PIMORT Paul, Gaston, Julien

Par Daniel Grason, Claude Pennetier

Né le 13 avril 1902 à Rouen (Seine-Inférieure), mort le 9 février 1945 à Buchenwald-Weimar (Allemagne). Ouvrier ajusteur-tourneur. Militant syndicaliste et communiste ; résistant ; déporté.

Fils de Gaston, serrurier mort à trente-neuf ans à Rouen, et de Marie, née Danois, couturière, sympathisante communiste, Paul Pimort fut apprenti serrurier puis travailla chez un oncle avant d’apprendre le métier d’ajusteur-tourneur. Il épousa Suzanne Rassent le 22 août 1925 à Brionne (Eure). Le couple habita 5 rue Joseph Rivière à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine).
Il travailla en particulier chez Potez-Auzain en 1935 mais, comme il était secrétaire de la section syndicale CGTU de l’usine et membre du Parti communiste, il fut licencié. Il entra alors à l’usine Bronzavia à Courbevoie où il habitait. Secrétaire du syndicat des Métaux de Courbevoie-La Garenne, il devint en 1937 responsable régional pour Courbevoie, La Garenne, Bois-Colombes, Suresnes, Neuilly-sur-Seine, Nanterre et Rueil-Malmaison. Il siégeait à la commission exécutive de la Fédération des Métaux.
Ils adhérèrent tous les deux au parti communiste en 1935. Elle milita de 1935 à 1939 à la cellule du Haut-Bécon à Courbevoie et fut secrétaire de la section locale du Comité mondial contre la guerre et le fascisme. Paul Pimort appartint au comité de la section communiste de Courbevoie puis au comité régional.
Mobilisé de septembre 1939 à août 1940, il reprit aussitôt son activité militante et fut chargé par le PCF d’organiser des comités populaires dans les usines puis, en 1941, il fit partie d’un des triangles de direction de la région parisienne et s’occupa plus particulièrement des usines Renault, Citroën, Gnome et Rhône. Arrêté le 27 mars 1942, par deux policiers de la BS n° 1 dont un homme de confiance du commissaire Fernand David. Paul Pimort détenait divers tracts et documents du parti communiste, était en possession d’une fausse carte d’identité au nom de Jean Dunois, avait des contacts avec René Laprade, était hébergé par Samuel Anker dit Daniel à Meudon (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine). Il comparut devant le Tribunal de la Section spéciale le 29 juin 1942, en compagnie d’André Dupas de La-Garenne-Colombes, Gino Focardi frère de Fosco de Courbevoie et Marcel Boyenval de Colombes. Il fut condamné à cinq ans de prison, mille deux cents francs d’amende, aux frais envers l’État et au maximum de la contrainte par corps.
Il fut emprisonné puis interné au Frontstalag 122 à Compiègne (Oise) jusqu’au 11 mai 1944. Le lendemain il était déporté à Buchenwald dans un convoi de deux mille soixante-treize hommes. Il travailla alors à l’usine Saukel de machines agricoles où il s’efforça de saboter la production. Paul Pimort matricule 51235 mourut lors d’un bombardement allié qui visait l’usine d’armement de la Gustloff-Weimar, le 9 février 1945.
Sa femme, Suzanne Pimort témoigna début janvier 1945 devant la commission d’épuration de la police, elle porta plainte contre les deux inspecteurs de la BS n° 1 qui arrêtèrent son mari et volèrent une valise contenant du linge et des denrées alimentaires.
Paul Pimort a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déporté interné résistant (DIR).
Une plaque commémorative fut apposée sur la façade de l’immeuble où il habitait et son nom gravé sur le monument des morts en déportation et fusillés dans le cimetière communal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126380, notice PIMORT Paul, Gaston, Julien par Daniel Grason, Claude Pennetier, version mise en ligne le 19 mars 2012, dernière modification le 3 novembre 2019.

Par Daniel Grason, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. PPo. BA 2056, KB 96, 77W 223. – Bureau Résistance GR 16 P 478486. – Arch. Jean Maitron. – L’Éveil, 27 août 1964. – Interview de Suzanne Pimort (1978). – RGASPI, 495 270 6064, autobiographie de sa femme, Suzanne Pimort. – JO n° 199, 27 août 1996. – Site Internet GenWeb. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil.

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