PEYRI Jean

Par Maurice Moissonnier

Né le 10 mars 1884 à Liginiac (Corrèze) ; mort le 19 mai 1953 à Vaulx-en-Velin (Rhône). Mécanicien. Militant socialiste SFIO puis l’un des fondateurs du Parti communiste dans le Rhône ; conseiller municipal de Vaulx-en-Velin (1929-1935). Résistant, maire de Vaulx-en-Velin (1944-1953).

Fils de petits agriculteurs qui quittèrent la terre en 1890 pour s’établir à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) où l’usine textile occupait une grande partie de la population, Jean Peyri fréquenta l’école primaire et obtint son Certificat d’études. Il entra en apprentissage et, devenu mécanicien qualifié, fut embauché à l’usine de la ville. Résolument athée, il se rangea parmi les ouvriers qui refusaient de fréquenter la messe dominicale. En 1902, à la suite d’un conflit qui l’opposa à son employeur, il s’engagea dans la marine où il resta cinq ans jusqu’à l’âge de vingt-trois ans. A son retour à Saint-Rambert-en-Bugey, il reprit son emploi mais, de nouveau, il eut maille à partir avec son patron et partit à Lyon en 1909. Militant de la CGT il trouva de l’embauche à la Compagnie des eaux qui mettait en route son usine à Vaulx-en-Velin. Il avait donné son adhésion au Parti socialiste SFIO et dirigeait la section de Vaulx-en-Velin.

Mobilisé en 1914 dans l’artillerie, il fut blessé en 1916 sur le front de la Somme et, après sa convalescence, reçut une affectation spéciale qui le ramena à Lyon. Partisan de l’adhésion à la IIIe Internationale, il milita aux côtés de Georges Lévy et Julius Grandclément et rallia toute sa section à ses vues au début de 1921. Aux élections municipales de 1929 il constitua une liste du Bloc ouvrier et paysan qui comportait sept ou huit communistes sur vingt-deux membres. Elle était conduite par L. Duclos et il figurait en 3e position (la presse orthographie alors son nom Perry). Le 5 mai 1929, au 1er tour cette liste talonnait la liste de « concentration républicaine » (283 voix contre 297) et devançait la liste du Parti socialiste SFIO (243 voix). Au 2e tour, le 12 mai, elle l’emporta avec un score de 440 à 422 voix.

Un ami de Jean Peyri, non communiste, le commerçant et artisan Pinchard devint maire tandis que Peyri était son 1er adjoint. A la suite d’une dépression nerveuse, Pinchard abandonna ses fonctions et le communiste Paul Marcellin lui succéda. La municipalité fut battue aux élections de 1935. Jean Peyri qui mettait en cause des indélicatesses et des compromissions de certains de ses colistiers « pognonnistes avant d’être communistes » ne figurait plus sur la liste des candidats. Malade en 1940, il prit cependant contact avec les organisations clandestines, d’abord avec celles de la Main-d’œuvre immigrée, en particulier avec les Italiens du PCI et aussi Pietro Nenni. Il anima ensuite un comité clandestin du Parti communiste et un groupe du Front national avec l’aide de son fils René. Beaucoup de responsables de la Résistance furent hébergés par ses soins. Membre du comité local de Libération de Vaulx-en-Velin, il fut désigné au début de septembre 1944 comme maire de la commune et en 1945, la liste communiste qu’il conduisait fut élue.

Réélu, il mourut brutalement en 1953 d’une crise cardiaque. Lors de ses funérailles la population de la ville lui marqua son attachement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article125991, notice PEYRI Jean par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er août 2021.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Le Progrès, mai 1929. — La Voix du peuple, mai 1935. — Documents familiaux et interviews.

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