PORTE Pierre

Par Gabriel Désert

Né en février 1874 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Ouvrier menuisier puis ébéniste, secrétaire du syndicat du Bâtiment de Caen (Calvados).

Fils d’un cordonnier, Pierre Porte était en juin 1919 trésorier du syndicat caennais du Bâtiment et, à ce titre, participa à une réunion des ouvriers du Bâtiment. Au cours des trois années suivantes, il occupa successivement les fonctions de secrétaire adjoint et de secrétaire général du syndicat du Bâtiment. Très actif lors des grèves de 1920, il barra, le 1er Mai, avec un groupe de manifestants, la rue Saint-Pierre, ce qui entraîna l’arrêt des tramways. Cette action lui valut d’être traduit en justice et condamné à quarante jours de prison et 500 F d’amende. Devenu membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT, il fut chargé, en juin 1921, de la représenter au congrès de Lille. En octobre, lors du congrès extraordinaire de l’UD, il fut élu secrétaire adjoint. Le mois précédent, en tant que délégué régional de la Fédération du Bâtiment, il avait soutenu la grève des granitiers de la région de Vire. Porte présenta le rapport financier, à l’occasion d’un nouveau congrès extraordinaire de l’UD en janvier 1922, et n’hésita pas à attaquer un ancien trésorier, Kada, qu’il rendait responsable de la mauvaise situation financière.

Considéré comme minoritaire, en tout cas élu comme tel, Porte n’en fut pas moins attaqué, en mars 1922, par Quinton. En cette occasion, Basnel, responsable de l’UD unitaire, prit sa défense bien que ne partageant pas ses idées et le présenta « comme un honnête homme et comme un militant sincère ». Il signa en juillet 1921 avec quatre autres militants une affiche où ils déclaraient « que le syndicalisme français n’acceptera jamais la tutelle d’un parti politique quelconque ».

À la suite des attaques dont il fut l’objet en mars 1922, Porte quitta la gérance du Populaire normand, fonction qu’il occupait depuis décembre 1921, ainsi que toute responsabilité syndicale. Élu au conseil des prud’hommes en 1922, il continua d’y siéger jusqu’en 1927, puis devint membre du comité départemental de l’enseignement technique.

Même s’il fut adhérent de la SFIC, au moins en 1921, Porte rallia rapidement le Parti socialiste SFIO dont il fut le candidat, toujours malheureux, lors de plusieurs consultations électorales : élections municipales de 1925, sur la liste d’Union socialiste, ouvrière et démocratique, et de 1929, sur la liste socialiste d’action municipale, élections au conseil général en 1925, dans le canton de Caen-ouest, élections législatives de 1928 dans la circonscription de Bayeux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127017, notice PORTE Pierre par Gabriel Désert, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Gabriel Désert

SOURCES : Arch. Dép. Calvados, M 506, 1584, 2372. — Le Populaire normand. — Le Réveil des travailleurs. — 50 000 adresses du Calvados. — C. Billy et J. Quinette, Le Mouvement ouvrier dans le Calvados, 1884-1922, MM, Caen, 1971. — M. Simon, Le Mouvement ouvrier dans le Calvados, 1919-1931, MM, Caen, 1973.

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