PÉRILHOU Guy, René

Par Jacques Girault, Eric Panthou

Né le 23 août 1911 à Montignac-sur-Vézère (Dordogne), mort le 7 décembre 1999 à Paris (XVIIe arr.) ; comptable, directeur du Centre de Diffusion du Livre et de Presse ; militant communiste, secrétaire de la région communiste d’Auvergne ; Président du Comité départemental de Libération du Rhône ; conseiller municipal de Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis).

Guy Périlhou en août 1939

Fils de Louis Alfred, huissier (selon l’état civil), secrétaire de mairie d’opinions de droite (selon son témoignage et indiqué professeur de musique dans son autobiographie de 1937) ou employé de la Société générale et commerciale des eaux du Bassin de Vichy (selon un rapport de police de 1941), et de Jeanne Dalbavie, modiste, Guy Périlhou reçut les premiers sacrements religieux et pratiqua jusqu’à l’âge de vingt ans.
Abandonné tout jeune par son père, il fut élevé par le curé de Saint-Yorre (Allier) et, selon un rapport de police de 1940, aurait alors été sur le point de devenir prêtre.
Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, il dut abandonner sa scolarité commencée dans une école professionnelle. Il devint aide-comptable en mars 1925. Exempté du service militaire, après un séjour en sanatorium, il exerça, d’octobre 1932 à avril 1937, le métier d’inspecteur dans une société à succursales multiples implantée à Clermont-Ferrand, la Société des Économats du Centre.
Il se maria uniquement civilement le 18 mai 1933 à Aubière (Puy-de-Dôme) avec Marie Jouve qu’il avait connu aux Économats du Centre où elle était employée aux écritures. Le couple eut deux enfants, Gisèle, née le 25 janvier 1935 et Bernard, né le 17 avril 1936 à Aubière. Guy Périlhou divorça plus tard.

Grand lecteur, Guy Périlhou s’était intéressé à Tolstoï, puis aux socialistes utopiques (Saint Simon, Fourrier…), avait lu des études critiques sur différentes religions, sur les encyclopédistes, puis chemin faisant avait découvert les théoriciens du marxisme.

Guy Périlhou participa en 1931 à la création d’un groupe artistique prolétarien « Alerte » affilié à la Fédération du théâtre ouvrier de France à Vichy (Allier). Il milita par la suite au Secours Rouge international, au Secours ouvrier, à Radio liberté, dans les comités Amsterdam-Pleyel, aux Amis de l’Union soviétique et aux Travailleurs sans dieu.

Guy Périlhou donna son adhésion au Parti communiste en 1933 et reconstitua la cellule disparue de Saint-Yorre (Allier). Adhérent à la CGTU en 1934, il devint cette année-là trésorier du rayon communiste de Vichy-Lapalisse. Il habitait alors 7 rue du Capitaine, à Vichy tandis que ses parents habitaient dans la commune voisinne de Cusset. L’année suivante, il fut chargé du groupe théâtral de l’AFTOF, avec le secrétaire du rayon de Vichy, Ernest Tastemain. Pierre Allard, du Comité Central, en vacances à Vichy en août 1935, en profita pour faire le point sur la situation du Parti dans le Rayon de Vichy-Lapalisse. Il constata que Périlhou et Tastemain étaient trop pris par leur activité théâtrale. Pour aider à la réorganisation du travail du Bureau régional du PC, il fut décidé en juillet 1935 de décharger Périlhou et Tastemain de cette charge. Périlhou fit son autocritique lors de cette conférence en déclarant qu’il s’était trompé en sous-estimant l’entrée des radicaux dans le Front populaire. Il créa en 1935, avec le secrétaire du rayon de Gannat, le journal Alerte qui était destiné aux rayons de Gannat et de Vichy du PCF. Puis le journal devint régional, pour l’Allier d’abord, et ensuite, pour l’Allier et le Puy-de-Dôme. Il prit alors la direction de la Voix du Peuple qui remplaça Alerte, en 1936.

