POUPARD Marcel, écrit parfois POUPART Louis, Marcel

Par Claude Pennetier

Né le 27 mars 1893 à Poitiers (Vienne), mort le 23 février 1965 à Paris (XXe arr.) ; ébéniste ; militant communiste ; conseiller municipal de Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis) dans la municipalité de Fernand Soupé (1935-1940), maire adjoint du comité local de Libération dirigé par Daniel Renoult en 1944, premier adjoint en 1945, démissionna de ses fonctions en 1946.

Fils d’un cultivateur-horticulteur et d’une mère sans profession, Marcel Poupard fut fortement marqué par la Première guerre mondiale qu’il fit comme soldat de deuxième classe : "Condamné pendant la guerre une première fois par un conseil de guerre du front à trois ans de prison pour refus d’obéissance, envoyé après le mouvement de 1917 à la prison civile d’Albi et une deuxième fois condamné par le conseil de guerre de Montpellier à trois nouvelles années de travaux publics pour avoir voulu briser mes chaînes ; libéré d’Algérie en septembre 1920 par l’amnistie fin 1920" (autobiographie de 1933).

Poupard adhéra dès novembre 1920 au "Parti révolutionnaire" à Angers mais ne poursuivit pas puisqu’il ne rejoignit le Parti communiste qu’en 1931. Il avait vécu et travaillé, en 1921-1923, à Château-Thierry puis en région parisienne. Il avait participé activement à des grèves des ébénistes en 1929 et en 1933.

Militant communiste actif de Montreuil-sous-Bois, secrétaire de cellule, délégué au comité de rayon et au comité de la région Paris-Est, Marcel Poupard était très lié à Daniel Renoult. Il fut élu conseiller municipal le 12 mai 1935 sur la liste dirigée par Fernand Soupé (6e sur 36) et désigné comme troisième adjoint au maire. La préfecture prononça la suspension du conseil le 4 octobre 1939 et le déchut de son mandat le 31 mai 1940. Les listes nominatives de recensement évoquent une épouse (qui ne figure pas sur l’acte de naissance), Marcelle Moineau, employée, née à Château-Garnier dans la Vienne en 1903 ; elle travaillait au dispensaire municipal de Montreuil en 1936. Ils vivaient avec leur fille, Colette. Sur les listes électorales de 1948 figure Colette Poupard, à la même adresse (rue Beaumarchais), née le 24 novembre 1926 à Paris XIVe arr., professeur de dessin.

Selon la police, Poupard était « resté, en dépit de la dissolution du Parti communiste, un propagandiste actif et dangereux, principal instigateur de la propagande clandestine à Montreuil ». Le même rapport du 25 mai 1941 lui attribuait la préparation d’une « manifestation en vue de l’occupation de la mairie de Montreuil, manifestation qui devait avoir lieu le 7 septembre 1940 ». Y a-t-il confusion avec la tentative d’occupation de la mairie, le 23 juillet 1940, qui se termina par l’arrestation de plusieurs élus (Mahé, Vandeputte, Beaufils) ? Poupard ne semble pas être du nombre. Les autorités le firent interner administrativement au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) le 5 octobre 1940 d’où il partit pour la Maison centrale de Clairvaux (Aube) le 20 janvier 1941. Il avait fait une demande de libération le 9 octobre 1940. En mars 1942, il s’évada du camp de Rouillé (Vienne) sur ordre du PC transmis par Léon Depollier, avec Désiré Le Lay, Robert Vonet, René Poirot, Léon Salagnac et Émilien Catiau.

Vice-président du comité local de Libération dont le président était Daniel Renoult, Marcel Poupart était présenté comme « interné politique évadé. Croix de guerre ». Premier adjoint à la suite des élections du 29 avril 1945 (34 voix sur 34), il démissionna le 11 octobre 1946 de sa fonction et de son mandat. Il ne figurait pas sur la liste présentée aux élections du 19 octobre 1947.

Il s’était marié le 14 septembre 1957 à Vincennes avec Olfa, Constance, Jeanne Guillois, née le 29 mai 1902 à Conches (Eure).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127185, notice POUPARD Marcel, écrit parfois POUPART Louis, Marcel par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 2 mai 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 4952, autobiographie de 29 avril 1933. — Arch. Dép. Seine, DM3, vers. 10451/76/1 et 10441/64/2. — Arch. PPo. 101. — Arch. com. Montreuil.

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