André Panouillot remplaça Georges Briche comme chef du directoire des MUR devenus Mouvement de libération nationale et devint membre du comité départemental de libération du Jura où il représentait le MLN. Il fut enfin le fondateur du journal la Libre Comté. Il devint membre du bureau national du SNI lors de sa reconstitution à la Libération et le demeura jusqu’au premier congrès national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124760, notice PANOUILLOT André, Joseph, Alexandre par Yves-Claude Lequin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 août 2021.

Par Yves-Claude Lequin

SOURCES : Arch. Dép. Jura, M suppl. 271 ; état civil. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 456412 ; Caen SHD/ AC 21 P 655013.— La Libre Comté, 9 septembre 1944. — Presse syndicale. — Lettres d’André Panouillot, de Charles Masson et d’Ulysse Guillot, 1974. — Notes d’Alain Dalançon et de Jacques Girault.

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