PÉLISSOU Léon

Par Claude Pennetier

Né le 17 janvier 1885 à Saint-Jean-Delnous (Aveyron), mort en juin 1940 à Blay-les-Mines (Tarn) ; ajusteur aux Mines de Carmaux ; militant syndicaliste ; militant socialiste puis communiste.

Fils d’un maçon, Léon Pélissou travailla à la Verrerie ouvrière de Carmaux puis devint ajusteur aux Mines. Adhérent au Parti socialiste SFIO en 1919, il suivit la majorité au Parti communiste. Il défendit les thèses minoritaires dans son syndicat en 1921. Les amis de Léon Pélissou et de Justin Navech étaient trop peu nombreux pour créer une section CGTU. Ils se contentèrent de mener une lutte de tendance au sein du syndicat confédéré, mais leur liste recueillit un faible nombre de voix aux élections du conseil syndical d’avril 1922. En 1926, Léon Pélissou était présenté comme le dirigeant du syndicat unitaire des mineurs de Carmaux dont nous ignorons la date de création. Il fit un rapport sur « la nationalisation capitaliste » au congrès de la 24e Union régionale unitaire, le 18 décembre 1927.

En 1932, secrétaire de la cellule communiste des mineurs (neuf adhérents), Léon Pélissou entra en conflit avec la direction communiste régionale. La Voix des travailleurs du 25 juin 1932 l’accusait d’avoir « saboté notre action de front unique et à la suite de manœuvres tortueuses [...] tenté de liquider le syndicat unitaire pour passer à la CGT ». En janvier, Léon Pélissou avait défendu dans sa cellule l’idée d’une unification syndicale tout en considérant qu’elle ne pouvait se concevoir que sur la base d’un programme de lutte. En avril, après des discussions avec des responsables confédérés, il réaffirma la nécessité de la fusion et entraîna la majorité des communistes et des unitaires à la CGT La Région communiste organisa le 16 juin 1932 un meeting « pour démasquer la désertion de Pélissou » ; devant deux cents mineurs, l’intéressé et Noël Sinot, secrétaire du syndicat confédéré, défendirent leur conception de l’unité. La Région communiste dut reconnaître le bien-fondé de l’attitude des militants carmausins car il n’y eut pas d’exclusion. Délégué de Carmaux au 44e congrès national de la Fédération CGT du Sous-sol (Decazeville, 24-28 septembre 1932), Léon Pélissou souligna qu’il parlait au nom d’un syndicat ayant « réalisé en son sein l’unité syndicale ». Il regretta « que l’action de la fédération n’ait pas été plus énergique ».

Le Parti communiste le désigna au comité départemental de coordination socialiste-communiste en 1934 et le présenta aux élections du conseil d’arrondissement dans le canton de Carmaux en octobre 1934. Candidat aux élections législatives du 26 avril 1936 dans la 2e circonscription d’Albi, Léon Pélissou recueillit 1 158 voix (9,2 %) sur 12 572 inscrits contre 5 559 voix au socialiste Louis Fieu qui fut élu.

Il fut arrêté à l’automne 1939 et fut interné aux camps de Saint-Pauld’Eyujeaux, de Saint-Sulpice-la-Pointe et de Fort Saint-Jean. Libéré en raison de son état de santé, il mourut aussitôt après, en juin 1940 à Blaye-les-Mines, dans la maison des Plaines.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125364, notice PÉLISSOU Léon par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er mai 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130. — Arch. Dép. Tarn, II M3 27. — Le Cri des travailleurs, 1922. — La Voix des travailleurs, 1926-1934. — Le Progrès de l’Aveyron, 1932-1936. — Notes de Laurent Pélissou, mai 2022.

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