Par Georges-Henri Morin, Justinien Raymond
Né le 22 septembre 1883 à Coulon-Sansais (Deux-Sèvres), mort le 20 avril 1942 à Paris (XVIIIe arr.) ; tailleur puis journaliste ; poète ; militant socialiste de la Seine ; un temps proche de Gustave Hervé puis de Pierre Renaudel.
Fils d’un marchand-tailleur blanquiste et d’une couturière, Louis Perceau choisit lui-même de s’engager précocement dans la vie professionnelle comme tailleur plutôt que de devenir instituteur, ainsi que le souhaitait son père.
Il milita dès l’âge de seize ans pour le socialisme dans son département natal où les luttes religieuses étaient vives comme il le rappela au congrès de Nancy (1929). Il militait dans la Fédération socialiste des Deux-Sèvres acquise aux thèses guesdistes et dominée par le député H. de la Porte.
En 1901, Louis Perceau s’installa comme ouvrier-tailleur à Paris et milita à la Fédération de la Seine. Il s’associa à la mouvance hervéiste et figura parmi les signataires de l’Affiche aux conscrits de 1905, ce qui lui valut un emprisonnement de six mois à la Santé, durant lequel il se découvrit un intérêt approfondi pour la littérature dite marginale.
A partir de 1909, il collabora régulièrement à La Guerre sociale de Gustave Hervé et Almereyda, dont il défendit les thèses antimilitaristes lors de différents congrès de la SFIO, comme représentant de l’Yonne ou de la Seine, notamment à celui d’Amiens (janvier 1914) où il se fit le défenseur de la motion insurrectionnelle minoritaire. Dans le même temps, il publia dans la presse Les Contes de la Pigouille.
Réformé en 1914, il n’adopta pas la dérive nationaliste de G. Hervé. Exerçant à Paris son métier de journaliste, il appartint à la 5e section de la Seine. Il fut délégué pour le Var au congrès du Parti socialiste de Strasbourg (février 1920) et pour la Somme à celui de Tours (décembre) où il siégea à la commission de vérification des mandats. Il avait signé la lettre à la CAP du 29 juillet 1920 contre l’adhésion à la IIIe Internationale et demeura à la SFIO où il défendit les thèses participationnistes derrière Pierre Renaudel. Signataire du manifeste du Comité de résistance socialiste, gérant de La Vie socialiste, il luttait avec ses amis pour l’union des socialistes et des radicaux-socialistes cimentée par l’attachement à la laïcité de l’État et de l’école et par un anticléricalisme vigilant. Il intervint au congrès socialiste de Nancy (1929).
Membre actif du Front laïque, collaborateur du Populaire, il assuma un temps les fonctions de secrétaire de rédaction du Quotidien (créé par H. Dumay), puis rejoignit La Lumière, hebdomadaire fondé en 1927 par G. Boris.
Rédacteur administrateur de La Vie socialiste (1920-1935), il suivit Renaudel et Déat lors de leur scission avec la SFIO, mais refusa en bloc les déviances néo-fascistes de ce dernier. Ses articles dans La Lumière, jusqu’en 1940, témoignent de son attachement à ses idéaux premiers.
Décédé à Paris le 20 avril 1942, il laissa une œuvre poétique personnelle attachante, ainsi que des recherches bibliographiques de référence sur les auteurs satiriques, libertins et érotiques de la littérature française, publiées sous son nom ou divers pseudonymes, seul ou en collaboration avec, principalement, F. Fleuret et G. Apollinaire.
Par Georges-Henri Morin, Justinien Raymond
SOURCES : C.-r. des congrès de Strasbourg et de Tours (1920) et de Nancy (1929). — Le Congrès de Tours, édition critique, p. 843 (note de Jacques Girault). — Triptyque, juin-juillet 1932. - Auteurs célèbres en Deux-Sèvres, tome 2, Conseil général des Deux-Sèvres, Gestes éditions, 1996, p. 123-144.