PARISOT Paul. Pseudonymes : MAX, MORAND, GEOFFROY

Par Jean-Michel Brabant, Rodolphe Prager

Né le 31 juillet 1917 à Paris (XVe arr.), mort le 1er décembre 2007 à Paris (XVIIe arr.) ; journaliste ; militant trotskiste puis socialiste ; syndicaliste FO puis CFDT.

Paul Parisot, démobilisé, en 1940
Paul Parisot, démobilisé, en 1940
Cliché fourni par Claudine Pelletier

Fils d’un père employé de commerce et d’une mère sans profession, Paul Parisot adhéra en octobre 1934 aux Étudiants socialistes (9e sous-groupe, lycéens du nord de Paris) et en février 1935 aux Jeunesses socialistes (XIXe section) où il s’inscrivit au Groupe bolchevik-léniniste (trotskyste) de la SFIO. Solidaire des dirigeants des JS de la Seine exclus au congrès national de Lille (fin juillet 1935), il participa à la création des Jeunesses socialistes révolutionnaires et collabora à la rédaction de Révolution, organe des JSR. Il adhéra également au Parti ouvrier internationaliste créé en juin 1936. Il milita, en outre, au Centre laïque des auberges de jeunesse et au syndicat des auxiliaires des Contributions directes (Fédération des Finances CGT), dont il fut élu membre du bureau national en 1938. Hostile à l’adhésion collective du POI et des JSR au Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert en 1938-1939, il rejoignit finalement cette formation en mai-juin 1939, cédant aux injonctions de la IVe Internationale. Il épousa Rosette Crespin le 13 mars 1937 à Paris (XVIIe arr.), de laquelle il divorça en 1946.

Mobilisé de septembre 1939 à septembre 1940, il reprit contact à cette date avec le groupe clandestin du POI et collabora à la presse clandestine : la Nation libre (avec Jean Rabaut, Marc Paillet, la Vérité (avec Marcel Hic) et Arbeiter und Soldat qui incitait les soldats allemands à déserter. Il participa, en décembre 1940, à l’organisation d’un congrès clandestin des Auberges de jeunesse à Suresnes qui contribua à mobiliser de nombreux jeunes contre la collaboration. Il milita à Sceaux-Bourg-la-Reine en contact avec les socialistes locaux de Depreux, tout en participant à la création de groupes antinazis à la Sorbonne. Coopté en octobre 1943 à la direction du POI, Parisot fut arrêté le 4 janvier 1944 par la 2e brigade spéciale de la préfecture de police. Interné à la Santé, il échappa à la déportation en avril 1944. De sa prison, il fit parvenir, en février 1944, des thèses sur la question nationale qui s’opposaient aux textes qui devaient présider à l’unification en cours des forces trotskystes. L’unité étant réalisée, il fut, après sa sortie de prison, désigné à la commission militaire du PCI avec Henri Molinier, Giorgis Vitsoris et Roger Foirier.

Après la Libération, il fut l’un des principaux dirigeants de la tendance dite droitière qui l’emporta au congrès du PCI de septembre 1946. Il fut alors secrétaire politique du parti jusqu’au congrès suivant où sa tendance fut mise en minorité de fort peu. Exclu le 27 mars 1948 pour avoir donné son adhésion au Rassemblement démocratique révolutionnaire de J.-P. Sartre et de David Rousset, Parisot rejoignit la SFIO en 1950 et la quitta en 1956, en raison de la guerre d’Algérie. Il se lia à Mendès France* qui lui confia l’édition du Courrier de la République. Parisot participa à la création du PSU avant d’adhérer en 1971 au nouveau Parti socialiste.

Mais il se consacra surtout à partir de 1950 à l’action syndicale : organisation de la CGT-Force ouvrière dont il fut le délégué à Franc-Tireur puis à France-Soir jusqu’en 1962. Il rallia la CFDT en 1964 et devint président du syndicat des journalistes français CFDT de 1966 à 1973, puis président de la Fédération internationale des journalistes de 1978 à 1982. Il conduisit notamment, en 1976, la grève à France-Soir contre la mainmise de Robert Hersant. Il était toujours membre, en 1990, du bureau national des journalistes CFDT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124927, notice PARISOT Paul. Pseudonymes : MAX, MORAND, GEOFFROY par Jean-Michel Brabant, Rodolphe Prager, version mise en ligne le 10 septembre 2013, dernière modification le 25 février 2017.

Par Jean-Michel Brabant, Rodolphe Prager

Paul Parisot, démobilisé, en 1940
Paul Parisot, démobilisé, en 1940
Cliché fourni par Claudine Pelletier

SOURCES  : Arch. PPo., carton 83. — La Vérité, 6 juillet 1935. — La Commune, 8 juillet 1938. — Témoignage autobiographique de P. Parisot recueilli par R. Prager en mai 1990. — État civil.

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