PICAUD Robert, Jean-Marie, Victor

Né le 10 décembre 1904 au Mans (Sarthe), mort le 14 novembre 1945 à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur ; militant communiste antimilitariste.

Robert Picaud. L’Humanité, 4 août 1928.

Fils de Jean-Marie, homme d’équipe aux chemins de fer, et d’Hortense Lebreton, Robert Picaud (orthographié parfois Picaut), ajusteur, était membre des Jeunesses communistes quand il effectua son service militaire en 1924-1925 dans la Marine comme matelot-chauffeur sur le torpilleur Pierre-Durand. Selon un rapport de la Sureté générale de 1926, il se livra à une « propagande antimilitariste occulte constante » et fut condamné par un conseil de guerre maritime, le 10 mai 1925, à un an de prison avec sursis pour refus d’obéissance. Il termina son service comme mécanicien sur le Chastang.

Il remplaça en 1926 Paul Jany comme délégué permanent du Parti communiste pour la propagande antimilitariste dans l’Ouest et le Sud-Ouest, où il se faisait appeler « Raoul » ; il étit domicilié à Rennes. En mars 1927, il effectua une tournée dans les départements de Charente et de Charente-Inférieure, ayant notamment l’intention d’implanter à Rochefort un service antimilitariste chargé d’assurer une diffusion régulière des journaux La Caserne et La Page de Jean Gouin.

Il fut détenu en 1927 à la prison maritime de Brest (Finistère) pour provocation de militaires à la désobéissance (distribution de tracts). Après sa libération, il fut à nouveau arrêté, son sursis antérieur étant tombé, et passa l’année 1928 en prison. Il fut présenté par le PC aux élections législatives dans la 2e circonscription de Brest, le 22 avril 1928, et recueillit 374 voix sur 17 745 inscrits, ce qui ne suffit pas à le faire libérer.

En 1929, dans la Vague de fond, journal de l’union fraternelle des marins et anciens marins, il appela à voter André Marty à Puteaux. Il était alors établi à Ivry et travaillait à la mairie de Vitry-sur-Seine. Tuberculeux, il dut passer plusieurs mois en sanatorium et cesser de travailler.

Marié, il avait deux enfants. Son arrière-petite-fille a raconté sa vie dans un roman graphique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126170, notice PICAUD Robert, Jean-Marie, Victor, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er mars 2020.
Robert Picaud. L’Humanité, 4 août 1928.

SOURCES : Arch. Nat. F/7 13163. — Arch. Dép. Charente-Maritime, M SUP 479/15. — Arch. Com. Brest. — Coline Picaud, Mais pour toi demain il fera beau, Grenoble, Le Monde à l’envers, 2018. — Notes d’Alain Dalançon et de Marianne Enckell.

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