PELLAT-FINET Venise

Par Pierre Broué, Julien Chuzeville

Née le 9 juin 1874 à Rencurel (Isère), morte le 3 septembre 1959 à Vienne (Isère) ; institutrice de l’Isère ; militante socialiste, syndicaliste CGT et féministe.

Institutrice dans l’Isère, Venise Pellat-Finet était, avant la Première Guerre mondiale, militante féministe et syndicaliste. Elle habitait et enseignait à Pont-Évêque. Fondatrice du Groupe féministe universitaire de l’Isère, elle écrivit dans le mensuel des GFU, L’Action féministe, et fut membre à partir de 1909 de son comité de rédaction. Également militante socialiste, elle participa en 1910 à la campagne d’Élisabeth Renaud, candidate féministe et socialiste SFIO pour les élections législatives dans l’Isère.

Membre de la commission permanente de la Fédération des Amicales d’instituteurs, elle orienta cette commission vers le syndicalisme au point d’être « réprimandée » en 1912 après le congrès de la Fédération des syndicats d’instituteurs de Chambéry.
Interviewée dans La Bataille syndicaliste du 14 août 1912, elle était décrite comme « une des plus actives militantes du féminisme ». Le journal précisait que « notre camarade [...] est aussi syndiquée ». Venise Pellat-Finet revendiquait l’égalité du traitement, et en appelait à la création d’une « Confédération générale des groupements d’action féministe ».
Elle signa en septembre 1912 le Manifeste des instituteurs syndiqués, paru dans La Bataille syndicaliste. En 1913, elle participa à une séance du Conseil fédéral de la Fédération nationale des syndicats d’instituteurs (FNSI), affiliée à la CGT.

V. Pellat-Finet fut secrétaire de la Fédération féministe du Sud-Est, où elle militait avec Marie Guillot. En 1913 et 1914, elle prit la défense d’Emma Couriau et écrivit plusieurs articles dans La Voix du Peuple (hebdomadaire de la CGT). Dans son article du 1er février 1914, elle défendait la nécessité de l’action syndicale féminine, écrivant qu’il s’agissait d’une « lutte où un double affranchissement est en jeu, l’un nous conduisant vers l’entente des sexes et l’autre vers la suppression des classes ».

Pacifiste, elle se consacra pendant la guerre à de nombreuses œuvres d’assistance et soutint Lucie Colliard.

En 1920, elle était membre de la commission mixte de la Fédération des syndicats de l’enseignement laïque et contribua à la transformation des amicales en syndicats. Toutefois, en 1921, elle passa au Syndicat national et elle dissout le syndicat de l’Isère affilié à la FSMEL. Voir Cécile Panis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125369, notice PELLAT-FINET Venise par Pierre Broué, Julien Chuzeville, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 3 novembre 2022.

Par Pierre Broué, Julien Chuzeville

SOURCES : Arch. Nat. F7/13343, 13744. — Archives d’Hélène Brion, IFHS (Pierrefitte) 14AS/207. — L’Action féministe. — L’École émancipée. — La Bataille syndicaliste, 17 septembre 1912, p. 2, et 4 novembre 1912, p. 2. — L. Bouët, Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit. — A.-M. Sohn, Th., op. cit. — Marie-Hélène Zylberberg-Hocquard, Féminisme et syndicalisme en France. — Madeleine Rebérioux, Les Ouvriers du livre et leur fédération, un centenaire, 1881-1981, Temps actuels, 1981, p. 31. — État civil de l’Isère.

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