PESTOURIE Roger, Pierre

Par Maurice Moissonnier

Né le 16 mai 1920 à Gignac (Lot), mort le 17 janvier 2011 à Bron (Rhône) ; militant communiste, résistant ; membre de la direction fédérale du Parti communiste dans le Rhône ; membre du conseil municipal de Bron (Rhône).

Fils d’un cultivateur, Roger Pestourie perdit son père en juin 1927 des suites de la guerre. Adopté par la nation en juillet 1929, il fut élevé par ses grands-parents qui exploitaient à Gignac une petite ferme de seize hectares. Comme il était le cadet et que son frère était destiné à reprendre la ferme, il fut, après son certificat d’études, envoyé à Brive pour y poursuivre ses études secondaires. Il les interrompit en 1938 pour entrer dans une société de transport installée dans cette ville.

Dès 1937, il avait donné son adhésion aux Jeunesses communistes et assuma la direction de la cellule du village de Gignac avant même d’avoir réellement donné son adhésion au Parti communiste (elle intervint en 1938 seulement). Le 23 septembre 1937, il fut désigné pour participer à l’activité du comité d’entente des Jeunesses communistes et des Jeunesses socialistes du Lot et de 1938 à 1939, il devint secrétaire des JC du Lot. Il contribua alors à organiser la solidarité aux républicains espagnols dans les localités de Gignac, Sovillac, Cahors, Brive.

Après le départ de son frère à l’armée, Roger Pestourie retourna à la ferme familiale et milita localement bien que le PCF fut interdit. Il organisa dans le village la solidarité aux prisonniers de guerre et acquit de l’influence en devenant le capitaine de l’équipe de football « Les Lions du Haut-Quercy ». Son activité le désigna naturellement à de plus hautes responsabilités. Dans la clandestinité il devint d’abord responsable politique dans le Lot, puis cadre de l’interrégion de Limoges. En 1942, il fut détaché aux JC en tant qu’instructeur interrégional à Limoges d’abord, puis, à partir du 12 mars 1943 dans la région lyonnaise. Le 15 juillet 1943, il fut condamné (par contumace) par le tribunal spécial de la Cour d’appel d’Agen à cinq ans de travaux forcés. Il contribua, dans la capitale rhodanienne, à la direction des JC et à l’organisation de la résistance de la Jeunesse, en particulier pour le développement des Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP). Sous le pseudonyme de « Maurice », il agissait en liaison avec Léo Figuères et Maurice Berlemont.

Après la libération de Lyon, il fut appelé sous les drapeaux et démobilisé en mars 1946. A son retour à Lyon, il assura pendant quelques mois le secrétariat départemental de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF). Il entra à la Sécurité sociale et le 15 décembre 1949, fut nommé directeur du centre de Bron (Rhône). Entre 1948 et 1969, il siégea au comité fédéral du PCF et au bureau fédéral entre 1956 et 1965. De 1951 à 1956, il remplit en outre les fonctions de secrétaire fédéral du Secours populaire avant d’assurer pendant trois ans la direction de l’Université nouvelle de Lyon. Dans le même temps, il dirigea, de 1949 à 1951, une cellule de la cité de Bron et, de 1947 à 1971, fit partie du comité de section de cette ville. Son activité lui valut des démêlés avec la municipalité de la ville qui, en 1950, le fit condamner en correctionnelle à 10 000 F d’amende pour outrage à magistrat.

Pestourie fut élu au conseil municipal de Bron de 1947 à 1953, puis de 1953 à 1959. Il y revint, seul élu de l’opposition communiste, après avoir, lors des élections des 14-25 mars 1965, devancé le maire sortant de plusieurs centaines de suffrages. Il fit partie, en mars 1971, de la liste d’Union de la gauche (onze communistes sur trente et un candidats) qui récolta 55 % des suffrages.

Il se maria en décembre 1944 à Lyon (VIIe arrondissement) avec Marie Spica.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125823, notice PESTOURIE Roger, Pierre par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 5 avril 2017.

Par Maurice Moissonnier

ŒUVRE : La Résistance, c’était cela aussi, Éditions sociales, 1969. — Des principes et des hommes, (A Bron, la Gauche), Éd. Librairie nouvelle, 1975.

SOURCES : Notice autobiographique. — Documents transmis par le militant. — RGASPI, 495 270 5418, dossier du Komintern au nom de Roger Pestouri, pas consulté.— Etat civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable