POMPIDOU Léon

Par Claude Pennetier

Né le 1er août 1887 à Saint-Julien-de-Toursac (Cantal) ; mort le 4 février 1969 à Paris (XVe arr.) ; professeur ; militant socialiste du Tarn ; père de Georges Pompidou, président de la République.

Instituteur à Montboudif (où naquit son fils Georges) devenu professeur d’espagnol à l’école primaire supérieure d’Albi (Tarn), Léon Pompidou siégeait au comité fédéral socialiste du Tarn en 1926. Il se situait alors à droite du Parti socialiste comme en témoigne un article rédigé avec son ami le docteur Laurent Camboulives et publié dans l’Éveil de l’Albigeois du 2 janvier 1926 : « Est-ce que le Parti socialiste qui a toujours constitué l’aile marchante de la démocratie, ne va pas sonner le ralliement des républicains ? Les signataires de cet article croient avec bien d’autres camarades, que l’heure est venue pour lui de prendre ses responsabilités. Ils n’ont pas toujours été d’accord sur certaines questions de tactique [...]. Ils estiment donc que le parti doit déclarer hautement et sans réticences qu’il est prêt, le cas échéant, à accepter le pouvoir, soit en totalité, soit en partage avec les radicaux et les républicains socialistes. » Il signa la « lettre aux citoyens membres de la CAP » d’août 1926. Au congrès fédéral du 17 juin 1927, le professeur albigeois intervint en faveur du projet de loi militaire de Joseph Paul-Boncour*.

Selon Pierre Rouannet, Léon Pompidou aurait assuré pendant quelque temps l’intérim du secrétariat départemental. Il s’était présenté sans succès aux élections municipales de mai 1925. En mai 1929, il entra dans la municipalité avec la liste socialiste de Laurent Camboulives, fut réélu sur la liste du Parti socialiste de France en mai 1935 et conserva cette fonction jusqu’au 2 juillet 1941. Léon Pompidou avait suivi le député-maire d’Albi dans la dissidence néo-socialiste en 1933.

Son fils, Georges Pompidou (1911-1974), étudiant en lettres à Paris puis normalien, partagea un temps ses idées socialistes. Fred Zeller, dirigeant des étudiants socialistes, se souvient qu’un jour de 1930 « à la permanence de la rue de Lanneau, l’écrivain [Roger Ikor-76506], alors responsable des étudiants socialistes, nous amena deux nouveaux adhérents : Georges Pompidou et son inséparable Léopold Senghor (...) qui achevaient leur khâgne à Louis-le-Grand et s’apprêtaient à entrer à Normale Sup. Fidèles lecteurs du Popu, ils étaient discrets, modestes, sans histoires. Avec nous ils furent plusieurs fois mobilisés pour accueillir à la gare de Lyon Aristide Briand, « pèlerin de la paix » qui revenait de Genève ou de Locarno. Nous lui faisions une conduite triomphale jusqu’au quai d’Orsay » (p. 41). En 1934, « de temps à autre le jeune normalien descendait le boulevard Saint-Michel avec les militants de la LAURS où il s’était inscrit » écrit son biographe, Pierre Rouannet. Mais Zeller cite Pompidou et Senghor parmi ceux qui, lorsque les Étudiants socialistes sommèrent leurs militants de choisir entre la LAURS et eux, restèrent aux ES et adhérèrent même au Parti socialiste SFIO. Pompidou serait parti avec les « néos » en 1933 (p. 43). Après sa nomination comme professeur à Marseille, en 1935, Georges Pompidou se détacha complètement du mouvement socialiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126858, notice POMPIDOU Léon par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 8 avril 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : L’Éveil de l’Albigeois, 2 janvier 1926. — Le Cri du Tarn, 1926-1928. — Le Progrès de l’Aveyron, 28 avril 1935. — Le Cri des travailleurs, 9 mai 1935. — P. Rouannet, Pompidou, 1969. — F. Zeller, Trois points c’est tout, Laffont, 1976. — Lettre du maire d’Albi.

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