PANTEL Charles, Frédéric

Par Roger Bourderon

Né le 23 septembre 1905 à Portes (Gard), mort le 15 mai 1973 à Anduze (Gard) ; comptable, agent d’exploitation puis chef d’équipe EDF ; syndicaliste CGT et militant communiste ; résistant.

Charles Pantel naquit le 23 septembre 1905 à Portes (Gard) en plein bassin houiller des Cévennes, d’une mère paysanne et d’un père mineur. Après de bonnes études primaires, il sortit du cours complémentaire de Vialas (Lozère) avec le brevet élementaire.

De novembre 1922 à novembre 1923, il fut comptable dans une grosse quincaillerie d’Alès. Après son service militaire comme auxiliaire — en raison des séquelles d’un accident de jeunesse — il fut embauché le 4 janvier 1928 par la société d’électricité L’Énergie industrielle, remercié le 27 septembre 1929 faute de travail, rééembauché le 15 septembre 1931. Agent d’exploitation, il fut l’un des artisans de l’électrification de la Basse-Lozère. Il devait conserver de ces années une profonde connaissance des habitants, des chemins taillés dans le schiste, de la chataignerie, des hameaux isolés.

En 1933, il épousa Hélène Pic et s’installa dans la propriété familiale de sa compagne, au hameau du Villaret, commune de Saint-Michel-de-Déze (Lozère) au flanc du Gardon de la Vallée longue. Il devait y rester presque toute sa vie. Quatre enfants naquirent de cette union entre 1936 et 1944. Le second mourut en bas-âge. Ces années furent aussi celles de l’engagement militant, notamment au Parti communiste, auquel il adhéra au début des années trente et dont il fut un des pionniers en Basse-Cévenne. Il fut délégué aux congrès de Villeurbanne (1936) et d’Arles (1937)). Militant associatif, il fut administrateur d’une coopérative d’alimentation d’un bourg voisin, Le Collet-de-Dèze.

Il fut mobilisé le 10 septembre 1939 comme infirmier à l’hôpital complémentaire de l’École normale de Nîmes. Rendu à la vie civile le 13 juillet 1940, il retrouva son emploi à L’Énergie industrielle, mais, payant son engament politique, il fut licencié le 21 janvier 1941 sur décision préfectorale. Il dut vivre désormais sur la terre du Villaret, en paysan cévenol.

Résistant, Charles Pantel reconstitua le Parti communiste en Basse-Cévenne. Organisateur de l’hébergement des premiers réfractaires au STO, il tint chez lui en mai 1943 une importante réunion en vue d’implanter des maquis FTP dans la Vallée longue. En juillet, le premier s’installa dans une commune voisine. En novembre 1943, chaude alerte : prévenu à temps par des voisins, il échappa de peu à une descente d’agents de la Gestapo à son domicile.

Il mena ce combat clandestin bien que son état de santé ne cessait de s’aggraver de mois en mois, conséquence d’une maladie parasitaire contractée en soignant des soldats coloniaux à l’hôpital de Nîmes. En décembre 1943, alors qu’il était recherché par la police, il dut envisager une lourde opération chirurgicale. Grâce à la solidarité des résistants, il fut hospitalisé début 1944 à Lyon.

Après la Libération, Charles Pantel qui était membre du CDL de Lozère fut réintégré à l’EDF mais sans activité professionnelle car il avait été mis en invalidité permanente à dater de janvier 1942. Il vécut de la propriété familiale et fut l’un des actifs fondateurs de la coopérative castanéicole du Collet-de-Dèze qui regroupait des exploitants familiaux de la Chataigneraie. La santé retrouvée, il réintégra l’EDF. Électricien d’exploitation dans l’Aveyron en novembre 1951, il fut muté à Mende l’année suivante, d’abord monteur électricien, puis attaché de district, enfin chef d’équipe. Responsable CGT au centre de distribution de Rodez, il la représenta dans les commissions paritaires de l’EDF. Il fut aussi membre du bureau fédéral de Lozère du PCF.

À un an de sa retraite, il fut brisé moralement par un tragique accident sur le réseau dont il fut tenu responsable. Retraité en 1960, il dut abandonner peu à peu toute activité, miné par la longue maladie qui l’emporta le 15 mai 1973 à Anduze (Gard). Il fut inhumé, selon la tradition protestante, dans le cimetière familial du Villaret.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124768, notice PANTEL Charles, Frédéric par Roger Bourderon, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 septembre 2017.

Par Roger Bourderon

SOURCES : Archives familiales, témoignages de la famille. — R. Bourderon, « Charles Pantel. Un militant communiste » , Le Cri du Gard, juin 1973. — A. Vielzeuf, « Charles Pantel n’est plus » , La Marseillaise, 24 mai 1973. — H. Cordesse, Histoire de la Résistance en Lozère, Marvejols, 1974

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