PARISSE Marcel, Camille [PARISSE Émile, Marcel, pseudonyme dans la résistance : Maxime]

Par Maurice Moissonnier, Eric Panthou

Né le 11 janvier 1893 à Girancourt (Vosges), décédé à Saint-Étienne (Loire) le 15 septembre 1969 ; gérant de coopératives, membre du Parti communiste (PCF), membre de la Confédération générale des Travailleurs Unitaires (CGTU) ; résistant au sein des Milices Patriotiques.

Fils de Joseph, tailleur d’habits et Marie, ne Grisval, Marcel Parisse eut une sœur. Il fut orphelin de père et mère à l’âge de 7 ans.
Il fut responsable syndicat unitaire des limonadiers, élu le 20 décembre 1928 membre du conseil d’administration de la Bourse du Travail de Lyon et réélu à ce poste le 18 avril 1929. Il écrivait assez souvent dans le Semeur, bulletin officiel de la Bourse du Travail, y compris en publiant des poèmes, comme son Salut aux grévistes (13 janvier 1929) en l’honneur des mineurs de la Loire en lutte pour une augmentation de 5 F par jour. Défenseur de la tactique classe contre classe, il dénonça en mai 1929 les Assurances sociales, montagne qui accouche d’une souris. Polémiquant avec le confédéré Thivery, il l’accusait de collaboration de classes tout en célébrant l’amélioration de la condition des travailleurs en URSS et affirmant la nécessité de la dictature du prolétariat. Pendant la durée de son mandat, il accorda une grande attention à l’activité de la colonie de vacances organisée par la Bourse à Chazay d’Azergues (Rhône).

Le 6 janvier 1930, il démissionna, avec les trois autres membres de la CGTU de toutes ses fonctions à la Bourse du Travail pour protester contre l’attitude des « syndicats confusionnistes » (confédérés, autonomes et syndicats de la minorité CGTU) qui s’étaient groupés face aux syndicats unitaires. Il continua à participer à la direction des syndicats unitaires du Rhône et, le 1er Mai 1934, c’est lui qui présida le meeting organisé par la centrale à la salle des fêtes de la mairie du VIe arr. de Lyon.

Par la suite, il milita à Saint-Étienne (Loire) où il géra pendant plus de trente ans le restaurant coopératif de la Brasserie du Cours, face à la Bourse du Travail, où les militants se retrouvaient après les meetings. Il gérait aussi le café L’Avenir social.Membre du comité de rayon en 1935, Parisse se fit le défenseur du petit commerce local. Il était en 1938 secrétaire des comités locaux des Amis de l’Union soviétique et de Radio-liberté.

Il fut l’objet d’un arrêté d’internement administratif dans les premiers mois de 1940 et fit partie des internés évacués vers la zone sud devant l’invasion allemande. Il était au camp de Chibron (commune de Signes, Var) à l’automne 1940. À la dissolution du camp, il fut transféré dans celui de Fort-Barraux (Isère) le 14 février 1941, puis envoyé à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Entré ensuite dans la Résistance, sous le nom de commandant Maxime, il opéra dans le Puy de Dôme.
Commandant Maxime sous la clandestinité, membre du PCF, il dirigeait l’un des deux bataillons des Milices Patriotiques du Puy-de-Dôme en 1944, l’autre l’étant par le commandant Madeleine (Arnaud Guittard). Le premier était plutôt FTPF, le second bataillon plutôt Armée secrète et MUR. Il eut une grande activité entre la Libération de Clermont-Ferrand et la dissolution des Milices le 13 novembre 1944 suite à note cosignée Maxime et Madeleine. Une enquête interne au PCF sur son comportement est faite à partir du milieu de l’année 1945. Quand le nouveau secrétaire du Front National du Puy-de-Dôme prend ses fonctions le 27 avril 1945, Parisse est alors secrétaire à la propagande au FN. Il assurait des réunions publiques mais consacrait une grande partie de son temps à aider la gérante de la popote et du bar gérés par le FN. Le secrétaire FN ayant été mis au courant de l’esprit de famille qui régnait dans la gestion de cette popote, il a proposé à la direction fédérale de renvoyer Parisse dans sa région d’origine, la période de clandestinité étant achevée. Quand on lui remet la lettre lui disant de réintégrer sa région il a déclaré que c’était une cabale contre lui. Il accepta néanmoins par discipline et partit à Saint-Étienne (Loire) où il remplit une tâche du secrétariat du FN de la Loire. Suite à une enquête du comptable du Parti du Puy-de-Dôme, le jeune Jacques Chevrier, il fut décidé de renvoyer la responsable de la popote et sa mère. Cela a valu à la direction départementale du PCF la visite de Parisse pour les défendre avec "une violence extraordinaire" et "sans aucune raison" précise le rapport. Il fut reçu par le député Pierre Besset et Minard, secrétaire fédéral du PCF, le 8 janvier 1946.
Le rapport interne estime qu’à la veille de la Libération, alors que chacun sentait la nécessité de déclencher la bagarre à Clermont-Ferrand, Parisse avait défendu le plan de l’état-major du Commandant Barrère qui refusait le combat dans la ville. Le tout, poursuit le rapport, était entouré de considérations attentistes. Parisse alla même jusqu’à dire qu’il ne reculerait pas à demander la tête de ceux qui prendraient la responsabilité de faire couler le sang à Clermont-Ferrand en déclenchant la bagarre malgré l’Etat major. Après la bagarre, poursuit le rapport, il a été très difficile de diriger complètement son travail et lorsqu’il fallut lui demander de dissoudre les Milices Patriotiques, il n’était pas du tout d’accord pour leur dissolution. Il a été très difficile de lui faire comprendre que le port de l’uniforme et des galons ne devait pas se faire ostensiblement. A la suite de la pose de la première pierre pour le monument du Mont Mouchet il a vivement protesté parce qu’on refusait de faire clicher sa photo pour le journal du FN.

Il milita après la guerre à la FNDIRP et à l’Union des Vieux de France.

Marcel Parisse avait épousé Laurence Cocogne, le 19 mai 1929, à Couzon-au-Mont-d’or (Rhône).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124932, notice PARISSE Marcel, Camille [PARISSE Émile, Marcel, pseudonyme dans la résistance : Maxime] par Maurice Moissonnier, Eric Panthou, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 décembre 2021.

Par Maurice Moissonnier, Eric Panthou

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 3 M 75. — Arch. Dép. Var, 4 M 291 et 292. —SHD Vincennes Dossier GR 16 P 458393 pour Marcel Parisse (nc) .— Le Semeur, 1929. — Arch. Bourse du Travail de Lyon, registres des délibérations 1929-1930. — Le secrétaire départemental du FN, membre du Parti, le 2/01/46. Rapport sur Parisse dit « Maxime », ex commandant des milices patriotiques et membre du Parti. Archives Champrobert .— « Rapport. Parisse dit Maxime, commandant des Milices Patriotiques", non daté, non signé, dactyl, 1 page, archives privées Roger Champrobert .— Roger Champrobert, "Les Milices patriotiques", Résistance d’Auvergne, décembre 2011 .— Notes de Jean-Michel Steiner et de Jean-Marie Guillon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable