PARAYRE Joseph

Par André Balent

Né et mort à Céret (Pyrénées-Orientales) : 9 novembre 1893-10 septembre 1940 ; avoué ; militant du Parti socialiste SFIO ; député de la circonscription de Céret de 1931 à 1937 ; sénateur des Pyrénées-Orientales de 1937 à 1940.

Joseph Parayre était le fils d’un caissier de la Caisse d’épargne. Après avoir obtenu sa licence en droit à Toulouse (Haute-Garonne), il prit une charge d’avoué dans sa ville natale. En octobre 1927, il adhéra au Parti socialiste SFIO et entreprit de recréer une section locale dont il assura la direction avec Joseph Roitg jusqu’en 1940 et qui supplanta bientôt la section communiste de Céret.

Candidat dans la circonscription de Céret pour le scrutin législatif des 12 et 19 avril 1928, Joseph Parayre fut distancé au premier tour de scrutin par Emmanuel Brousse, « républicain unioniste » et par le député sortant Pierre Rameil. Il se désista en faveur de ce dernier qui fut réélu. En octobre 1928, lors du renouvellement des conseils généraux, Joseph Parayre se présenta dans le canton d’Argelès-sur-Mer. Au deuxième tour il battit le conseiller général sortant, en place depuis 1892, Jules Pams, radical-socialiste.

Depuis 1925, Joseph Parayre était adjoint au maire radical de Céret, Onuphre Tarris. Le 27 janvier 1930, le député Pierre Rameil ayant été élu sénateur en juillet 1930, il triompha facilement avec 7 531 voix au second tour de cette élection partielle en distançant très nettement le républicain-socialiste Louis Noguères et le communiste Raoul Calas qui obtinrent respectivement 3 816 et 925 voix. Aux élections législatives de 1932, Joseph Parayre reconquit son siège de député au second tour de scrutin en obtenant 8 110 voix contre 7 495 à son principal adversaire, le maire radical de Céret. Il fut à nouveau réélu député lors du scrutin législatif de 1936 : au second tour, il recueillit 9 216 voix contre 6 495 à Marius Demonte, maire radical de Port-Vendres, ayant bénéficié du désistement du candidat du Parti communiste. Il devint sénateur le 25 juillet 1937.

L’activité parlementaire de Joseph Parayre fut assez terne. Il fut membre des commissions de la Marine marchande, des Douanes, des Affaires étrangères et des Boissons. Il se devait en tant que député d’une circonscription en partie viticole de défendre les intérêts d’une profession agricole durement frappée par la grande crise économique : dès 1932 il déposa de nombreuses propositions de loi ou de résolutions tendant à faciliter l’ouverture de salles de dégustation des vins, à protéger les vins doux naturels. Au Sénat, il se borna essentiellement à déposer des questions écrites. A partir de février 1939, il contribua à organiser l’accueil des réfugiés espagnols qui, fuyant les troupes franquistes victorieuses, franchirent la frontière et arrivèrent nombreux et démunis dans les Pyrénées-Orientales.

Au sein de la Fédération socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales, qu’il représenta à ses XXVe et XXVIIe congrès nationaux et dont il assura l’essor, Joseph Parayre soutint Jean Payra contreJoseph Rous, député de la circonscription de Prades. Il fut toutefois, à partir du Front populaire, un allié loyal du Parti communiste. En 1940, il ne prit pas part au vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Malade, il ne put, le 10 juillet 1940, se rendre à Vichy où il aurait voté "Non". Il devait mourir peu après.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124850, notice PARAYRE Joseph par André Balent, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 28 octobre 2012.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, liasse 177. — Le Cri catalan. — H. Chauvet, La politique roussillonnaise, Perpignan, 1934. — Roger Bernis, Les Pyrénées-Orientales sous la IVe République, Th., Montpellier, 1971. — Dict. parl., op. cit... — Interview de Jean Paloma.

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