A une date non définie, entre 1932 et 1935, le couple s’installa à Aubière (Puy-de-Dôme), 8 rue des Foisses. Périlhou est présenté par la police en 1940 comme "l’organisateur intelligent des grèves locales" qui surgirent en 1936, tout en se plaçant toujours à l’écart des mouvements. Il devint, en décembre, secrétaire de la région Auvergne du Parti communiste (Puy-de-Dôme et arrondissement de Brioude en Haute-Loire) et directeur de l’hebdomadaire régional la Voix du Peuple. C’est à la suite de cette nomination qu’il demanda à quitter son emploi d’inspecteur aux Économats du Centre. Il y était considéré comme un bon élément même si on lui reprochait d’avoir de l’influence sur les personnels ouvriers et d’être à l’origine des grèves de 1936 ici.
La nomination d’un secrétaire régional habitant Clermont-Ferrand, principal centre industriel de la région, correspondait à une volonté de la direction nationale de remédier à l’absence de cadres ici, notamment depuis une crise de 1934 ayant entraîné le départ de deux des principaux responsables vers Jacques Doriot. Selon Roger Champrobert, qui consulta les rapports internes du Parti dans le Puy-de-Dôme sur la période, confiés par le fils de Marcel Chevalier, ce dernier évoquait ce moment où Périlhou remplaça Etienne Néron : “Je mesure mieux l’état dans lequel tu as trouvé la Région… C’était si triste qu’avec le recul du temps, on serait tenté d’en rire.” Appartenant à la cellule de Beaumont, il fit sortir de l’oubli Antoine Maradeix en organisant le dépôt d’une plaque en son honneur.

Il participa à la conférence nationale de janvier 1937. Lors du Comité régional de janvier 1937, il se plaignit à Hubert Ruffe, venu au nom du Comité Central, que Néron, l’ancien secrétaire régional, n’avait laissé aucune documentation et qu’il ne répondait à aucune lettre de demande de renseignements. Face à la lourdeur des tâches d’organisation, au manque de cadres, le Comité régional suivant décida que Périlhou deviendrait permanent à compter du 1er mai 1937.

Il suivit l’école centrale du Parti communiste (15 novembre 1937-15 mai 1938) et fut apprécié comme un des meilleurs élèves, « aptes à être utilisés centralement ». A cette occasion Périlhou publia une étude dans les Cahiers du Bolchevisme d’avril-mai 1938 sur la situation économique, historique et sociale du Puy-de-Dôme en. Il devint responsable du PCF dans le département au moment où celui-ci sort de l’isolement. Candidat aux élections cantonales en octobre 1937 à Clermont-sud, il arriva en 3éme position avec 1170 voix et 16% des suffrages exprimés.

A l’inverse de militants comme Robert Marchadier (chez Michelin) ou Henri Diot (dans la métallurgie), Guy Périlhou, en tant que permanent et chargé du journal La Voix du Peuple, ne s’engagea pas à la veille de la guerre. Périlhou militait pour sa part au sein de la cellule d’Aubière sans en être responsable. Il dans les grandes grèves de juin 1936 et dans l’effervescence de l’explosion du syndicalisme dans l’industrie locale. Il fut d’abord connu des cadres et militants du parti. A ce titre, une cellule chez Michelin portait son nom était aussi l’un des deux seuls communistes de la commune d’Aubière membre de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme créée en 1938, selon la liste des adhérents trouvée chez un militant communiste en 1941. Son épouse, également membre du parti, était secrétaire adjointe du Comité des Femmes contre la guerre. Il laissa d’excellents souvenirs dans le Puy-de-Dôme où il était considéré comme un dirigeant très compétent et un homme très fraternel.

