PASCAL Edmond, Marie, Émile

Par Jacques Girault

Né le 21 décembre 1889 à Ceillac (Hautes-Alpes), mort le 2 novembre 1967 à Gap (Hautes-Alpes) ; instituteur puis professeur ; militant syndicaliste du SNI ; militant socialiste, adjoint au maire de Gap ; franc maçon ; résistant, préfet des Hautes-Alpes (1944-1946).

Edmond Pascal était le fils d’un couple d’instituteurs, François, Eugène Pasacal, et Marie, Eugénie Lagier. Il entra en 1906 à l’École normale d’instituteurs de Gap, où il obtint le brevet supérieur et le certificat d’aptitude à l’enseignement de la gymnastique. Sorti en 1909, après quelques mois d’enseignement à Ceillac, il effectua son service militaire, de juillet 1910 à septembre 1912, dans un régiment d’infanterie, qu’il termina au grade de sergent. Il se maria dès le 28 septembre 1912 à Gap avec une institutrice, Emme, Ida Vallon, avec laquelle il eut deux enfants.

Après avoir été instituteur à Saint-André-de-Rosans puis à Rabou, il fut mobilisé le 2 août 1914. Blessé par balle à la main gauche dès le 28 août suivant, il fut évacué dans un hôpital à Grenoble (Isère), puis réformé le 20 octobre 1915 pour bronchite bacillaire, et pensionné à 15 %. Il reprit un poste d’instituteur au cours complémentaire de Veynes qu’il dirigeait en 1919, puis à celui de Gap. Nommé en 1927 instituteur à l’école primaire supérieure annexée au lycée de Gap, il y fut titularisé professeur adjoint de lettres, histoire et géographie, en 1930.

De 1922 à 1925, il fut secrétaire de la section départementale des Hautes-Alpes du Syndicat national des instituteurs. Il devint ensuite secrétaire de la Fédération départementale des fonctionnaires et de l’UD CGT en 1933-1934.

Edmond Pascal militait aussi au Parti socialiste SFIO dont il fut secrétaire de la Fédération des Hautes-Alpes, de 1926 à 1929, candidat en 1927 aux élections cantonales à Tallard. Le Réveil des Hautes-Alpes (17 décembre 1927) le présentait alors comme secrétaire de Louis Cluzel, partisan de Léon Blum et d’un prélèvement sur le capital.

Il était responsable de la section de la LDH de Gap en 1931. En 1932, il suivit Ernest Lafont, adhéra au Parti socialiste de France et fut élu en 1935 conseiller municipal, puis adjoint au maire de Gap sur la liste « néo-socialiste » conduite par Auguste Muret qui revint à la SFIO et fut élu député en 1936.

Veuf de sa première épouse depuis 1928, Il se remaria le 13 juillet 1935 à Gap avec Gabrielle, Émilie Marcellin.

Il était membre de loges maçonniques de Gap depuis 1920, « La Fraternité provençale » puis vénérable des « Amis des Hautes Alpes ». Il fonda en 1932 à Gap une loge mixte du Droit humain. Membre du conseil de l’ordre du Grand Orient, il en était en 1939 le Grand-Maître adjoint. Cité comme dignitaire de la franc-maçonnerie dans le Journal officiel du 21 septembre 1941, il fut mis à la retraite d’office par décret du 18 octobre 1941 et révoqué de son poste d’adjoint au maire.

Edmond Pascal s’engagea dans la Résistance. En contact notamment avec les cheminots de Veynes, il fut un des initiateurs du sabotage des machines du dépôt en février 1944. Il était responsable départemental des MUR en 1944 et présida le Comité départemental de Libération. Il fut nommé par la Résistance préfet des Hautes-Alpes, nomination confirmée par le commissaire de la République de la région de Marseille, et resta en poste jusqu’en avril 1946. Il retrouva sa place au conseil de l’ordre du Grand-Orient et sa responsabilité de Grand-Maître adjoint.
Il reprit ensuite son poste de professeur au lycée et au collège moderne et technique de Gap, enseignant l’histoire-géographie. Puis il fut nommé en août 1947 adjoint à l’attaché culturel à Rio de Janeiro (Brésil), directeur des études au lycée franco-brésilien qu’il dirigeait au moment de sa retraite en 1955. Cette année-là, il fut promu officier de la Légion d’honneur qu’il avait reçue en tant que chevalier en 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124998, notice PASCAL Edmond, Marie, Émile par Jacques Girault , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er avril 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F 17/26520 ; F:1bl/823, F:1bI/1104 (Dictionnaire biographique des préfets) ; Base Léonore, dossier légion d’honneur. — Arch. dép. Hautes-Alpes et Savoie, état civil, registre matricule.— Les Alpes nouvelles, 1922-1929. — Cahiers des droits de l’homme, 27 juillet 1931. — DBMOF, notice non signée. — André Combes, La Franc-Maçonnerie sous l’Occupation. Persécution et résistance (1939-1945), Editions du Rocher, 2001. — « Une loge maçonnique mixte dans le Gap de l’entre-deux-guerres, Aurore », Bulletin de la Société d’études des Hautes-Alpes, 2017, p. 131 ; « Être frappé pour l’idéal qu’on a toujours confondu avec sa vie ; les francs-maçons sous le Régime de Vichy », ibid, 2021, p. 97. — Notes de Roland Andréani, Alain Dalançon, Claudine Roux.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable