Par Odette Hardy-Hémery, Michel Rousseau
Né le 8 février 1900 à Saint-Fargeau (Seine-et-Marne), mort le 13 septembre 1977 à Douai (Nord) ; mineur ; communiste ; résistant, membre de l’Organisation spéciale de combat.
Réginald Poingt était mineur de fond dans l’entre-deux-guerres à la fosse Saint-René de Guesnain, puis à la fosse Dechy et enfin à la fosse n° 5 de Douai-Dorignies dont il fut quelque temps le délégué-mineur. Il accomplit son service militaire de 1920 à 1922 en Orient et en Cilicie.
En 1922, il adhéra au Parti communiste et suivit les cours des écoles du parti. En 1935, il fut candidat aux élections municipales de Douai sur la liste emmenée par l’instituteur Eugène Lenglet mais ne fut pas élu. Il était secrétaire de la section communiste de Dorignies. Après l’échec de la grève de novembre 1938, il fut licencié par la Compagnie des mines de l’Escarpelle et dut s’embaucher dans diverses entreprises. Mobilisé en 1939 au 406e régiment de DCA, il fit la campagne des Flandres, fut démobilisé en 1940 mais ne retrouva pas de travail dans les mines.
En mai-juin 1941, il intervint activement dans la grande grève des mineurs, haranguant la foule du haut du mur de la fosse 5. Le 2 juin, il passa dans l’illégalité, y effectuant un travail de propagandiste, diffusant tracts et journaux. Il était également chargé de rassembler des fonds collectés dans les secteurs de Somain, Denain, Valenciennes et travaillait sur les instructions de Germinal Martel*.
Le 9 décembre 1941, il tomba dans une souricière tendue par la police française à Trith-Saint-Léger chez Louise Hubert* épouse Lambert où il est envoyé avec ce paquet
<?>. Emmené à la prison de Valenciennes, puis à celle de Cuincy, il fut condamné le 5~février 1942 à cinq ans de prison et 1~200~F d'amende par la section spéciale de la cour d'appel de Douai. Pris comme otage par les Allemands, il fut interné à la citadelle de Huy (Belgique), déporté à Vught puis en Allemagne le 18~octobre 1943 où il connut les camps de Dachau, Dora et Ravensbrück. Il quitta ce camp fin avril 1945. Il s'évada avec un camarade, Pierre Garnier, le 4 mai, lors d'une ultime marche forcée encadrée par les SS entre Lübz et Parchim (Land : Mecklembourg-Poméranie-Occidentale). Caché dans une ferme, il fut récupéré dans des soldats russes et pris en charge ensuite par les Anglais.
Il rentra en France, à son domicile de Dorignies (Douai, Nord) vers le 16 mai.
_
_ Il semble qu'après la guerre, il se soit éloigné du Parti communiste. Venant de la Nouvelle Gauche, membre du comité politique de l’UGS pendant la période transitoire du 8 décembre 1957 au congrès statutaire, il adhéra dans les années 1960 au PSU.
Par Odette Hardy-Hémery, Michel Rousseau
SOURCES : Arch. Dép. Nord, 1 W 1327. — Jacques Estager, Ami, entends-tu. La résistance populaire dans le Nord-Pas-de-Calais, Paris, Messidor-Editions sociales, 1986.