Dans son activité artistique à Vichy, Guy Périlhou connut Alphonse Rozier qui, à la demande de Périlhou, devint l’une des figures de la résistance communiste dans le Puy-de-Dôme. Refusant d’adhérer au Parti communiste en raison de ses convictions catholiques, Rozier fut courtisé par Périlhou au nom de la politique de la main tendue aux catholiques. Rozier discuta régulièrement avec Périlhou au sortir de ses réunions, sans adhérer. Citons son témoignage : « Pressentant les événements en juillet 1939 Périlhou m’avait demandé de lui prêter ma voiture pour déménager et mettre en sécurité ses archives après les avoir chargées, il laissa ma voiture sans surveillance boulevard Lavoisier. La nuit venue, j’allais dans un chemin de terre derrière l’atelier des Gravanches où je les remettais au chauffeur d’une camionnette, il faisait une nuit noire, le chargement se fit sans difficulté. Quand après le décret de dissolution la police vint perquisitionner, elle ne trouva rien de compromettant. La liste des militants qu’elle espérait saisir était brûlée depuis longtemps. En août, Guy Périlhou me remit son petit carnet personnel et me demanda de le mettre en sécurité avant de partir à l’armée. Je le cachais entre les poutres de la charpente de la grange de mes parents. Il me fut d’une grande utilité dès mon entrée dans la clandestinité. Là étaient notées les personnes en qui il était possible de faire entièrement confiance avec une analyse précise de leurs qualités et de leurs défauts, et une autre liste de noms où il attirait l’attention des futurs dirigeants et les avertissait qu’en aucun cas il ne faudrait leur confier des responsabilités. J’ai pu constater pendant quatre années à quel point son analyse était juste. Parmi ceux qu’il avait désignés, deux devinrent des militants actifs de la milice, le troisième échoua à la Gestapo. Rentré de l’armée et dès mon entrée dans la Résistance, selon la vieille habitude militaire, je codais le carnet et le fis brûler, laissant toujours à la ferme le nouveau carnet codé. »

Avant même d’être mobilisé, Rozier s’était engagé dès début 1939 auprès de son ami Périlhou à soutenir le Parti communiste si celui-ci devait un jour être déclaré illégal. Quand cela survint après le Pacte germano-soviétique et la dissolution du Parti et des organisations liées au Komintern fin septembre 1939, il reçut les lettres secrètes pour les secrétaires fédéraux qu’il déchiffra et communiqua à Guy Périlhou. Grâce à cette action et l’engagement pris en 1939, il acquit la confiance de la direction du Parti. Périlhou approuva le pacte germano-soviétique. En 1989, à la suite d’un article de la Literatournaïa gazeta (Gazette littéraire de Moscou) signalé dans l’Humanité, il écrivit à la rédaction du journal soviétique via l’ambassade soviétique en France. Dans cette mise au point de 5 pages, il contesta le fait que cet article ait considéré le pacte comme un des facteurs ayant déclenché la guerre. Périlhou réfuta cette idée et ajouta : ”Accuser Staline et par conséquent l’Union Soviétique d’être responsable de la 2e guerre mondiale ne peut donc que favoriser la campagne de calomnies antisoviétiques des maîtres de l’Occident. [ ] Critiquer énergiquement le passé Stalinien, mettre en lumière ses écrasantes responsabilités, ne doivent pas favoriser la mise en cause du socialisme lui-même lequel, malgré les embûches de toutes sortes, a porté l’URSS, pays retardataire en 1917, au rang des deux grands dans le monde.” Il écrivit aussi à Roger Champrobert avoir “gardé précieusement” le dernier numéro de La Voix du Peuple du 26 août 1939, dans lequel il signait l’article sur une page entière justifiant l’approbation du pacte. Ce journal fut d’ailleurs saisi et Périlhou se demandait s’il ne conservait pas un numéro unique.

Dès la dissolution du Parti communiste, son domicile à Aubière mais aussi le siège du Parti 6 rue de la Treille, où il avait aussi résidence, étant perquisitionnés sur instruction du juge le 1er septembre 1939, grâce à l’aide du militant communiste et délégué CGT Michelin Claude Servajean, Périlhou put cacher l’intégralité de ses archives et les récupérer après-guerre. Après l’interdiction du Parti communiste, il reprit un emploi de représentant de commerce du 26 novembre 1939 à mars 1940 à la société Les successeurs de Mercier et Chevignon, distributeur de vins français et étrangers installé à Roanne. Il avait essayé de se faire réembaucher aux Économats du Centre, en vain. En février 1940, il chercha à se faire embaucher par la société Concullon, distillerie de Roanne.

