PIQUEMAL Michel, Pastré

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

Né le 7 février 1884 à Mondet, hameau de la commune de Biert (Ariège), mort le 22 juin 1958 à Paris (XIXe arr.). Employé ; secrétaire général du syndicat national des contributions indirectes.

Fils d’agriculteurs, Michel Piquemal entra en 1903 à Foix, aux Contributions indirectes comme surnuméraire puis devint commis. À partir de 1907, il fut muté à Paris ou dans la région parisienne. Receveur en 1921, mis en disponibilité à sa demande de 1922 à 1924, il fut révoqué de 1926 à 1929 et admis à la retraite en 1942.

Michel Piquemal milita, dès ses débuts, à l’Union générale des Contributions indirectes, créée en 1903, qui en 1908 comptait 9 500 adhérents sur 12 000 employés. Elle se prononçait, à cette époque, contre la grève et l’entrée à la CGT et collabora à la création de la Fédération des fonctionnaires en 1909. À cette date, Michel Piquemal était délégué du groupe de la Seine et participait aux luttes de la tendance « révolutionnaire » pour un syndicalisme « intégral ».

Devenu communiste après la guerre, Piquemal mena un combat violent et sans merci contre la majorité de la Fédération des fonctionnaires et son secrétaire général, Charles Laurent*. En 1919-1920, Piquemal, secrétaire général adjoint de la Fédération des fonctionnaires, présenta, à ce titre, un projet de contrat collectif (sorte de convention collective, ancêtre du statut actuel) au congrès de 1920. Il vota pour l’autonomie de la Fédération lors de la scission de 1921, mais de nombreux remous ne cessèrent d’agiter le syndicat des Indirectes et il démissionna du bureau fédéral en 1923. Il devint secrétaire général du syndicat national des Contributions indirectes en 1924 et participa activement à la création de la Caisse de secours ainsi qu’à l’achat du château de Granès en 1929, transformé en foyer. Il ne cessa de lutter contre un rapprochement avec la CGT de Léon Jouhaux. Il entretenait des relations plus ou moins étroites et plus ou moins ouvertes avec la CGTU. Il était également proche de Roger Franck. Prônant un syndicalisme très actif et accusant la Fédération des fonctionnaires d’inertie, il fut révoqué en 1926 pour avoir consulté les adhérents des syndicats des Contributions indirectes sur une éventuelle grève du rendement.

Lorsque la Fédération nationale des fonctionnaires retourna à la CGT en 1927, Michel Piquemal, avec le syndicat des Contributions indirectes et d’autres syndicats des Finances (douanes, actives...), opta pour l’autonomie, de manière à conserver l’unité du syndicat dont la majorité aurait refusé d’entrer à la CGTU. Mais il défendit toujours une certaine autonomie des syndicalistes : ainsi, il s’opposait à leurs candidatures dans des élections politiques.

Alors qu’il était toujours révoqué, Piquemal collabora, en compagnie de Pierre Boursicot, avec le directeur des Contributions indirectes pour une revalorisation de la profession. Il fut réintégré en 1929, mais le Parti communiste l’accusa alors de corporatisme et il fut exclu du parti, où il ne retourna que dans les années 1950. Le syndicat ayant décidé que son secrétaire général serait renouvelé tous les trois ans, il fut remplacé par Boursicot en 1930 et Laplagne en 1931. Piquemal et Laplagne participèrent au « Mouvement des 22 » en faveur de la réunification syndicale, de même que Métayer et Guilbaud de la Fédération autonome des fonctionnaires, qui comptait alors 25 000 adhérents. Elle groupait les syndicats des Contributions indirectes, des douanes actives, du cadastre, des préposés des eaux et forêts... La Fédération autonome rejoignit la Fédération générale des fonctionnaires et la CGT en décembre 1935.

Alors qu’il était à la retraite, Michel Piquemal aida à la reconstitution de son syndicat, à la Libération, et continua à participer aux activités de la Caisse de secours et à l’Amicale des anciens des indirectes. Il publia ses souvenirs dans le Nouveau réveil des indirectes de 1950 à 1958. En 1955, il reçut la médaille de fidélité au syndicalisme CGT. À sa mort, un hommage solennel lui fut rendu à la Maison des fonctionnaires, siège de l’UGFF-CGT, 10 rue de Solférino.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126493, notice PIQUEMAL Michel, Pastré par Jeanne Siwek-Pouydesseau, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

SOURCES : Fiche d’états de service de Michel Piquemal, ministère de l’Économie et des Finances (1977). — Le Nouveau réveil des indirectes, 1950-1958. — La Vie syndicale (SNACI-CGT), 28 juin 1958. — Jeanne Siwek-Pouydesseau, Le syndicalisme des fonctionnaires jusqu’à la guerre froide, Presses universitaires de Lille, 1989. — André Narritsen, Le syndicalisme des indirectes (1903-1940), CGT, 1993.

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