PELFORT Maurice, Georges

L’un de ses ancêtres fut recherché par la police à la suite des événements de la Commune. Son père, Antonin Pelfort, d’abord plombier, devint employé au chemin de fer et fut révoqué après la grève de 1920. Embauché dans le bâtiment, il fit un chute mortelle. Sa mère, lui et ses deux frères en bas âge furent plongés dans la misère. M. Pelfort adhéra en 1929 au Parti communiste et milita jusqu’en 1930 à Castres. En 1930, il fut embauché à l’entreprise Delonca puis entra à l’usine à gaz de Toulouse, qui dépendait de la Lyonnaise des eaux. Il se syndiqua à la CGT et milita dans l’opposition révolutionnaire. En 1937, après sa titularisation, il fut élu délégué de l’atelier des services extérieurs et à ce titre participa à la direction du syndicat CGT (dirigé par Henri Courdié jusqu’en 1937, puis par Idry). Il était responsable de la cellule communiste de l’entreprise et en même temps animateur d’un club de football. Il s’était marié à Payrin Augmontel (Tarn) le 8 octobre 1938 avec Rose Cuartielles.

Démobilisé en octobre 1940, il fut contacté par un ami sculpteur, André Carrère, qui le mit en contact avec une équipe de résistants du mouvement Libération. L’essentiel de son activité fut la distribution de tracts, notamment à l’occasion de la visite de Pétain à Toulouse. Début mai 1941, M. Pelfort fut arrêté avec dix-sept autres résistants accusés de « détention ou de distribution de tracts d’origine étrangère de nature à nuire à l’intérêt national » et « d’avoir exercé une activité communiste ». Quatre d’entre eux furent relaxés, les autres condamnés à des peines diverses, M. Pelfort à un an de prison et cinq ans d’interdiction de droits civiques, pour avoir organisé la diffusion de l’Humanité, « fait des collectes pour des communistes arrêtés » et avoir été « chargé spécialement de reconstituer la cellule du gaz ». Le tribunal avait pris en compte la « conduite brillante à Dunkerque » du soldat Pelfort (attendus du jugement du tribunal correctionnel de Toulouse, 4 juin 1941). La direction de l’usine à gaz le révoqua à compter du 2 mai 1941 (il fut réintégré le 24 août 1944). Incarcéré à la prison Saint-Michel, sa santé se détériora. Relâché, en mai 1942, il fut pris en charge par l’Armée secrète, par l’intermédiaire d’André Carrère et reprit l’action clandestine.

À la Libération, il devint secrétaire général du syndicat, secrétaire de la cellule et secrétaire du comité de gestion, mis en place pour remplacer le directeur général de l’usine à gaz qui avait collaboré. Au XVIe congrès de la Fédération CGT de l’Éclairage (septembre 1946), il fut élu au comité fédéral. Il fut ensuite membre du bureau fédéral jusqu’en 1959. Lors de la grève du 28 avril 1954, il fut rendu responsable de la coupure du courant à Béziers et dans la région, et fut révoqué de l’EDF mais réintégré un an plus tard. En 1960, il était président de la Caisse mutuelle complémentaire d’action sociale (CMCAS) d’Angoulême, et en 1963, il fut nommé administrateur suppléant de la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS). Durant plusieurs années, il fut membre de la direction de l’UD-CGT de Haute-Garonne et candidat communiste. Toujours actif parmi les retraités EDF-CGT et au sein du Parti communiste, il résidait à Labarthe-sur-Lèze (Haute-Garonne) et bénéficiait encore de sa retraite début 1996.