Le 22 février 1940, le préfet prit à son encontre un arrêté ordonnant son internement au centre de séjour surveillé du château de Mons (Puy-de-Dôme). Puis le 5 mars, un nouvel arrêté ordonne son internement centre de séjour surveillé de Saint-Angeau (près de Riom-ès-Montagnes, Cantal). Il fut interné ici à compter du 21 mars. Très rapidement, il fut écroué pour avoir envoyé un ou plusieurs articles pour la feuille clandestine l’Avant-Garde, que les jeunes communistes imprimaient sur ronéo à Clermont et diffusaient dans la région. Le groupe fut démantelé en une journée après les aveux du responsable, qui désigna une dizaine de ses camarades mais aussi Périlhou qui lui avait fait parvenir un article « Les jeunes contre la guerre impérialiste », vers fin février 1940, avant son internement. Interrogé, le 11 avril, Guy Périlhou avoua que ce tract avait bien été écrit par lui avant son internement, vers début février. Il affirma l’avoir rédigé à la demande de Chambon et l’avoir fait passer par Tibérat. Il assura n’avoir écrit rien d’autre et n’avoir nullement participé à la réorganisation des JC. Dès le 8 avril, son ancienne secrétaire, qui avait quitté ses fonctions en mai 1939 “à la suite de dissentiments d’ordres personnels avec Périlhou”, avait identifié formellement l’écriture de Périlhou sur ce tract. En fait Périlhou était à l’origine de l’article puisque Chambon n’avait pas imprimé.

Guy Périlhou, mis en état d’arrestation le 16 avril, fut transféré à la prison de Clermont-Ferrand pour propagande communiste. La presse pétainiste se déchaîna : “Mais l’animateur, le cerveau de l’organisation était Guy Périlhou, 29 ans, un nom presque aussi connu à Clermont, ces dernières années, que celui de Blaise Pascal, ce qui n’est pas très flatteur pour nos contemporains. […] La police est allée le cueillir dans le Cantal, où il s’offrait la confortable villégiature d’un camp de surveillés, aux frais du contribuable.” Jugé par le Tribunal correctionnel le 25 octobre, transféré à la maison d’arrêt de Riom le 12 décembre, il fut condamné par la Cour d’appel de Riom à 18 mois de prison. Il obtint l’emploi de chargé de la bibliothèque de l’établissement.

Guy Périlhou commit l’erreur d’écrire à son ancien ami Rozier pour lui demander de se mettre à la disposition du PC clandestin pour la rédaction des journaux et tracts. A la Libération, Guy Périlhou assura Alphonse Rozier qu’il n’avait jamais écrit cette lettre et qu’il ne s’agissait que d’une provocation de la police. Pourtant, dans une lettre à Gilles Lévy, Rozier reconnaît que cette lettre a existé puisque celle-ci aurait été transmise par l’épouse de Périlhou à un journaliste de Vichy qui l’a ensuite remise à la police.

Envoyé au centre de séjour surveillé de Nexon (Haute-Vienne) le 15 décembre 1941 à l’issue de sa peine de prison à Riom, sur arrêté du préfet en date du 8 décembre 1941, il fut ensuite transféré à Fort-Barraux (Isère) le 9 mars 1942. Un rapport de police le considère comme dangereux puisque ayant continué à manifester des idées farouchement communistes. On le présente comme ancien président des Jeunesses communistes d’Auvergne, ignorant son mandat de responsable du PC du Puy-de-Dôme depuis 1937.
Il est ensuite envoyé à la prison des camps à Castres (Tarn) le 9 avril, puis enfin, le 3 juillet, au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Il s’évada de ce dernier camp le 11 juillet 1943. Il resta alors quelques semaines dans le secteur de Lapalisse-Vichy avant d’être affecté au maquis de Châtel-Montagne (Allier). En Montagne bourbonnaise, au maquis de Pourrière, fondé en septembre 1943, reconstitué fin novembre, des jeunes communistes de jeunes communistes reçurent de Guy Périlhou une solide éducation, dont Bernard Saumande qui fut bientôt arrêté et fusillé à Clermont-Ferrand. Pendant longtemps, Guy Périlhou participa aux réunions annuelles des anciens de ce maquis.

