PHILIPPE Gaston, Gabriel

Par Claude Pennetier, Justinien Raymond

Né le 4 novembre 1866 à Radepont (Eure), mort le 26 novembre 1953 à Saint-Denis (Seine) ; comptable ; maire (1919-1921) et conseiller général (1912-1925) de Saint-Denis ; socialiste, communiste, socialiste-communiste puis à nouveau socialiste.

Gaston Philippe dans l’Encyclopédie socialiste
Gaston Philippe dans l’Encyclopédie socialiste

Né dans une famille ouvrière, Gaston Philippe perdit son père à l’âge de neuf ans ; sa mère devint concierge de l’usine où son marie était mort accidentellement. Titulaire du certificat d’études, il suivit des cours du soir où il appris l’anglais, l’allemand et l’italien. Employé comme comptable à Rouen (Seine-Inférieure), il s’engagea dans l’action socialiste vers vingt-deux ans, contribua à créer la Chambre syndicale de sa profession et étendit son activité à toute la région, agissant par la parole, par la presse, publiant une brochure.

La notoriété de sa vie militante attira sur lui la vindicte des employeurs et, père de six enfants, il dut quitter Rouen. En 1899, il se fixa à Saint-Denis (Seine) où il continua à agir, à la Bourse du Travail, à la coopérative, au sein du mouvement socialiste. En 1900 il fut délégué au congrès socialiste de Paris, salle Wagram. En 1904, il participa au congrès du PS de F à Lille, fut élu au conseil municipal de Saint-Denis dans le minotité de 9 membres et réélu en 1908 : il y mena une vive opposition. Réélu en 1912 en tête d’une liste socialiste, il devint maire de Saint-Denis. Le 2 juillet 1912, il entra au conseil général par le canton de Saint-Denis avec 7 937 voix sur 16 930 inscrits contre 3 111 au républicain Monin, le conseiller sortant conservateur ayant renoncé à se présenter. En 1912 à Lyon et à Amiens en 1914, il représenta la fédération du Nord aux congrès socialistes.

La Première Guerre mondial fut un moment difficile pour la gestion municipale. Il mit en place la solidarité avec des secours pour les familles nécessiteuses, organisa des souscriptions, des fêtes de bienfaisance. Son fils Gabriel, qui exerçait le métier de typographe, fut mortellement blessé. Ses obsèques furent suivis par plus de mille Dionysiens.

En 1919, Philippe conserva la mairie de Saint-Denis et son siège de conseiller général. En 1920, il passa au Parti communiste. En 1921, il démissionna de la mairie, fut réélu maire en 1922 et le demeura jusqu’à son échec du 3 mai 1925. Ayant quitté le Parti communiste pour le Parti socialiste SFIO, il prit, le 16 mars 1930, la tête d’une liste socialiste aux élections municipales. Sur 20 144 inscrits, elle ne recueillit que 1 083 voix contre 6 137 à la liste communiste de Jacques Doriot, 5 327 à la liste de droite et 1 641 à une liste du Parti ouvrier et paysan.

Gaston Philippe mourut âgé, au n° 8 de la rue Jannot qui porte aujourd’hui son nom par délibération du 30 avril 1954..

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126069, notice PHILIPPE Gaston, Gabriel par Claude Pennetier, Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 23 août 2019.

Par Claude Pennetier, Justinien Raymond

Gaston Philippe
Gaston Philippe
Gaston Philippe dans l'Encyclopédie socialiste
Gaston Philippe dans l’Encyclopédie socialiste

ŒUVRE : G. Philippe collabora au Salariat et au Normand socialiste et écrivit : Le Premier Mai et la journée de 8 heures, brochure préfacée par Jules Guesde dont nous n’avons pu retrouver trace.

SOURCES : Arch. Paris, DM3. — Arch. Mun. Saint-Denis et renseignements fournis par M. Gillot, maire de la ville. — L’Humanité, 3 juin 1912. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, op. cit., p. 637. — Notes de Fany Cam.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 225.

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