Par Jean Nizey
Né le 25 janvier 1917, à Saint-Julien-en-Jarez (Loire) d’un père employé de banque et d’une mère gérante d’un magasin d’alimentation, tous deux catholiques pratiquants, Jules Pichon fit ses débuts dans la vie professionnelle comme manoeuvre dans diverses usines, et en 1935, il devint employé de bureau à la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine, la grande usine métallurgique de Saint-Chamond.
Il adhéra à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) en décembre 1932. Après avoir été président de sa section, il devint secrétaire fédéral adjoint, chargé de la préparation locale du Congrès du Xe anniversaire. Après sa démobilisation en août 1940, on lui confia la présidence de la Fédération jociste de la vallée du Gier. En décembre de la même année, il fut chargé des fédérations de la Corse, du Gard et du Vaucluse. Il fut également membre de l’équipe animatrice du service des loisirs.
En 1942, Jules Pichon épousa Guetty Arnaud, fille d’un militant du Sillon, présidente de la section JOCF de sa paroisse à Saint-Chamond. Elle était employée à la caisse des Assurances Sociales et militait à la CFTC. Ils eurent cinq enfants. Le nouveau foyer adhéra au Mouvement Populaire des Familles, mais l’activité militante de Jules Pichon, qui reprit la vie professionnelle en 1942, fut surtout orientée vers le syndicalisme à la CFTC.
Cette action syndicale le conduisit à faire partie du Comité de Libération de la ville de Saint-Chamond, libérée fin août 1944, ainsi que du nouveau conseil municipal, comme deuxième adjoint, le maire vichyste, Antoine Pinay ayant été destitué, avec son équipe. Lors des élections régulières de 1945, Jules Pichon fut de nouveau membre du Conseil Municipal, et adhéra quelques temps au Mouvement Républicain Populaire (MRP).
En 1945, entouré de quelques amis, il prit la direction d’un nouveau journal hebdomadaire La Vallée du Gier, publié en remplacement de La Croix de Saint-Chamond, qui avait continué à paraître pendant toute la guerre. En même temps, il fut correspondant pour la région saint-chamonnaise du journal stéphanois La Dépêche, lancé à la Libération par les Équipes Chrétiennes de la Résistance. Il s’orienta alors vers le journalisme.
L’avenir du journal La Vallée du Gier s’avérant précaire, il fusionna avec un hebdomadaire stéphanois de même inspiration chrétienne L’Éveil de la Loire. C’est ainsi que naquit L’Essor, le 1er septembre 1946, dont Jules Pichon fut directeur et rédacteur chef. L’Essor est diffusé dans la Loire, et bientôt dans le Rhône et l’Isère également. Suite à des divergences d’orientation, Jules Pichon quitta le journal en novembre 1956. Il fut rédacteur en chef du Paysan de la Loire jusqu’à sa retraite en octobre 1981. Tout au long de sa carrière journalistique, il milita et prit des responsabilités au sein du syndicat CFTC des journalistes, qui devint le syndicat des journalistes français :SJF-CFDT.
Jules Pichon s’était trouvé en accord avec les recherches du courant de la "Nouvelle Gauche Socialiste", et collaborait à la rédaction de Loire-Information, publication du Centre d’Études Socialistes, créé à Saint-Étienne dans les années soixante par des militants du Parti Socialiste Unifié (PSU) et des syndicalistes proches de ce parti. Dès le Congrès d’Épinay, en 1971, il adhéra et milita au Parti Socialiste, et contribua à la création et à la rédaction du journal Le Stéphanois, diffusé par les socialistes de Saint-Étienne. Dans le même temps, il apportait son concours à un mensuel, lancé par l’Union Départementale CFDT, L’Action Syndicale. En 1982, il participa, comme représentant de la CFDT, à la création et à l’orientation de la radio de gauche "Tram 96", mise en place sous l’égide de la municipalité de gauche, élue en 1977.
Par Jean Nizey
SOURCE : Rens. fournis par Jules Pichon.