PIROT Georges

Par Claude Pennetier et Michel Gorand

Né le 27 février 1898 à Chassignolles (Indre), mort le 29 mars 1982 à Châteauroux (Indre) ; ouvrier jardinier à Châteauroux puis fermier à Jeu-les-Bois (Indre) ; membre du comité régional du Parti communiste (1932) ; député (1946-1951 et 1956-1958).

Fils d’Aubin Pirot et de Madeleine Duris, né dans une famille de cultivateurs (son père était favorable aux radicaux-socialistes), Georges Pirot fréquenta l’école de Chassignolles et obtint le certificat d’études à 12 ans ; cette même année, il assista à une réunion publique du député sortant et en 1913 il acheta pour la 1ère fois l’Humanité de Jaurès, lors d’une foire à Cluis (Indre), il était alors ouvrier agricole ; il revint à la ferme familiale en 1915 pour remplacer son père mobilisé ; il fut mobilisé à son tour en avril 1917 au 68e RI à Châteauroux, puis au 90e RI à Compiègne en novembre 1917 ; il monta au front en avril 1918 avec le 333e RI et il fut gazé.
En 1921, il vint à Paris et exerça divers métiers : gardien de la paix auxiliaire, employé chez un marchand de meubles, garçon de café, employé à la coopérative de la banque de France ; il habitait alors à Châtenay-Malabry (Seine puis Hauts-de-Seine) où il vécut de 1924 à 1927. Il se maria le 9 novembre 1925 avec Suzanne Aufrère à Ardentes (Indre) et adhéra au Parti communiste à la fin de l’année 1925. En octobre 1927 le couple Pirot et leur fils né au début de l’année revinrent en Berry et s’installèrent à Châteauroux ; Georges Pirot travaillait chez un marchand de fer en gros, puis comme jardinier et militait au PCF. Il se présenta aux élections municipales de 1928 à Châteauroux sur la liste PCF. Membre du comité régional en 1932, il se présenta aux élections législatives dans l’arrondissement de La Châtre, et obtint au 1er tour 283 voix sur 17 918 inscrits et 52 au second. Ce résultat, faible par rapport à celui de 1928 (voir Armand Desternes), s’explique par la présence, pour la première fois, d’un candidat socialiste. En 1933 il redevint cultivateur à la ferme des Jodons à Jeu-les-bois (Indre) et cultivait une quinzaine d’hectares ce qui lui permettait de vivre avec sa famille agrandie à 3 enfants : Jean* né en 1927, Pierre* né en 1929 et Lucette née en 1935. En 1937, Pirot fut candidat au conseil d’arrondissement dans le canton d’Ardentes. En 1939, il fut mobilisé au 3e régiment d’aviation de chasse à La Martinerie, à proximité de Châteauroux.
Dans sa ferme des Jodons, commune de Jeu-les-Bois, il cacha pendant la guerre les archives communistes départementales et permit l’installation d’une imprimerie clandestine qui fonctionna de février 1942 à mars 1943. Organisateur des « Comités de défense et d’action paysanne » (CDAP) de sa fédération il fut aussi l’un des fondateurs du journal l’Aurore paysanne. C’est dans la ferme des Jodons que fut préparée en 1943 la réorganisation des syndicats, avec Louis Appert ancien secrétaire départemental de la CGT et François Lamousse (« Roland I » dans la résistance) ; les Jodons servirent aussi de lieu de repos ou de cachette pour de nombreux camarades et résistants. Pirot, nommé « capitaine Georges », était responsable FTP du secteur Indre-sud. En mai 1944, il reçut la visite de Théogène Briant et de Roland Despains pour préparer un parachutage qui eut lieu sur un terrain proche de sa ferme des Jodons, dans la nuit du 3 au 4 juin 1944 ; les armes reçues servirent à équiper les maquisards qui affluèrent, dès le 6 juin, notamment de Châteauroux, de Dun-le-Poëlier et de La Châtre : Georges Pirot les installa dans les bois de Jeu-les-bois et au village des Laboureaux, maquis qui fut attaqué par une colonne allemande le 12 juin.
Il fut député de l’Indre de novembre 1946 à juin 1951, où il siégeait à la commission de l’agriculture ; il siégea également pendant 2 ans à la Haute Cour de Justice ; non réélu en 1951 il retourna à sa ferme des Jodons puis habita à Le Poinçonnet, rue du Petit Epôt, à partir de novembre 1954 ; il fut réélu député et de janvier 1956 à novembre 1958 où il siégeait à la commission des affaires économiques. Il siégea au bureau fédéral de l’Indre de 1953 à 1961, puis au comité fédéral jusqu’en 1966. Conseiller municipal de 1964 à 1971 à Le Poinçonnet, il était responsable des élus de la République auprès de sa fédération.
Il fit un voyage en URSS en juin 1972, avec une délégation d’anciens élus et responsables communistes. Il mourut à l’hôpital de Châteauroux le 29 mars 1982.
Il était père de Jean Pirot* et Pierre Pirot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126512, notice PIROT Georges par Claude Pennetier et Michel Gorand, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 juillet 2017.

Par Claude Pennetier et Michel Gorand

ŒUVRE : Mémoires d’un petit paysan berrichon du Boischaut sud de l’Indre, Châteauroux, SENI, 1981.

SOURCES : Arch. Dép. Indre, 1971. — L’Émancipateur, 1937, 1945. — G. Guéguen-Dreyfus, Résistance Indre et vallée du Cher, op. cit. [Iconographie]. — RGASPI, 495 270 4084 (document du Komintern à son nom, pas consulté). — Arch. comité national du PCF. — Notes de Julien Lucchini. — Mémoires d’un petit paysan berrichon 1981. — N° 233 du registre des décès de Châteauroux.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable