PETIT Albert [PETIT Théodore, Albert]

Par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule

Né le 13 mars 1897 à Fontenay-aux-Roses (Seine), mort le 3 novembre 1963 à Bagneux ; employé au ministère des Finances ; maire communiste de Bagneux, député de la Seine.

Albert Petit en 1953
[photo transmise par Pierre Caillaud-Croizat]

Fils d’un journalier qui devint employé à la Compagnie des tramways de l’ouest parisien, Albert Petit commença à travailler à l’âge de douze ans chez un tailleur de pierre puis entra, lui aussi, à la Compagnie des tramways de l’ouest parisien. Mobilisé en janvier 1916, envoyé au front, il fut blessé à deux reprises en 1917 et 1918 (intoxication par le gaz ypérite). A son retour, réembauché à la Compagnie des tramways comme receveur puis machiniste, son action syndicale lui valut d’être révoqué en 1920, à l’issue des grèves du début de l’année. Petit reprit alors, pendant quelques mois, son ancien métier de tailleur de pierre avant d’entrer le 1er juin 1920 au ministère des Finances. D’abord homme d’équipe temporaire, il fut ensuite affecté au service du Grand livre. Titulaire en juin 1921, employé de bureau, il devint par la suite caissier à la caisse centrale du Trésor public.

Entre temps, Petit, qui habitait Bagneux depuis 1905, avait fondé la section locale de l’ARAC. Toujours militant syndical, il accéda en 1925 comme secrétaire adjoint au bureau du syndicat des agents secondaires tout en étant déjà représentant du conseil de discipline et membre du bureau de la caisse de prévoyance. Ayant rejoint les rangs du Parti communiste en 1924, il devint peu après son adhésion, secrétaire de son rayon et fut, sans succès, candidat aux élections municipales partielles qui eurent lieu en 1926. Il appartenait également à la section locale du Secours rouge international. En 1927 et 1928, il fut contraint de se retirer de la vie militante, souffrant des suites d’intoxications qu’il avait subies pendant la guerre (il était pensionné à 100 %).

Ayant repris ses diverses activités militantes, Albert Petit, alors secrétaire adjoint du syndicat du ministère des Finances, chercha à infléchir son syndicat vers la CGTU Il fut plusieurs fois appréhendé au cours de manifestations, notamment le 27 octobre 1929 au cours d’une distribution de tracts organisée par la Fédération autonome des fonctionnaires ou encore le 17 mai 1930 où il fut arrêté et écroué à la Santé. Il avait à nouveau brigué un siège aux municipales de 1929, mais en vain. Le 12 mai 1935, la liste « antifasciste et d’unité ouvrière » dirigée par René Cros triompha et Petit entra au conseil municipal. Il fut élu quelques jours plus tard maire de la commune à la place de Cros qui avait jugé cette fonction incompatible avec son emploi aux PTT.

L’année suivante, les électeurs de la 7e circonscription de l’arrondissement de Sceaux l’envoyèrent siéger à la Chambre des députés. Il avait au 1er tour devancé Jean Longuet, député sortant, qui s’était désisté au second. Député du Front populaire, Petit fut vice-président de la commission du Commerce et intervint sur des questions relatives au petit commerce. Une note interne du Parti communiste, datée du 19 mai 1936, le présentait ainsi : « Camarade de grande habileté, sens du travail de masse et dévouement au parti » (sans doute une note de Fried).

Le 8 octobre, il fut arrêté pour avoir constitué le GOPF (Groupe ouvrier et paysan français) et incarcéré à nouveau à la Santé. Déchu de son mandat de député le 21 janvier 1940 et de celui de maire le 29 février 1940, condamné à cinq ans de prison, 4 000 francs d’amende et cinq ans de privation de droits civiques le 30 avril 1940, il fut emprisonné à la Santé, à Niort, à Tarbes, au Puy, à Valence, puis transféré en mai 1941 à Maison-Carrée (Algérie) d’où il fut libéré le 5 février 1943. Il fut administrateur du journal Liberté. Sous le pseudonyme de « Jean », Maurice Thorez écrivait de lui le 17 février 1943 à Moscou : « Intelligent, actif, dévoué. Très au courant des questions municipales et des finances publiques. Bonne attitude au procès [des députés] ».

De retour à Bagneux, il fut nommé le 16 octobre 1944 président du conseil municipal provisoire. Réélu maire à la suite des élections de 1945, il conserva constamment la première magistrature de la commune jusqu’à sa mort. Il retrouva aussi son siège de député en 1945 et 1946 mais fut battu aux élections législatives de 1956, 1958 et 1962. Il fut élu, en 1959, conseiller général de Bagneux.

Il fit parti de la commission politique désignée par le comité central tenu à Ivry-sur-Seine les 21-23 janvier 1945. Albert Petit était aussi membre du comité de la Fédération communiste Seine-sud depuis 1953, président de nombreuses associations locales et directeur-gérant de l’organe communiste de Bagneux, l’Aube nouvelle. Il était président de la commission de contrôle de l’ARAC.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125849, notice PETIT Albert [PETIT Théodore, Albert] par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 7 juin 2022.

Par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule

Albert Petit en 1953
[photo transmise par Pierre Caillaud-Croizat]

SOURCES : RGASPI, Moscou 495 270 51. — Arch. Nat. F7/13733. — Arch. Dép. Seine, DM3 , vers. 10451/76/1 et 10441/64/1. — Arch. PPo. 101. — A. Fourcaut, M. M., op. cit. — B. Pudal, Th., op. cit.Bulletin de l’Association « Les amis de Bagneux », n° 3, 1975.

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