Secrétaire du Front national à Lyon à partir de septembre 1943, puis du Comité de Libération de Lyon et de la région lyonnaise, il participa à la formation des Comités patriotiques d’entreprises dans la région. Permanent du Front national à Lyon puis à Paris de septembre 1944-juillet 1946, secrétaire national à la propagande du Front national en mars-avril 1945.
Il ne revint à Clermont-Ferrand après la Libération que pour intervenir le 21 septembre lors du premier meeting organisé ici depuis 1939 par le PCF. En mars 1945, il revint à Clermont-Ferrand pour établir un rapport sur la situation du Front national dans le département. Il critiqua l’éviction de l’équipe à la tête du FN jusqu’à la Libération, regrettant notamment la mise à l’écart d’Alphonse Rozier mais aussi les liens perdus avec Alexandre Varenne qui avait apporté son soutien à l’organisation. Il préconisa plusieurs changements et en particulier le remplacement d’Henri Saby. Il présida les 15 et 16 décembre 1945 le congrès tenu à Clermont-Ferrand où le Mouvement de Libération nationale et le Front National de la Résistance fusionnèrent.

Installé à Montreuil à la Libération, Guy Périlhou faisait partie du groupe des responsables des aspects financiers du Parti communiste français. Il fut directeur du Centre de Diffusion du Livre et de Presse jusqu’en juillet 1947, année de son remplacement par Raymond Hallery. Le secrétariat du PCF, le 22 septembre 1947, le chargea d’étudier la question des livres scolaires, celui du 27 octobre 1947 le nomma au bureau de la commission nationale des éditions du PCF. Il suivait notamment la situation financière de certaines entreprises de presse et d’éditions contrôlées par le PCF. En outre, gérant de sociétés de presse communiste, il assurait la certification comptable des entreprises parisiennes d’Urbanovitch, de « A la vieille Russie », des Arts et éditions du Faubourg. Il était ainsi conseiller fiscal et juridique du PCF et le commissaire aux comptes ou gérant de nombreuses entreprises du parti.

En 1992, sur l’entête de ses courriers, il indiquait être conseiller juridique, administrateur de la chambre des conseils juridiques et fiscaux, commissaire aux comptes, et avocat au Barreau de Paris, son bureau étant rue des Moines, dans le 17éme arrondissement. Il habitait cet arrondissement et possédait une maison familiale dans la Drôme, à Mirmande, où il passait ses vacances et où il votait car “dans le 17éme arrondissement de Paris nos voix sont pratiquement inutiles”.

Guy Périlhou fut responsable du Mouvement de la paix de Montreuil de 1945 à 1953. Secrétaire adjoint de la section communiste, il siégea au conseil municipal. Installé depuis 1953 comme conseiller juridique, toujours membre du PCF, en 1990, il était membre du conseil d’administration du Musée d’Histoire vivante de Montreuil.

Il garda le contact avec plusieurs militants du Puy-de-Dôme, en particulier Roger Champrobert, Jean Bac, et Emile Finck. Il revint parfois à Clermont, notamment pour des réunions de vétérans du PCF.

Remarié en août 1945 à Montreuil, Périlhou divorça et se remaria en décembre 1953 à Paris (IIe arr.). Il était père d’un autre enfant.

