POUZOULET Jean, Georges, Louis (pseudos : Louis ou Grand-Louis)

Par Jean-Claude Malé

Né le 22 novembre 1911 à Fumel (Lot-et-Garonne), mort le 7 septembre 1995 à Céret (Pyrénées-Orientales) ; adhérent du PCF, volontaire en Espagne républicaine, résistant en Lot-et-Garonne (condamné à mort évadé) et dans les Basses Pyrénées (Nay) .

Fils d’un manœuvre, Antoine Pouzoulet (né le 14 janvier 1865) veuf, déjà père de trois filles, remarié en 1902 avec Lucie Duprat (née le 23 décembre 1880), repasseuse puis mère au foyer. Après divorce sa mère se remariera en 1918 et aura quatre enfants.
Jean dit « Jeantou » fut placé à sept ans chez un métayer pour garder les vaches. Il n’alla jamais à l’école. À quinze ans, il devint maçon, un vrai métier, qu’il apprit avec intensité et dans lequel "jean" fut respecté.
En 1931, il fut actif au Parti communiste et à la CGT. Il partit, pour un an, au service militaire à Toulouse (64e Régiment d’Artillerie d’Afrique). En 1936, il participa à l’organisation des passages en Espagne républicaine.
Jean Pouzoulet fut volontaire en Espagne républicaine de mai 1937 à l’automne 1938, date du retrait des Brigades internationales. Il appartenait à la batterie Anna-Pauker de la quatorzième Brigade Internationale. Il fut blessé au bras gauche, au Jarama sur le front de Morata de Tajuna. Soigné, il participa à la bataille de Teruel en fin1937. Il servit ensuite comme sergent-chef instructeur des recrues espagnoles’’ la classe biberon’’ dans la 14e Brigade internationale. Il combattit à Amposta. Lors du passage de l’Èbre il fut blessé légèrement au poumon gauche.

De retour d’Espagne, il reprit ses activités et témoigna pour l’Espagne. Le 11 mars 1939 il se maria avec Pauli (Pauline) Gonzalez, réfugiée d’Espagne, née le 1erfévrier 1912 à Medina Del Campo , province de Valladolid , Castille et Léon.. Ils eurent trois enfants, la première le 25 juillet 1941. En septembre 1939, mobilisé au 49e d’artillerie coloniale, il fut envoyé au Maroc à Meknès. En août 1940 il fut rapatrié et démobilisé, à Agen. En mars 1942, il fut arrêté puis interné politique au camp de Saint-Sulpice-la Pointe (Tarn). En mars 1943, sa fille étant très malade, il obtint un congé de trois jours, et passa à la clandestinité. Il fut FTPF sur la région d’Agen (Lor-et-Garonne). En avril 1943, pour faire face aux réquisitions de jeunes pour le STO, une action fut décidée : s’introduire dans la mairie d’Agen, détruire les fichiers STO et incendier l’édifice. Arrivés sur place ils furent trahis par un jeune de leur commando, provoquant cinquante et une arrestations par les gendarmes français, des FTP et des gaullistes. Il fut emprisonné à la prison Montaigne d’Agen le 7 avril 1943.

Le 11 juillet 1943 à deux heures du matin une évasion fut organisée par les réseaux gaullistes. Des faux gendarmes maîtrisaient les gardiens et emmenèrent Jean et ses trois codétenus. Un avion attendait les évadés. Les gaullistes partirent pour Londres via Alger, Jean Pouzoulet choisit de rester en France. Il fut caché par le réseau dans une clinique à Saverdun en Ariège ; en remerciement il organisa pour eux vers Lavelanet un maquis de jeunes réfractaires au STO. Il les forma et les entraîna pendant un mois.
Le 10 Juillet 1943, il retrouva Jean Pagnol* FTP d’Agen ; par le train ils arrivèrent à Coarraze-Nay (Pyrénées-Atlantiques) Reçus par Marcel Betbeder, ils renforcèrent, en montagne, le maquis en formation dit FTP de Nay.
Le 23 août 1943 ils attaquèrent la gendarmerie de Nay, pensant y trouver une cache d’armes. Bilan : un faible butin, un blessé FTP, deux gendarmes tués. Suivit une forte opération de contre guérilla qui les obligea à disloquer le groupe.

Le 16 Juillet 1943, la cour d’appel d’Agen condamnait Jean Pouzoulet à la peine capitale (par contumace). Jean, resté dans la montagne se fit charbonnier. Il fut en contact avec le groupe de l’ORA C.F.P. Vernet-Vidal. Le 6 juin, il participa comme chef de compagnie aux combats. Les Allemands partent le 24 août. Une colonne fuit vers l’Espagne, elle fut stoppée après de durs combats. (Fort du Portalet). Une glorieuse citation et l’ attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze lui furent décernées par le colonel Jean Louis De Rougemont, commandant de la région pyrénéenne pour le Corps Franc Pommiès. Jean Pouzoulet resta mobilisé avec le grade de lieutenant jusqu’au 23 Mars 1945 et rattaché au « deuxième bureau » de Toulouse. Rentré à Agen il repartit de zéro, le parti lui trouva un logement. Il reprit son travail de maçon à Agen, puis dans les Landes à Mimizan comme artisan, puis à Céret (Pyrénées-Orientales). Adhérent de l’AVER en 1978, il resta sympathisant du PCF. Il n’avait plus d’activité politique.
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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127260, notice POUZOULET Jean, Georges, Louis (pseudos : Louis ou Grand-Louis) par Jean-Claude Malé, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 18 mars 2022.

Par Jean-Claude Malé

SOURCES : Arch. AVER. — Arch. IHS CGT 64. — André Narritsens, " Résistances Nay en Béarn 1939-1944)" novembre 2015, édition I.H.S.CGT Pyr.Atlantiques. — Lucien Pouzoulet (Fils de Jean), « Ils ont eu ce courage » , édition « Tso » Perpignan 1er Trimestre 2020.

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