PELLEGRIN Eugène, Louis

Par Gilles Morin

Né le 3 juillet 1883 à Ribiers (Hautes-Alpes), mort le 6 août 1951 à Veynes (Hautes-Alpes) ; instituteur, directeur d’école et de cours complémentaire ; militant syndicaliste du SNI et de la FGF ; militant socialiste SFIO, maire de Veynes (1944-1945, 1947-1951), président du Conseil général des Hautes-Alpes (1945-1951).

Il était le fils d’Eugène, Antoine Pellegrin, et d’Élise, Rose, également née Pellegrin. Son père était un gros exploitant viticulteur dans ce village du Sisteron, récompensé en 1899 pour ses plantations de plants américains.

Eugène Pellegrin devint instituteur. Bénéficiant de la loi sur l’engagement décennal il n’effectua qu’un an de service militaire, de novembre 1904 à septembre 1905. Il se maria le 24 août 1907 au Bersac (Hautes-Alpes) avec Augusta Taxil, institutrice, née en 1885, fille de propriétaires exploitants. Le couple était en poste à Savines (Hautes-Alpes) en 1909.

Eugène Pellegrin fut rappelé en août 1914 dans le 52e régiment d’infanterie mais, atteint par la typhoïde, il fut évacué et hospitalisé de novembre 1914 à février 1915. Revenu aux armées en mars, il fut à nouveau hospitalisé en mai-juin 1916. Sergent fourrier, il demanda à reprendre ses fonctions dans le rang et fut gratifié d’une citation et de la Croix de guerre pour sa conduite sur le front en Champagne et à Verdun notamment en mars 1917. Il fut démobilisé en mars 1919 au grade de sergent major et fut désigné gendarme auxiliaire en 1924.

Il reprit son métier d’instituteur à Veynes (Hautes-Alpes), gros bourg de 2000 habitants qui devait sa croissance au développement du chemin de fer et à un atelier de réparation et dont Léon Cornan était maire élu en 1912, puis député et sénateur des Hautes-Alpes. Il était directeur de l’école, puis du cours complémentaire annexé et prit sa retraite le 1er octobre 1939.

Eugène Pellegrin s’impliqua dans le syndicalisme enseignant en étant secrétaire du syndicat départemental des instituteurs à sa fondation en 1919. Il militait encore au Syndicat national des instituteurs en 1939 et s’était en particulier engagé dans la Fédération générale des fonctionnaires, dont il était secrétaire départemental en 1934 et en 1938. Il militait en même temps au Parti socialiste SFIO et était trésorier en 1933 de la Fédération des Hautes-Alpes. Il était aussi membre de la loge Les Amis des Hautes-Alpes (GODF).

Eugène Pellegrin participa à la Résistance, présida la délégation spéciale de sa commune à la Libération puis fut élu conseiller municipal en avril 1945. Il avait d’autres ambitions en étant candidat aux élections du Conseil général dans le canton de Veynes en septembre suivant. Celui-ci était composé de la ville, dominée par les cheminots, et de petites communes rurales. Élu le 23 septembre 1945 au premier tour, avec 1169 voix, devant le communiste Émile Ailbraud (832 voix), il fut porté à la présidence de l’assemblée départementale le 29 octobre avec les voix de tous les conseillers de gauche. À partir de la rupture du tripartisme, il dirigea le Conseil général à la tête d’une coalition comprenant des radicaux, des socialistes et les républicains indépendants de Maurice Petsche.

Il fut aussi candidat à la deuxième l’Assemblée constituante le 2 juin 1946, en première position de la liste, mais ne se représenta pas aux élections législatives de novembre, se réservant pour l’élection au Conseil de la République en décembre suivant. Mais il échoua à chacun de ces scrutins.

Eugène Pellegrin, fut élu maire de Veynes en octobre 1947, et reçut en 1948 la Médaille de la reconnaissance française pour fait de résistance. Il était aussi président départemental de l’Union fédérale des anciens combattants. Il mourut le 6 août 1951, son épouse lui succéda à la mairie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125382, notice PELLEGRIN Eugène, Louis par Gilles Morin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 12 avril 2021.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat. F/1a/3228 ; F/1cII/111/A ; 143 ; 201 ; 270 ; 272 ; 284. F/1cIV/151.— JO lois et décrets, 1er octobre 1899, 27 juillet 1927, 27 mai 1940, 4 décembre 1948.— Arch. Dép. Hautes-Alpes, série M, liasse n° 1372 et liasse 143, n° 14 ; état civil, registre matricule —Les Alpes nouvelles, 23 août 1924 et 28 janvier 1933 ; La Croix, 10 août 1951 — Notes d’Alain Dalançon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable