PIVETEAU Auguste, Victor, Joseph

Par Florence Regourd

Né le 31 août 1892 à Bazoges-en-Paillers (Vendée), mort le 20 décembre 1950 à Sainte-Feyre (Creuse) ; instituteur public en Vendée ; militant socialiste ; militant de la MGEN.

Portrait d’Auguste Piveteau.
Portrait d’Auguste Piveteau.

Auguste Piveteau était l’enfant unique d’Auguste, Mathurin, cordonnier, veuf de 46 ans, qui s’était remarié le 5 août 1891 avec une couturière âgée de 39 ans, Virginie Bénéteau qui prit un commerce d’épicerie après la mort de son mari. Il avait un demi-frère et une demi-sœur, Pierre et Augustine, nés en 1877 et 1879. En 1907, il obtint une demi-bourse pour étudier à l’école primaire supérieure de Mortagne-sur-Sèvre où il prépara et réussit le concours d’entrée à l’Ecole normale d’instituteurs.

Jeune instituteur en Vendée, Auguste Piveteau fut incorporé au 137e régiment d’infanterie en octobre 1913 pour effectuer son service militaire. La guerre déclarée, il gagna vite des galons et devint sous-lieutenant à titre temporaire le 15 octobre 1914. Il fut grièvement blessé le 11 juin 1915, à Hebuterne (Pas-de-Calais), par un éclat d’obus au thorax et à la main, en allant chercher des cadavres français près des lignes ennemies. Après être passé dans plusieurs hôpitaux, il revint aux armées en décembre 1916, passa dans différentes unités de chars d’assaut où il s’illustra à nouveau en juin 1918, et fut démobilisé le 23 avril 1919 au grade de capitaine. La veille, le 22 avril, il s’était marié à Bazoges avec une institutrice, Léonie Glenet, née comme lui dans ce même village du nord de la Vendée, avec laquelle il eut au moins un enfant.

Gratifié de deux citations, de la Croix de guerre, de la Légion d’honneur (chevalier en 1920, officier en 1929 et commandeur en 1934), Auguste Piveteau conserva aussi de graves séquelles de ses blessures, à la main et surtout au poumon et, à la suite d’une longue bataille, réussit à obtenir le passage d’une invalidité de 41% à 100% en 1928.

Le couple fut d’abord nommé à Noirmoutier à la rentrée 1919, puis en 1921 à Croix-de-Vie (Vendée).

Auguste Piveteau militait au Parti socialiste SFIO et fut candidat aux élections législatives dans la 2e circonscription des Sables-d’Olonne (Vendée) en 1928, où il obtint 861 voix sur 20 178 inscrits.

Il participa surtout à la création de l’œuvre « Clairvivre » par la Fédération des blessés du poumon en 1930. Il s’agissait d’un sanatorium à Clairvivre (Dordogne) comprenant un service scolaire pour préparer la reconversion professionnelle des malades. En 1947, des instituteurs sortis du sanatorium de Sainte-Feyre (Creuse) y furent affectés. Au cours de son séjour au sanatorium de Sainte-Feyre en 1930, il fut un des fondateurs de l’Association des malades en congé de longue durée (ACLD), porteuse des intérêts moraux et matériels des hospitalisés sanatoriaux de Sainte-Feyre puis de Saint-Jean d’Aulph (puis d’Aulps, Haute-Savoie). Il fut à l’origine du premier projet de caisse de solidarité de l’enseignement, qui fut ensuite repris par le député Thomas et le Syndicat national des instituteurs. En 1932, il fut également l’un des quatre premiers délégués des malades aux réunions du conseil d’administration de l’Union des sociétés de secours mutuels dont il devint par la suite trésorier général jusqu’en 1947. Il mena ainsi une action durable pour que les malades puissent avoir le droit de retrouver une activité professionnelle adaptée puisque leur état de santé interdisait d’enseigner en présence d’enfants.

À la création de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, nommé à la commission administrative nationale provisoire, le 8 décembre 1946 comme représentant de l’Union des sanas, élu, le 15 décembre, au bureau, il devint le trésorier général permanent. Maintenu lors de la première assemblée générale en juillet 1947, il resta trésorier général de la MGEN jusqu’en 1950. Il prit la direction de la section de Vendée.

Lors de ses obsèques au cimetière de Sainte-Feyre, où il voulait être enterré avec ses collègues décédés au sanatorium, [Alexis Léaud-136996], vice-président de la MGEN, lui rendit hommage puis signa l’article nécrologique dans le bulletin de la MGEN de février 1951, encarté dans L’Enseignement public.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126539, notice PIVETEAU Auguste, Victor, Joseph par Florence Regourd, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 9 avril 2021.

Par Florence Regourd

Portrait d'Auguste Piveteau.
Portrait d’Auguste Piveteau.
 Tombe au cimetière de Sainte-Feyre.
Tombe au cimetière de Sainte-Feyre.

SOURCES : Arch. Dép. Vendée, 3 M 239, 3 M 272 ; état civil de Bazoges ; registre matricule (1912/1534].— JO, lois et décrets, 1er mars 1907, 10 décembre 1920, 1er mai 1930, 1er mars 1934. — L. Clergeaud, Le Socialisme en Vendée, p. 28. — MGEN. 50 ans de solidarité, 1997. — Notes d’Alain Dalançon, Michel Gevrey, Jacques Girault, André Lainé, Jean-Michel Laxalt et de Charlotte Siney.

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