POUSSEL Élisée [POUSSEL Lucien, Constantin, Élisée]

Fils d’un tailleur et d’une couturière, Élisée Poussel était en octobre 1920 membre du comité régional et trésorier du Comité syndicaliste révolutionnaire de Marseille. Il représenta la Fédération des Métaux des Bouches-du-Rhône au congrès de la CGT à Lille et y vota pour la minorité.

Après la scission syndicale, membre de la commission exécutive et du bureau de l’Union départementale CGTU des Bouches-du-Rhône, il fut délégué au congrès de Saint-Étienne (25 juin-1er juillet 1922), puis à celui de Bourges (12-17 novembre 1923). Il y vota, les deux fois, pour les motions Monmousseau. Le 1er Mai 1922, il participa aux manifestations avec les dirigeants locaux de la CGTU à Marseille.

À partir de 1923, Élisée Poussel milita essentiellement dans la région parisienne sans pour autant rompre avec les militants marseillais auxquels il rendit souvent visite. Lors du IIe congrès de la Fédération unitaire des Métaux en 1923, Poussel fut élu secrétaire fédéral aux côtés de Georges Gaye et de Octave Rabaté*. Il avait été l’un des principaux artisans de l’éviction de la tendance représentée par les anciens secrétaires Théophile Argence*, Célestin Ferré* et Lucien Chevalier*. En novembre 1923, il devint membre de la commission exécutive de la CGTU. En janvier 1924, il entra au conseil d’administration de l’Humanité et fut chargé par le Comité directeur du PC de s’occuper de la campagne électorale de mai 1924. Cette même année, il se rendit à Moscou pour participer au congrès de l’ISR.

Réélu secrétaire de la Fédération des Métaux en 1925, aux côtés d’Octave Rabaté et d’Albert Vassart*, il occupa cette fonction jusqu’à la fin des années vingt (voir Alfred Costes*). Il fut membre de la commission exécutive de la CGTU jusqu’en septembre 1926. En avril 1926, lors d’un voyage à Marseille, Élisée Poussel expliqua aux dirigeants locaux du PC « la situation fâcheuse » existant, sur le plan national, à l’intérieur du parti et dont il rendait Albert Treint* responsable. Il conseilla d’adopter une position d’attente jusqu’au prochain congrès. Il assista au Ve congrès du Parti communiste tenu les 20-26 juin 1926 à Lille. En mai 1927, il fut désigné par la commission syndicale centrale, en raison de la maladie de Vassart, comme coordinateur des différentes commissions de la Fédération des Métaux.

Parallèlement à ses activités politiques et syndicales, Élisée Poussel anima la société coopérative de production « La Mécanique moderne » dont le siège se trouvait 59 rue de la Convention à Paris (XVe arr.). Il participait également à la gestion de la Caisse nationale syndicale de solidarité ouvrière.

Lors des élections législatives de 1928, le PCF le désigna comme candidat dans la 1re circonscription d’Aix-en-Provence. Il obtint 857 voix au 1er tour et 255 au second contre Félix Gouin* qui fut élu. Au congrès national du PC de Saint-Denis (31 mars-7 avril 1929), le service d’ordre lui aurait refusé l’entrée. Poussel signa en avril 1930 le manifeste de l’Opposition unitaire. Lors de la Ve conférence des ouvriers métallurgistes révolutionnaires à Moscou, réunie en février 1930, son action à la Fédération unitaire des Métaux fut vivement critiquée et il fut accusé d’avoir rejoint les « rangs opportunistes ». L’année suivante, il approuva l’action du Comité des « 22 » en faveur de l’unité syndicale.

En 1939, Élisée Poussel appartenait au syndicat des voyageurs, représentants, placiers et démarcheurs de la région parisienne. Le 24 novembre 1946, il fut élu grand électeur SFIO dans le XVIIIe arr. de Paris et le 19 octobre 1947, fut candidat de la SFIO aux élections municipales dans le 6e secteur de Paris.