POURQUIÉ François, Marius

Par Claude Pennetier

Né le 9 janvier 1890 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 27 février 1951 à Toulouse ; employé des PTT puis employé de commerce ; coopérateur, secrétaire de la Fédération communiste de l’Aisne.

Doublon

Commis des PTT à Saint-Quentin (Aisne) depuis avril 1920, François Pourquié fut suspendu le 5 janvier 1921 en raison de ses activités syndicales. Mis en disponibilité d’office le 7 juin 1921, il fut révoqué en novembre 1922 pour avoir refusé sa mutation à Eu (Seine-Inférieure). Il devint représentant de commerce.

Pourquié adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920) et devint secrétaire de la section de Saint-Quentin. En mars 1922, il succéda à H. Martin au secrétariat fédéral. L’année suivante, le département comptait cinq sections communistes actives : Laon, Chauny, Saint-Quentin, Vervins, Château-Thierry. Il manquait un journal communiste et en 1921 et 1922, la Voix paysanne publiait les communiqués de la Fédération de l’Aisne. Pourquié créa alors en 1922 avec la Fédération de la Marne, le Travailleur du Nord-Est, puis en décembre 1924, l’Exploité de l’Aisne (passé sous le contrôle de la Région communiste du Nord-Est en mars 1926). Il avait représenté son département au IIe congrès du Parti communiste (Paris, 15-19 octobre 1922).

Dirigeant incontesté de l’Aisne jusqu’en 1931, Pourquié représenta son parti à de nombreuses élections dans le canton et l’arrondissement de Saint-Quentin. Aux élections cantonales d’octobre 1928, il recueillit 18,9 % des voix des votants et se maintint au second tour. Il dirigea en 1929 la liste communiste aux élections municipales de Saint-Quentin. En octobre 1931, il fut de nouveau candidat au conseil d’arrondissement. Il faisait preuve d’une inlassable activité, portant la contradiction dans toutes les réunions publiques, soutenant et popularisant les grèves. Son rôle fut particulièrement important dans le mouvement des ouvriers du Textile de Saint-Quentin, en juillet-août 1930.

Son nom disparut brusquement de la presse communiste à la veille des élections de 1932. Cambier, membre du PC depuis un mois, lui succéda comme candidat dans la 1re circonscription de Saint-Quentin. Pourquié avait été exclu à la suite d’une enquête des organismes de contrôle du parti, suivie d’un séjour de Jacques Duclos* à Saint-Quentin. Il était soupçonné d’être tenu par la police à la suite d’une affaire de droit commun. Il aurait sorti d’une maison de tolérance, une femme qui, pour échapper à son sort, tua son ancien souteneur. Or, disaient les enquêteurs du PC, il n’y a pas eu de jugement. De fait, Pourquié s’était marié le 3 décembre 1923 « avec une ancienne pensionnaire de maison de tolérance » avec laquelle il vivait maritalement depuis « assez longtemps » et cette femme avait bénéficié d’un non-lieu après un an de détention pour homicide volontaire sur la personne de son souteneur parisien.

François Pourquié fut aussi militant coopérateur au sein de la société coopérative « La Fraternelle » de Saint-Quentin, présidée par Chamberlin et dirigée par Drémont. En 1929, il fit partie de la délégation coopérative conduite par Poisson auprès des coopérateurs soviétiques. Ses interventions, toujours courtoises mais mordantes, furent nombreuses dans les congrès coopératifs régionaux (Nord) et nationaux. Lorsqu’en 1933, la coopérative saint-quentinoise demanda et obtint son rattachement à la Fédération régionale du Nord-Pas-de-Calais dont Prache était secrétaire, Pourquié fut élu au conseil fédéral, mandat qu’il devait exercer jusqu’en 1939. En 1935, il avait été membre de la commission de réorganisation générale du mouvement coopératif constituée par le congrès national d’Évian. Il avait aussi été choisi pour faire partie de la commission de six membres chargée de l’enquête sur l’orientation du mouvement, dont Fauquet fut le secrétaire, mais il s’abstint personnellement de fournir une réponse au questionnaire d’enquête.

En mai 1936, François Pourquié, représentant de commerce, était membre de la section du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes de Saint-Quentin (60 adhérents). Ancien militant communiste très agissant, il approvisionnait la coopérative La Fraternelle, ce qui serait à l’origine d’une brillante situation selon l’administration préfectorale. Il demeurait à Saint-Quentin (Aisne) au 3, rue Ledru-Rollin.

Il quitta la région de Saint-Quentin en 1940, pour des raisons indéterminées et alla se fixer dans la région toulousaine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127210, notice POURQUIÉ François, Marius par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 27 janvier 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/12970, 13115 et 13130. — Arch. Dép. Aisne, 2 I/175, 1 M 18. — La Voix paysanne, 18 mars 1922. — L’Exploité, 1924-1932. — Le Cri, 1930. — Fonds d’archives J. Gaumont-G. Prache. — Archives de la FR du Nord. — Le Trait d’union, 1933-1935 (bulletin trimestriel Flandre-Cambrésis). — C.r. des congrès FNCC 1930 à 1938. — Notes de Frédéric Stévenot.

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