POUTHIER Roger, Pierre, Victor, dit Laffont

Né le 18 décembre 1915 à Paris, Xearr., mort le 1er octobre 1988 à l’hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ; cuisinier ; socialiste puis trotskyste.

Ses origines étaient modestes : son père était agent du chemin de fer et sa mère cuisinière. Il adhéra aux Jeunesses socialistes du Xe arr. en 1933. Après l’adhésion des militants trotskystes au parti socialiste, en application de la décision de la IIIe conférence tenue le 24 août 1934, il décida, à leur contact, d’adhérer au groupe Bolchevick-Léniniste. Il adhéra aux Jeunesses socialistes révolutionnaires, constituées en janvier 1936 par les militants de la gauche des Jeunesses socialistes, exclues au congrès de Lille, le 29 juillet 1935. Son activité fut interrompue par les obligations militaires qu’il remplit dans l’aviation. Il effectua son service pendant deux longues périodes de mobilisation puis pendant la Seconde guerre mondiale.

Sans travail après l’Armistice de juin 1940, il obtint, en juin 1941, un emploi de cuisinier au restaurant d’entreprise de la SNECMA à Argenteuil (Seine-et-Oise). Il mena alors une activité illégale, qui consistait à déposer à des endroits appropriés des exemplaires de la feuille clandestine trotskyste La Vérité. Discrètement prévenu par un collègue qu’il avait été remarqué dans cette dangereuse activité, il décida de quitter son emploi et provisoirement son logement.

Ayant retrouvé du travail à Paris, il reprit son activité clandestine en collaboration avec Michèle Mestre* : répartition de La Vérité aux militants, collectage de fonds pour l’organisation et recrutement. Dans cette période de totale pénurie alimentaire, il donnait aux collectes sur des denrées destinées à son foyer qu’il recevait de province.

Sachant qu’il avait été remarqué au cours de ses actions et que sa situation était dangereuse, il quitta Paris en juin 1944. Il se réfugia en Haute-Saône où il fut en contact avec des maquisards puis rentra à Paris en septembre 1944 pour reprendre sa place dans l’organisation.

À partir de 1946, il put reprendre pleinement ses activités militantes. Domicilié rue Alexandre Parodi, il fut membre de la cellule du Xe arr. du Parti Communiste Internationaliste (IVe Internationale). Il fut frappé par des vendeurs de L’Humanité alors qu’il vendait La Vérité, hebdomadaire de son organisation.

À partir de 1951 il reprit un restaurant à son compte. Malade en 1972, il parti se soigner à Vieux-Boucau (Landes) et retrouva la santé après trois ans de soins.

Il épousa Simone Tillard le 3 juin 1943 à Paris, Xe arr., ils eurent une fille en 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127236, notice POUTHIER Roger, Pierre, Victor, dit Laffont , version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

SOURCES : La Vérité, 11 octobre 1935. — La Lutte ouvrière, 27 août 1937 et 2 juin 1938. — État civil de Bayonne. — Témoignages de Madame Pouthier et d’anciens militants recueillis par Louis Bonnel.

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