Né le 12 septembre 1891 à Limoux (Aude) ; mort le 31 mars 1958 à Paris (XIIe arr.) ; Agent des PTT ; militant syndicaliste CGT puis CGTU ; député communiste de Paris 1924-1932 puis militant socialiste.
Né à Limoux où son père était ouvrier agricole et petit distillateur ambulant pour les bouilleurs de cru, le jeune Alexandre à sa sortie de l’école primaire devint saute-ruisseau chez un avoué limousin. Il continua à travailler et ayant obtenu une bourse, entra à l’école primaire supérieure de la ville. En 1909, il vint à Courbevoie comme instituteur libre, puis fut reçu au concours de surnuméraire des PTT. Parti au régiment en 1912, libéré après la guerre en 1919 avec le grade de lieutenant, il se lança aussitôt dans la lutte syndicale. Il milita au syndicat national des agents, et participa au congrès national d’avril 1921, dans lequel il défendit les CSR. En décembre 1921, il signa un appel dans L’Humanité visant à ce que toutes les sections de la fédération postale délèguent certains de leurs membres au Congrès unitaire, qui devait se tenir les 22 23, 24 décembre 1921, 33 rue de la Grange aux Belles. Son action au syndicat unique des PTT lui valut de nombreuses sanctions : suspension, déplacements d’office, etc... Mis en disponibilité, il fut réintégré en 1923. Il appartenait alors à la 7e section du Parti communiste.
En 1924, candidat du Parti communiste aux élections législatives dans le XIIIe arr. à Paris (3e secteur), il fut élu, puis réélu en 1928. À la Chambre des députés, il défendit par ses interventions les ouvriers et les fonctionnaires.
En avril 1930, Piquemal refusa de désavouer son camarade Gélis qui s’était séparé en 1929 du Parti communiste pour adhérer au POP. Il fut exclu du PC et adhéra à son tour au POP puis, en novembre 1931, après un conflit avec Gélis, au Parti socialiste SFIO. En 1932, désigné à l’unanimité candidat de ce parti dans la 2e circonscription de Saint-Quentin — Deguise, le député socialiste sortant ne se représentant pas — Piquemal refusa cette candidature voulant rester fidèle à ses électeurs du XIIIe arr. ; il fut battu par Gélis. Il devint alors contrôleur puis directeur du contrôle général et directeur du service parisien des Assurances sociales. De juin 1936 à juin 1937, après la victoire du Front populaire, le ministre du Travail, Lebas, le prit comme chef adjoint de son cabinet ; Piquemal fut ensuite, de juin 1937 à janvier 1938 puis de mars à avril 1938, chef de cabinet de Lebas, ministre des PTT dans les ministères Blum et Chautemps. À la chute du ministère Blum, il reprit ses fonctions au service des Assurances sociales. Mobilisé le 1er septembre 1939 et affecté à la poste aux Armées, Piquemal fut démobilisé en 1940 avec le grade de capitaine, mais le gouvernement de Vichy, n’oubliant pas son passé syndicaliste et politique lui enleva la direction du service régional de Paris
En 1945, il était président de l’association dite « Les Jacobins de la Résistance », fondée en décembre 1944 et qui était destinée à aider les organismes officiels d’épuration.
Vers 1950-1952, il quitta le Parti socialiste SFIO pour entrer au Centre national des indépendants de gauche et des socialistes indépendants dont il devint, en 1955, membre du bureau politique et du conseil central.
Après sa mise à la retraite en 1955, Piquemal, devenu viticulteur dans l’Aude, fit de fréquents séjours à Paris où il collabora à l’Indépendant de gauche.
ŒUVRE : La crise viticole méridionale, ses causes, ses remèdes, Limoux, chez l’auteur, 1953. 35 p.
SOURCES : Arch. Jean Maitron (fiche Batal). — Ça ira, 3 mai 1930. — Papiers de la famille Piquemal-Labadie-Baudé. — L’Humanité, 11 décembre 1921, 24 avril 1922, 26 avril 1924 (photo), 24 mars 1932 — Le Peuple, 24 avril 1921, 18 juin 1921 — Notes d’H. Gibert, et Gilles Pichavant.