POUYONAT Alexandre, Adolphe

Par Alain Dalançon

Né le 16 février 1875 à Rochefort (Charente-Inférieure/Charente-Maritime), mort le 14 octobre 1947 à Rochefort ; écrivain administratif de la marine ; militant socialiste puis USR, conseiller municipal, adjoint au maire de Rochefort (1926-1940).

Son père, Jean-Baptiste, chef journalier, et sa mère, Marie, Gabrielle Loirit, lingère, s’étaient mariés à Rochefort en juillet 1871. Alexandre Pouyonat (souvent orthographié Pouyonnat) était leur seul enfant resté vivant, un frère ainé et une soeur cadette étant morts en bas âge.

Orphelin de père à 16 ans, il commença à travailler comme tôlier et s’engagea en mars 1896 pour trois ans dans l’infanterie de marine où il fut infirmier dans différents régiments. Parvenu au grade de caporal à la fin de son contrat, il entra comme ouvrier à statut au port de guerre de Rochefort.

Il se maria à Rochefort le 9 mars 1904 avec Victoire Griffon et eut avec elle une fille, René, Marie, née le 24 avril 1905.

En 1910, il réussit au concours d’écrivain administratif de la marine et gravit les différents échelons d’une carrière dans l’intendance de santé, terminée au grade de commis de 1ère classe en 1930.

Militant socialiste dès avant la guerre de 1914-1918, il opta en 1920 pour rester à la SFIO. Il était un proche d’Edouard Pouzet et faisait partie de la tendance modérée de la section locale socialiste. Il fut élu en mai 1925 conseiller municipal de Rochefort dans la majorité socialiste sous la conduite du maire Roger Hymond. Après le décès inattendu et prématuré, en mai 1926, du 3e adjoint socialiste Charles Cossevin, très proche du maire, conduisant tous deux l’aile gauche du parti, il se présenta pour lui succéder, contre le candidat désigné par la section, Marron. Pouyonat fut élu au second tour, au bénéfice de l’âge par 11 voix contre 11 et fut exclu de la section SFIO par le maire, secrétaire fédéral de la SFIO, avec quatre autres conseillers (Pouzet, Bernard, Roux et Jeanneaud). Son exclusion du parti ne fut pas maintenue au congrès fédéral suivant du 7 novembre, mais il ne tarda pas à suivre le choix de Pouzet en quittant la SFIO pour rejoindre un peu plus tard l’USR (Union des socialistes républicains).

Quand, à la suite de l’échec d’Hymond aux élections législatives de 1928 contre Pouzet, le maire démissionna pour provoquer des élections partielles, il s’activa avec Pouzet et ses amis pour l’empêcher de se faire réélire maire et soutint l’accession à la première magistrature de Philippe, Édouard Angibaud, le 1er adjoint radical-socialiste et resta lui-même 3e adjoint. Aux élections normales de 1929, il poursuivit dans cette alliance avec les radicaux-socialistes tandis qu’Hymond et ses colistiers ne réussirent pas être élus.

Toujours 3e adjoint, chargé de différents dossiers administratifs en raison de ses compétences acquises professionnellement dans la marine, auprès d’un maire qui avait fait un parcours professionnel similaire, il fut notamment le rapporteur de la création par la municipalité en 1929 d’un office HBM dans le cadre de la loi Loucheur et membre de son conseil de gestion.

Réélu en 1935 au 2e tour comme Pouzet, car ils avaient fait à nouveau alliance avec leurs anciens camarades socialistes, il siégea dans la municipalité conduite par Théodore Landré, toujours au poste de 3e adjoint jusqu’à la fin de la mandature en 1940, y compris après la suspension puis la révocation du maire Landré en septembre 1939.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127251, notice POUYONAT Alexandre, Adolphe par Alain Dalançon, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 7 avril 2020.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. Nat. F7/13081. — J.O. lois et décrets, 26 septembre 1910, 13 avril 1922, 1er octobre 1925, 5 mars 1931, 3 juillet 1932. — Arch. Dép. Charente-Maritime, état civil, registre matricule. — Arch. com. Rochefort. — Les Tablettes des deux Charentes, 1925 à 1940. — A. Dalançon, « Le Front populaire à Rochefort » et « La fin du Front populaire à Rochefort Roccafortis, n°58, septembre 2016, et n°60, septembre 2017 ; « Roger Hymond, un maire de Rochefort fusillé par les Allemands », Roccafortis, n° 65, janvier 2020.

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