Périlhou confia plusieurs documents, dont il n’avait pas gardé de copies, concernant la période de la guerre à Alphonse Rozier, sans doute en 1968, pour un projet d’exposition de l’ANACR dont Rozier était le commissaire. L’exposition brûla vraisemblablement à la suite d’un incendie criminel. Il indiqua, dans une lettre à Robert Marchadier, en 1976, que figurait notamment dans ses papiers disparus, un numéro du Patriote Lyonnais dans lequel il avait écrit un article sur Marchadier dont la vie était menacée à la suite à sa nouvelle arrestation fin 1943.

Périlhou se posait au début des années 1990 la question du devenir de ses riches archives, envisageant de solliciter l’avis de Gaston Plissonnier. En attendant, il accepta de prêter sa collection complète de Alerte et de La Voix du Peuple à Roger Champrobert, et lui confia des reproductions d’une trentaine de photographies du Front populaire dans le Puy-de-Dôme ainsi qu’un historique des unités combattantes dans le Puy-de-Dôme, pour Jean Bac. Il envoya aussi le texte de ses conférences au camp de Saint-Sulpice sur la situation économique et sociale du Puy-de-Dôme, dont une partie avait été publiée dans les Cahiers du bolchevisme en 1938. Il suivit la chute du Berlin avec “tristesse et inquiétude”, essayant de conserver un certain optimiste en se disant “qu’à la fin des fins, nos espérances se réaliseront, mais quand ?

La municipalité de Montreuil annonça le décès de Guy Perilhou, compagnon, au camp de Nexon de Daniel Renoult, ancien maire de Montreuil. Ses obsèques se déroulèrent au cimetière de Montreuil, le samedi 11 décembre selon l’Humanité du 10 décembre 1999.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125556, notice PÉRILHOU Guy, René par Jacques Girault, Eric Panthou , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 14 janvier 2022.

Par Jacques Girault, Eric Panthou

Guy Périlhou en août 1939
Guy Périlhou en 1940 au moment de son arrestation pour propagande communiste

Œuvre : Le Front national du travail pour la renaissance française, s.d. ; Notre propagande, Mouvement Unifié de la Renaissance, 1945

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 3/4 : AS/FTPF Maquis de Châtel-Montagne, page 39Arch. PPo. 88. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 47 : Poursuites contre communistes, Guy Périlhou, 1940. — Arch. Dép. Puy-de-Dôme : 1296 W 86 : PV interrogatoire Georges Chambon, 8 avril 1940 (second interrogatoire), PV Émilienne Romero, née Raillère, le 8 avril 1940, PV Guy Périlhou, 11 avril 1940. — Arch. Dép. Puy-de-Dôme, 900 W 90, dossier d’internement de Guy Périlhou. — “Un beau coup de filet de la police mobile”, L’Avenir du Plateau central, 17 avril 1940. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W100 : PV François Froget, 21/10/41. — La Voix du Peuple, 23 septembre 1944. — RGASPI, 495 270 4695, autobiographie, 22 avril 1937 (dépouillé par Claude Pennetier), 517 1 1887. — Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé à Jacques Girault, auteur de la notice du DBMOF. — Cassette d’entretien d’Alphonse Rozier, par John Sweets. 24 avril 1979. —AAR : Manuscrits Alphonse Rozier, note intitulée « La résistance en 1940, engagement de Rozier auprès du PCF, juillet 1939. — Entretien d’Eric Panthou avec Eugène Martres, le 20 décembre 2009. — Notice nécrologique manuscrite écrite pour Regards, l’organe du PCF du Puy-de-Dôme, par Roger Champrobert (archives Champrobert, Clermont-Ferrand) .— Lettre de Guy Périlhou à Robert Marchadier, 23 mars 1976, archives Robert Marchadier, conservées par Eric Panthou .— L’Avenir du Plateau central, 13 décembre 1940. — Lettre d’Alphonse Rozier du 26 janvier 1971 à Gilles Lévy. — Caroline Spina, Le PCF dans le Puy-de-Dôme de 1920 à 1939, mémoire maîtrise, Université Clermont 2. — Guy Montaldo, Les finances du PCF, 1977.
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