PASSAT Simon

Par Thérèse Burel

Né le 24 mars 1853 à Budelière (Creuse) ; mort le 10 janvier 1932 à Blois (Loir-et-Cher). Ouvrier maçon ; secrétaire du syndicat du Bâtiment ; secrétaire de la Bourse du Travail de Blois ; trésorier, puis secrétaire de l’Union départementale des syndicats de Loir-et-Cher.

Installé à Blois depuis 1888, Simon Passat contribua à la constitution du syndicat du Bâtiment dont il fut le secrétaire pendant plus de trente ans. Il fut ensuite appelé au secrétariat de la Bourse du Travail de Blois qu’il assura pendant vingt-cinq ans. En 1912, il fut trésorier de l’Union départementale puis secrétaire adjoint en 1913.

Resté seul à la tête de l’Union départementale en 1914, il fit fonction de secrétaire.et s’efforça, à partir de 1916, de réorganiser les groupements syndicaux du département. La vie syndicale reprit en 1917 notamment parmi les ouvriers des PTT, chez les cheminots qui créèrent un syndicat à Salbris et les ouvriers du Bâtiment qui reconstituèrent un syndicat à Blois.

Au congrès départemental tenu à Blois (17 février 1918), Passat demanda que l’Avenir syndical du Centre, journal du Loiret, soit désormais à la disposition des syndicats du Loir-et-Cher. Durant toute l’année 1918, il fut en correspondance avec les Bourses du Travail des départements voisins et avec quelques secrétaires de syndicats. Tout en essayant d’implanter le syndicalisme dans d’autres corporations, celle des employés des tramways à vapeur par exemple, il se consacrait plus spécialement au Bâtiment : charpentiers du camp américain de Gièvres, syndicat du Bâtiment de Blois qui s’étendait peu à peu aux maçons, aux tailleurs de pierre et aux manœuvres, puis aux peintres, entrés au syndicat après la conférence de Chanvin tenue le 9 juin 1918. En août, selon la police, grâce à la propagande très active de Passat, le département était passé d’à peine quatre cents syndiqués avant la guerre à environ mille pour lesquels la Fédération recevait neuf cents numéros de l’Avenir syndical du Centre.

Le 17 mai 1919, fut formé sous la présidence de Passat le syndicat des ouvriers de la chocolaterie Poulain. Peu après, Passat dirigea à Blois la grève des peintres et couvreurs (28 juin-5 juillet) et celle des menuisiers (30 juin-7 juillet). En 1920, aux côtés de É. Mounin, il conduisit la longue grève du Bâtiment (22 mars-15 avril) qui toucha trois cents ouvriers. Il participa aux réunions de l’intersyndicale des 21 mars et 5 avril 1920. Au congrès de l’UD du 19 septembre 1920, Passat fut reconduit dans les fonctions de délégué au congrès et aux comités confédéraux. Secrétaire sortant, démissionnaire comme tout le bureau, Passat fut maintenu dans ses fonctions, assisté de A. Miard. Il fut encore réélu secrétaire de l’UD au congrès du 10 juillet 1921, assisté cette fois de Richer. A ce congrès où dix-huit syndicats étaient représentés, le rapport moral fut adopté par seize voix contre deux abstentions. Le congrès manifesta sa confiance à l’Internationale syndicale d’Amsterdam par quinze voix contre une. Passat demeura secrétaire de l’UD jusqu’en 1924, mais son rôle fut désormais plus effacé. Après 1924, il resta membre de la commission exécutive. En 1931, il était toujours secrétaire de l’UL de Blois et conseiller prud’homme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125054, notice PASSAT Simon par Thérèse Burel, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Thérèse Burel

SOURCES : Arch. Nat. F7/13601. — Arch. Dép. Loir-et-Cher, série M, Bourse du Travail de Blois. — Le Peuple, 12 juillet 1921. — L’Avenir syndical du Centre, 1918. — Le Progrès de Loir-et-Cher, 1919. — La CGT, op. cit.., p. 528. — Dict., t. 14.

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