PERRAULT Joseph

Par Jean-Jacques Doré

Né le 11 août 1881 à Malicornes (Sarthe), mort le 22 novembre 1954 au Mans (Sarthe) ; journalier, docker puis employé de commerce ; syndicaliste de la CGT du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Fils d’un boucher, Joseph Perrault voyagea au gré des chantiers en 1909 à Orléans (Loiret), à Sens (Yonne) puis à Riom (Puy-de-Dome) avant de se fixer au Havre.

Mobilisé en août 1914, blessé en 1917, décoré de la Croix de guerre, il sera fait Officier de la Légion d’honneur le 13 avril 1949.

Démobilisé au Havre en 1919, il travailla sur le port et rejoignit aussitôt le syndicat CGT des Dockers qui devint le 1er janvier 1920 une section du syndicat général des Ouvriers du port du Havre. Candidat malheureux au poste de secrétaire adjoint du syndicat général en novembre 1920, il participa à la création du CSR du Havre le 28 décembre suivant.

Au lendemain du congrès confédéral de Lyon en septembre 1919, les minoritaires de la CGT, prônant l’adhésion à la IIIe Internationale, organisèrent les Comités syndicaliste révolutionnaires dont l’objectif était de conquérir la direction des Unions, Fédérations et syndicats. Le CSR du Havre créé donc le 28 décembre 1920 agrégeait 60 membres dirigés par un bureau de militants qui devaient marquer le syndicalisme havrais. Achille Berceron (secrétaire), Marcel Coursolles (secrétaire adjoint), Louis Prunier (trésorier), Henri Masson (trésorier adjoint) ; ils étaient assistés d’une commission administrative où siégeaient Joseph Perrault, Henri Pigeon, Félix Bouvier, Alphonse Charron et Edmond Dumontier.

Communiste dès janvier 1921, il fut élu membre de la commission exécutive du syndicat des Ouvriers du port où il se révéla bon orateur, prenant fréquemment la parole lors des réunions pour défendre les thèses minoritaires. Délégué avec Auguste Sénécal au congrès des Ports et Docks de Bordeaux en septembre 1921, il rendit compte de sa mission en assemblée générale, pour dénoncer le trucage des votes mais fut vertement interrompu par Sénécal qui lui reprocha d’avoir été en état d’ébriété pendant les deux jours du congrès.

Fort de son élection au secrétariat du CSR (qui comptait désormais 102 membres), au début du mois d’octobre 1921, il proposa une modification du mode d’élection du bureau du syndicat, repoussée par la majorité des dockers qui le soupçonnaient de vouloir à tout prix le poste de secrétaire. Élu malgré tout secrétaire adjoint de Louis François, il revint à la charge pour lui succéder sans contrepartie financière... personne ne lui répondit.

En 1922, il participa activement à la grève des métallurgistes, se révélant comme l’un des meneurs les plus violents lors des manifestations. Il fut arrêté le soir même de l’échauffourée du 26 août, ce qui lui valut une inscription au carnet B de la Seine-Inférieure le 7 février 1923.

En décembre 1922, après sa libération, de nouvelles manœuvres, aussi maladroites que les précédentes achevèrent de la déconsidérer. Régulièrement brocardé pur son arrivisme, il abandonna le syndicat et quitta Le Havre pour Yvetot (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) en mai 1923.

Devenu employé de commerce en 1925, il travaillait à Fleury-sur-Andelle (Eure) en 1926 puis revint au Havre en 1935, il habitait alors 91 rue de la République à Sanvic (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125634, notice PERRAULT Joseph par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 4 janvier 2021, dernière modification le 9 décembre 2020.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Dép. Seine-Maritime, série M, rapports sur les dockers du Havre 1919-1925, non classés, 1 MP 285 Radiation du carnet B pour départ, 10 MP 1032. — Arch. Dép. Sarthe, État civil, Registre matricule militaire.

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