Par Claude Pennetier
Né le 15 avril 1898 à Saint-Jeux (Savoie) ; tailleur ; secrétaire de la région lyonnaise du Parti communiste (1924-1925) puis de la région limousine (1927).
Apprenti tailleur dès l’âge de douze ans, Joseph Perrin s’intéressa très jeune aux questions sociales. Mobilisé dans la Marine à bord du Vergniaud, il vécut les événements de la mer Noire puis ceux qui marquèrent à Toulon les journées de juin 1919. Après sa démobilisation, il suivit les cours de l’école de Bobigny et fut désigné ensuite au secrétariat de la Région lyonnaise. En 1924-1925, il fut condamné à trois mois de prison à la suite de la rédaction d’une affiche contre la guerre du Maroc. Envoyé en novembre 1925 comme instructeur dans le bassin de Briey (Meurthe-et-Moselle), il participa à la création du journal la Lorraine ouvrière et paysanne. Il assista au congrès du Parti communiste à Lille (20-26 juin 1926) et remplaça au début de 1927 Mathieu au secrétariat de la Région limousine. Il fut chargé de la direction politique et de l’hebdomadaire régional le Travailleur du Centre-Ouest. Perrin assista à la conférence nationale de Saint-Denis les 27 et 28 juin 1927 et ne se prononça pas sur l’exclusion de Zinoviev et de Trotsky. A la conférence de la Bellevilloise en janvier 1928, il attaqua vivement les délégués.
Candidat aux élections législatives en mai 1928, dans la 1re circonscription de Limoges, il obtint au premier tour 6 615 voix et 4 704 au second sur 36 579 inscrits. L’année suivante, il conduisit la liste du BOP aux élections municipales de mai 1929. Il fut arrêté à l’occasion des incidents provoqués par le verdict du procès de Charles Barataud, auteur d’un crime crapuleux, insuffisamment condamné au jugement du public mais fut acquitté le 6 novembre 1929.
Depuis septembre 1928, la direction du Parti communiste reprochait à Perrin ses erreurs sur la tactique électorale et son attitude à l’égard des « traites » du parti. Il avait démissionné du secrétariat, correspondu avec Marcel Body et avait été officiellement évincé après l’intervention de Ferrat à son sujet. Doriot et Marty l’avaient convoqué à la CCCP en décembre 1928. Il ne s’y était pas rendu.
Perrin quitta la Région limousine dans le courant de l’année 1931 pour être gérant à la Coopérative nouvelle de Périgueux (Dordogne).
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/13090, 13081, 13096. — Journaux cités. — BMP, microfilms 98, 121, 124, 157, 269, 270, 280.