Par Nadia Ténine-Michel
Né le 5 septembre 1885 à Ineuil (Cher), mort le 4 janvier 1976 à Bezons (Val d’Oise) ; tailleur de pierre ; militant communiste ; maire de Bezons (1926-1961) ; président du conseil général de Seine-et-Oise (1945-1948).
Fils d’un journalier, employé dans une ferme à huit ans, puis tailleur de pierre, Louis Péronnet était déjà veuf et père de deux enfants quand il fut mobilisé dans l’infanterie en 1914. Blessé cinq fois, il devint sergent. Remarié en 1919, il s’installa à Bezons où il fut élu adjoint en 1925. En 1926, le maire Eugène Branchard fut exclu du Parti communiste et Péronnet lui succéda. En 1930, il fut suspendu un mois pour avoir perturbé une réunion du député de Fels. La population de Bezons s’accrut de 85 % en dix ans (en 1931, 14 000 habitants) et Louis Péronnet fut un gestionnaire efficace : construction d’un groupe scolaire, de bains-douches, acquisition d’une colonie de vacances. Ses réalisations servirent de modèles aux nombreuses municipalités du département, gagnées en 1935. Louis Péronnet signa le programme municipal publié par le Prolétaire. En 1935, sa liste fut réélue dès le 1er tour avec 67 % des suffrages exprimés, avec le soutien des socialistes.
Candidat au conseil général dans le canton d’Argenteuil, le plus peuplé de Seine-et-Oise, il fut élu au 1er tour avec 55 % des suffrages exprimés (11 672 voix sur 20 889 suffrages exprimés). Il entra au bureau national de la Fédération nationale des municipalités communistes, en devint le secrétaire pour la Seine-et-Oise et assura la fonction d’administrateur-gérant de l’Information municipale en 1937. Il fut reconduit au conseil général en 1937, le préfet notait qu’il apportait à l’exercice de son mandat « une assiduité, un soin et une application qui en font un des chefs de la fraction communiste au conseil général ».
Louis Péronnet avait été élu à la commission de contrôle des finances du PCF aux congrès de Villeurbanne (1936) et d’Arles (1937).
Déchu de ses mandats de maire en 1939 et de conseiller général en février 1940, il fut arrêté en février 1940 et interné dans plusieurs camps : Baillet, Ile d’Yeu, Saint-Angeau, Saint-Paul-d’Eyjeaux puis en Algérie à Djelfa et Bossuet. Libéré en 1943, il collabora avec la municipalité d’Alger.
Rentré à Bezons, il était en 1945 membre du bureau de la Fédération communiste et responsable des élus. Il fut réélu maire avec 77 % des suffrages exprimés. Très populaire, il devint la même année président du conseil général de Seine-et-Oise et le resta jusqu’en 1948. Il appliqua au département le même type de gestion que celle pratiquée dans sa commune. Il fut trésorier de l’Association d’études et d’informations municipales et administrateur gérant de sa revue L’Information municipale.
De 1947 à 1959, Louis Péronnet fut membre de la commission de contrôle financier du Parti communiste. Il abandonna peu à peu ses responsabilités au conseil général (remplacé en 1961 par Victor Dupouy) puis démissionna de la mairie en 1961. Selon Jean Maitron, il aurait témoigné de sa sympathie personnelle à André Marty après son exclusion.
Il était chevalier de la Légion d’honneur.
Par Nadia Ténine-Michel
SOURCES : Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 17/2, 26/20, 27/16, 30/1, 30/52, 30/68, 4 M 2/63, 2/69, 1 W 146, 221, 413, 957. — Le Prolétaire d’Argenteuil, 1935. — La Renaissance de Seine-et-Oise, 1945, 1947. — La Renaissance du Val-d’Oise, 6 janvier 1976. — L’Humanité, 5 janvier 1976. — C.-r. des XIe et XVe congrès du Parti communiste. — Communisme, n° 4, 1983. — J.-P. Hoss, Communes de banlieue : Argenteuil et Bezons, PFNSP, 1969. — Les élus municipaux communistes de Bezons à Joseph Staline (à l’occasion de son 70e anniversaire), historique d’un communisme à Bezons avec photos, 27 p [exemplaire relié, dédié à André Marty, 18 décembre1949]. — CAC 19960325 article 1, rapport RG PCF 1950 (communiqué par l’IHTP).