PEIGNOT Colette, Laure, Lucienne

Par Jean-Louis Panné

Née le 8 octobre 1903 à Meudon (Seine-et-Oise), morte le 7 novembre 1938 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) ; communiste oppositionnelle.

Née dans une famille catholique aisée de célèbres fondeurs de caractères d’imprimerie, Colette Peignot perdit son père et trois oncles pendant la Première Guerre mondiale (une rue du XVe arr. de Paris s’appelle rue « des Quatre-frères-Peignot »). Elle rompit avec son milieu familial au milieu des années vingt et s’intéressa au surréalisme. Par son frère Charles, fondateur des Nouvelles littéraires, puis bien plus tard d’Arts et Métiers graphiques, elle côtoya de nombreuses personnalités du monde littéraire et artistique parisien. Sa rencontre en 1926 avec Jean Bernier fut déterminante pour son adhésion intellectuelle au communisme.

Colette Peignot apprit le russe aux Langues orientales et partit en août 1930 en Russie soviétique où elle fit la connaissance de l’écrivain Boris Pilniak. Après Léningrad et Moscou, elle se rendit dans un village pour vivre parmi les paysans. Elle tomba malade, aussi son frère vint la chercher pour la ramener en France en février 1931. Au printemps, elle se lia à Boris Souvarine et mit à sa disposition les moyens financiers nécessaires à la réalisation de son projet de revue : la Critique sociale (1931-1934) dont elle assura le secrétariat de rédaction.

Colette Peignot donna plusieurs comptes rendus littéraires à cette revue sous le pseudonyme de Claude Araxe qu’elle utilisa également pour signer plusieurs articles de la « chronique d’URSS » du Travailleur communiste, syndical et coopératif édité par la Fédération communiste indépendante de l’Est. Dans un de ces articles, elle écrivait : « Bien des camarades qui n’ont pas plongé dans l’atmosphère irrespirable de la Russie actuelle ont peine à se représenter la cruelle réalité. Ils ne peuvent pas, ne veulent pas croire parce qu’ils ont peine à détacher les yeux du mirage soviétique... Il y a une mystique de la révolution russe : on ne raisonne pas, on croit » (le Travailleur, 8 avril 1933). Elle était membre du Cercle communiste démocratique.

Pendant ces années, elle devint l’amie de Simone Weil et rencontra Georges Bataille avec lequel elle vécut les dernières années de sa vie.

Elle assura la traduction, depuis le russe, du roman de science fiction socialiste d’Alexandre Bogdanov L’étoile rouge, paru en feuilleton dans Le Populaire en août et septembre 1936.

Colette Peignot mourut de tuberculose le 7 novembre 1938 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125309, notice PEIGNOT Colette, Laure, Lucienne par Jean-Louis Panné, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 21 mars 2022.

Par Jean-Louis Panné

SOURCES : Le Populaire, août-septembre 1936. — B. Souvarine, Prologue à la réédition de la Critique sociale, La Différence, 1983. — Coll., Boris Souvarine et la Critique sociale, La Découverte, 1990.

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