PÉRIN Émile [PÉRIN Édouard, Émile, Victor]

Par Justinien Raymond

Né le 24 janvier 1892 à Nice (Alpes-Maritimes), mort le 5 juillet 1965 à Paris (XVIIe arr.) ; ingénieur ; député de la Nièvre (PUP) et maire de Nevers, devenu pétainiste.

Arch. Dép. Nièvre

Après des études secondaires au lycée de Nice, Émile Périn fut élève de l’école professionnelle de Châlons-sur-Marne, puis de l’école d’électricité industrielle de Marseille (Bouches-du-Rhône). Ingénieur, il fut, pendant dix ans, au service des Aciéries de la Marine, puis aux usines de la Loire d’où il fut détaché aux ateliers de locomotives de Vauzelles à Varennes-lès-Nevers. Il y mena une action politique et syndicale qui, selon lui, aurait été à l’origine de son licenciement en 1924. A-t-il appartenu, où et à quelle époque, au Parti communiste ? Il ne le semble pas car ce n’est qu’après avoir été élu député, en 1932, qu’il prit l’étiquette du Parti d’unité prolétarienne, formé essentiellement de dissidents du PC. Un Périn, socialiste SFIO, avait été candidat aux élections législatives de 1928 dans la circonscription de Clamecy (Nièvre) et recueillit 2 275 voix sur 14 820 inscrits. Il s’agit vraisemblablement d’Émile Périn.

En 1922, il fut élu conseiller municipal de Nevers. En 1925, réélu sur une liste du Cartel des gauches et, bien que dernier par le nombre des voix, il devint maire à la suite de tractations qui provoquèrent la démission de dix conseillers, surtout radicaux. Il administra la ville pendant dix ans non sans susciter de vives critiques au sein du conseil municipal : en 1929, six conseillers socialistes, dont le conseiller général Étienne Roussillon, démissionnèrent. Aux élections législatives de 1932, fort de sa position de maire de Nevers, et grâce au désistement du candidat socialiste SFIO Franchet, il fut élu député de la 1re circonscription de Nevers, comme socialiste d’unité ouvrière, avec 8 190 voix (4 817 voix au 1er tour) sur 20 377 inscrits. C’est après cette élection que Périn rejoignit le PUP.

En mai 1935, tout en restant conseiller municipal, Périn perdit la mairie de Nevers. Il lança alors l’Unité nivernaise pour défendre sa gestion financière antérieure vivement attaquée par la nouvelle municipalité. Polémiste mordant, il excellait dans les réparties ironiques. Son talent oratoire et une assez facile démagogie lui assuraient des concours dévoués à Nevers. Comme il fut en outre un député très actif au service des causes populaires, il fut réélu en 1936. En tête des gauches au 1er tour avec 3 627 voix sur 20 958 inscrits, il l’emporta au second tour par 9 482 voix, contre 7 302 au républicain indépendant, sur 20 953 inscrits. Cet élu du Front populaire, qui prônait « l’unité » par son étiquette politique et ses journaux, resta isolé quand les autres élus du PUP, à la fin de l’année 1936, rejoignirent le Parti socialiste SFIO.

Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota pour l’octroi des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Cette même année, s’attaquant aux élus communistes, il demanda au conseil municipal de Nevers l’exclusion des conseillers « traîtres à la patrie ». Sous l’occupation allemande, il fut titulaire d’un poste administratif à Nevers. Arrêté à la Libération, il eut quelques démêlés avec la justice. Aussi quitta-t-il Nevers et renonça-t-il à toute activité politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125561, notice PÉRIN Émile [PÉRIN Édouard, Émile, Victor] par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 mai 2020.

Par Justinien Raymond

Arch. Dép. Nièvre

SOURCES : Arch. Com. Nevers. — La Tribune du Centre, avril 1928. — L’Unité nivernaise. — J. Jolly, Dict. parl., op. cit. — Enquêtes orales à Nevers.

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