PAVOT Omer, Joseph

Par Yves Le Maner

Né le 14 février 1901 à Lourches (Nord) ; mort le 20 août 1984 à Denain (Nord). Ouvrier métallurgiste ; militant syndicaliste, socialiste, puis communiste du Nord ; secrétaire de l’Union locale CGT de Denain.

Fils d’un « usinier », lui-même ouvrier métallurgiste à l’usine Cail, Omer Pavot fut élu secrétaire du syndicat CGT des Métaux de Denain en 1931, ce qui provoqua peu après son licenciement. A la fin de la même année, il accéda à la fonction de secrétaire général de l’Union locale confédérée de Denain. Cette rapide ascension s’expliquait vraisemblablement par la volonté de la direction de l’Union départementale de placer un militant de l’aile gauche confédérée à la tête des groupements du fief communiste qu’était la ville de Denain.

En 1935, Omer Pavot fut nommé co-secrétaire de l’Union locale réunifiée avec l’ex-unitaire Jolis. La même année, il entra au conseil municipal de Denain sur la liste du Front populaire formée au 2e tour. Secrétaire adjoint du syndicat des Métaux de Denain et de ses environs, il abandonna sa fonction de secrétaire de l’UL, se contentant du poste de trésorier à partir de 1938. Cette même année, il fit partie d’une délégation syndicale du Nord qui effectua un voyage en URSS Délégué à la quasi-totalité des congrès de la Fédération des Métaux pendant l’entre-deux-guerres, Omer Pavot s’y fit souvent remarquer par ses prises de position lors des grands débats qui agitaient la CGT Lors du Xe congrès (1931), il déposa la résolution dite des « 22 » inspirée par Georges Dumoulin ; Pavot avait en effet rejoint le « Comité des 22 » animé dans le Nord par Dumoulin, Legay et Delarue. A l’issue du vote sur la résolution d’unité qui intervint à la fin du même congrès, les deux seules voix qui manquaient à l’unanimité étaient celles de Pavot pour le syndicat de Denain. Au cours du XIe congrès (Paris, 1933), il demanda le départ de la CGT de tous les organismes de concertation (Conseil économique, SDN, etc...) et exigea de rompre « ... avec les pratiques qui ont incité [le prolétariat] à croire plus dans l’action des secrétaires de Fédération et de Confédération que dans son action propre » ; il reprit ses attaques contre la politique de présence lors du XIIe congrès (1935).

Omer Pavot avait adhéré très jeune au Parti socialiste et devint secrétaire de la section locale de Denain (une centaine d’adhérents) au début des années trente (voir Marat Cerezo). En 1937, il échoua dans sa tentative de remplacer Kléber Legay au poste de conseiller général pour le canton de Bouchain.

Résistant pendant l’Occupation, Omer Pavot décida en 1944 d’adhérer au Parti communiste en raison de la conduite des militants communistes pendant la guerre. Secrétaire du syndicat CGT des Métaux de Denain à la Libération, il conserva cette fonction jusqu’à sa retraite. Cette dernière partie de son existence fut rapidement assombrie par la gangrène, ce qui nécessita l’amputation d’une jambe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125214, notice PAVOT Omer, Joseph par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 154/200, M 154/279, M 595/35, M 595/40 et M 595/67. — H. Ieria, M. M. , Lille III, 1974, op. cit.. — C. r. des congrès de la CGT.

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