PATRONIER André, Hilaire

Par Daniel Grason

Né le 25 janvier 1905 à Paris IXe arr., mort le 17 janvier 1970 à Menton (Alpes-Maritimes) ; marchand forain ; communiste ; volontaire en Espagne républicaine ; interné, déporté.

Fils de Jacques, ingénieur et de Jeanne, née Guignot, André Patronier épousa le 30 novembre 1929 Marie-Louise Chalard à la mairie de Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine). Il adhéra au parti communiste en 1934. Il partit en Espagne le 9 novembre 1936, fut incorporé dans la XIIIe Brigade internationale, 2e compagnie, nommé sergent puis lieutenant, André Patronier fut blessé sur les fronts de Teruel et de Brunete. Il rentra en octobre 1937, infirme du bras gauche. Le Secours rouge international (SRI) lui alloua une pension de sept cents francs par mois.

Du fait de son infirmité, il ne fut pas mobilisé en 1939, du fait de la dissolution du parti communiste, il ne percevait plus de secours. Ex-vendeur sur les marchés, il était sans travail, séparé de sa femme, il logeait en hôtel, 92 rue Truffaut, XVIIe arr. Il vivait chichement de courses et de services rendus aux commerçants du quartier. Le 27 octobre 1943, les renseignements généraux perquisitionnaient sa chambre, aucun document ne fut découvert.

Il fut tout de même arrêté comme « un agitateur notoire, élément suspect. Ex-combattant des Brigades internationales », les autorités allemandes demandèrent son internement. Il fut interné le 16 novembre à la caserne des Tourelles, XXe arr. La police allemande signala qu’André Patronier mena la campagne électorale de Prosper Môquet qualifié « d’ex-député juif », et « qu’il appartiendrait à une cellule de propagande communiste du PC illégal ».

Le 6 janvier 1944 André Patronier était transféré au camp de Rouillé (Vienne), le 7 avril au camp de Voves (Eure-et-Loir), puis au Fronstalag 122 à Compiègne (Oise). Le 21 mai 1944, il était dans un convoi à destination du camp de concentration de Neuengamme (Allemagne). Les deux mille quatre hommes déportés s’entassaient dans des wagons à bestiaux, ils arrivèrent le 24 mai. Les étrangers représentaient 17% de l’effectif total, les Espagnols à eux seuls 57% des étrangers, les Italiens 15 % et les Polonais 10%. Plusieurs ex-brigadistes étaient dans ce transport dont : Raoul Bey*, Marcel Couvri*, Jan Frankowiacz* et Giuseppe Tomasina*. Près de 50% des déportés de ce convoi perdirent la vie, 10,9% disparurent.

À partir de la mi-avril 1945, le camp fut évacué par les SS vers d’autres camps de concentration. André Patronier matricule 31213 rentra en France à une date inconnue.

Il mourut le 17 janvier 1970 à Menton.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125125, notice PATRONIER André, Hilaire par Daniel Grason, version mise en ligne le 19 mars 2012, dernière modification le 15 février 2016.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. AVER. – Arch. PPo., 77W 735. – Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Éd. Tirésias, 2004. – État civil, Paris IXe arr.

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