PLANEIX Claude [pseudonymes dans la Résistance : Bertrand, Emile]

Par Claude Pennetier. Eric Panthou

Né le 15 mai 1908 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), mort le 29 avril 1981 à Saint-André-Le-Coq (Puy-de-Dôme) ; ouvrier Michelin puis plâtrier ; militant communiste, membre du secrétariat fédéral du PCF du Puy-de-Dôme ; Résistant au sein des Francs-tireurs et Partisans (FTP) ; conseiller général.

Fils d’un cultivateur (manœuvre sur l’acte de naissance) et d’une giletière (contremaîtresse), Claude Planeix quitta l’école primaire en 1913, à la mort de son père. Il fut cultivateur dans la ferme familiale puis apprenti plâtrier et manœuvre chez Michelin à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Marqué par la grève du 12 février 1934, il adhéra au Parti communiste, mais dut quitter Michelin.
En mars 1935, Roucaute, lors d’un comité régional du Parti dans la région Auvergne (Allier-Puy-de-Dôme-Cantal et arrondissement de Brioude), propose que Planeix, alors ouvrier du bâtiment et secrétaire du Rayon de Clermont-Ferrand, suive l’école centrale des cadres. En août 1935, lors de sa venue pour le Comité Central à Clermont-Ferrand, Seinforin note que Planeix lors de la réunion du Rayon de Clermont, a fait un rapport un peu faible mais qui marque toutefois un grand progrès de sa part depuis la précédente faite par Seinforin quelques semaines auparavant.
Mais Planeix, qui assurait une importante activité à la tête du Rayon quitte brusquement Clermont-Ferrand l’été 1935 pour partir travailler à Saint-Étienne, laissant le Parti en difficulté pour la direction de ce rayon important. Il revint assez rapidement sur Clermont-Ferrand.
Syndicaliste du bâtiment, il revint à Michelin en février 1937. Il contribua à la création de la section communiste des usines Michelin en 1937. Aux cantonales de l’été 1937, le PCF le présente dans le canton de Saint-Amant-Tallende.
Son autobiographie rédigée début 1938 fut mal accueillie par la commission des cadres qui la classa « B » (ne pas donner de fonctions). Les évaluateurs notaient des traits de violence (il parlait de « mettre une bonne correction » au responsable confédéré Fradet), des condamnations à des amendes pour « vol » et une non réponse aux questions sur le trotskysme. Bien que secrétaire de Rayon, il ne fut élu membre du Comité régional qu’en 1939.

Comme il était un militant communiste connu, il a été affecté depuis sa mobilisation le 15 janvier 1940 dans une un camp militaire puis dans une compagnie spéciale au camp de Bourg-Lastic avec Jean Delaigue, ex militant PC comme lui qui travaillait dans le même atelier que lui chez Michelin. Ils ont été mutés ensemble dans plusieurs camps des Alpes. Début août 1940 ils sont au camp de Luitel et Planeix en profite pour s’enfuir lors d’une permission pour voir un de ses enfants malades. Sa femme est alors emprisonnée. Il disparaît alors pour la police. Entré dans la clandestinité, il fuit vers Montluçon (Allier). Il deviendrait alors, selon André Sérézat, responsable interrégional du PC. C’est Claude Planeix qui a obtenu des papiers au nom de Léopold Putz pour Henri Faure, dirigeant arrêté en avril 1942 à Moulins. Planeix, connu à Montluçon sous le pseudonyme d’André Bertrand, a obtenu les papiers d’identité de la veuve de Putz.
Il est arrêté à Montluçon le 30 juin 1941 et transféré avec sa femme à la prison de Limoges. Jugé par la section spéciale de Périgueux, il est condamné à cinq ans de prison sans preuve.

Emprisonné à Bergerac ; il fut libéré le 30 juillet 1944 par les FTP qu’il rejoignit en Dordogne au maquis. Il est nommé responsable aux effectifs et participe à la Libération du département. Il participa ensuite aux combats pour la Libération de La Rochelle. Il revint à Clermont-Ferrand en décembre 1944, devient commandant de Milices patriotiques et responsable militaire régional du PC en février 1945.
Il est élu au du bureau fédéral du PCF du Puy-de-Dôme en juin 1945, renouvelé en août 1946 lors de la 2nde conférence en tant que membre du secrétariat, dirigé alors par Jean Minard. En 1947, il est encore membre du secrétariat, secrétaire à l’organisation, poste qu’il conserve aux deux conférences suivantes de 1948 et 1949. Il était alors peintre. Son nom disparait ensuite des instances alors qu’il avait été l’un des principaux responsables au niveau de la fédération depuis la Libération. Il est néanmoins resté militant communiste puisqu’il fait encore partie des vétérans du Parti en 1980, dépendant de la section de Randan et habitant Saint-André-le-Coq.

Il fut élu conseiller général de Clermont Sud fin 1945. En 1947 toujours, il est en cinquième position sur la liste d’Union Républicaine et Résistante et de Défense des intérêts de Clermont-Ferrand, présentée par la PCF et à la tête de laquelle figure Robert Marchadier, aux élections municipales. Membre de l’ANACR, il appartenait au Comité de Clermont-Ferrand et sa banlieue.

Marié en avril 1928 à Clermont-Ferrand avec Marguerite Herbaud, elle même militante communiste et résistante, il se remaria en décembre 1951 et en juillet 1953 dans la même ville, il mourut en avril 1981.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126596, notice PLANEIX Claude [pseudonymes dans la Résistance : Bertrand, Emile] par Claude Pennetier. Eric Panthou, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 11 août 2022.

Par Claude Pennetier. Eric Panthou

SOURCE : S. Courtois, La Politique du PCF et ses aspects syndicaux..., Th., op. cit. — RGASPI, 495 270 4033. — SHD Vincennes, GR 16 P 481235, dossier résistant de Claude Planeix (nc). — RAGSPI : Fonds de la direction du Parti Communiste Français :1935 : cote 517_1_1743. Comité Régional de la Région Allier Auvergne 10 mars [1935] Délégué : Roucaute.- Note manuscrite de Roger Champrobert sur Claude Planeix (archives privées Roger Champrobert). Fonds de la direction du Parti Communiste Français :1935 cote 517_1_1744. Tournée dans le Puy-de-Dôme du 11 au 25 août 1935. Délégué : Seinforin.-PV de la réunion du 13-2-1945 à Riom et relative à l’affaire du capitaine Galleyrand, actuellement au 4éme Bataillon du Génie. (Archives privées Roger Champrobert). Notice nécrologique dans Résistance d’Auvergne, n°42, 1981. Arch. Dép. du Puy-de-Dôme 1296W85 : audition de Jean Delaigue, 8 janvier 1941.—Arch. dép. du Puy-de-Dôme : 1296W101 : l’inspecteur de Police Judiciaire Milliotte au Chef du service régional de Police judiciaire, le 19 avril 1942.— RAGSPI : Fonds de la direction du Parti Communiste Français :1935 : cote 517_1_1744. Tournée dans le Puy-de-Dôme du 11 au 25 août 1935. Délégué : Seinforin.— "Notre camarade Planeix est de retour à Clermont", La Voix du Peuple, 30 décembre 1944.— André Sérézat, Et les Bourbonnais se levèrent, éditions Créer, 1985 .— Bulletin de vote de la liste d’Union Républicaine et Résistante et de Défense des intérêts de Clermont-Ferrand, présentée par la PCF, élections municipales du 19 octobre 1947, archives Eric Panthou. — Cahiers des vétérans du Parti, années 70-80, archives fédération PCF du Puy-de-Dôme.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable