PRALET René [Pseudonyme : Lambert]

Par Daniel Grason

Né le 28 juillet 1904 à Paris (XIIe arr.), mort le 11 janvier 1945 à Dora (Allemagne) ; terrassier ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant FTP.

René Pralet
René Pralet

Fils de Marguerite Holtzinger, fourreuse, René fut légitimé par le mariage de sa mère avec Léon, René Pralet. L’union eut lieu le 24 août 1915 en mairie de Bagnolet (Seine, Seine, Saint-Denis). Il se maria en 1926 dans le Var, le mariage fut annulé deux ans plus tard par décision judiciaire. René Pralet combattit en 1937 en Espagne sur le front d’Aragon avec la XIVe Brigade internationale. Il regagna la France le 12 novembre 1937. Selon l’Association des volontaires en Espagne républicaine (AVER), il aurait déserté à une date inconnue.
René Pralet épousa Yvonne Dellier le 13 mai 1939 en mairie de Bagnolet (Seine, Seine-Saint-Denis). Le couple eut deux enfants. En 1942, il travaillait à l’entreprise Rougnon dont le siège était 20 rue Clairault à Paris (XVIIe arr.). Il fut désigné pour aller travailler en Allemagne, il passa six mois près de Cologne.
En juin 1943 bénéficiant d’une permission, il n’y retourna pas. Il trouva du travail comme terrassier à la maison Denis à Saint-Germain-en-Laye, entreprise qui travaillait pour les Allemands. Il y fit la connaissance et sympathisa avec « Rivière ». Celui-ci lui aurait raconté qu’il était membre des FTP, rétribué 2500 francs par mois plus des tickets d’alimentation.
Il quitta le terrassement, « Rivière » lui présenta « Grand-Père » qui était le responsable de la région. Celui-ci le chargea de récupérer des armes, des machines à écrire et des bicyclettes. Il évoqua son volontariat à la cause républicaine en Espagne, il fut nommé chef de groupe. Son épouse Yvonne devint agent de liaison.
René Pralet été condamné pour plusieurs braquages, sa dernière sanction datait du 15 août 1943, où le tribunal correctionnel de Soissons dans l’Aisne l’avait condamné à cinq ans d’emprisonnement par défaut.
Le 7 avril 1944, René Pralet a été interpellé par quatre inspecteurs des Brigades spéciales, square de la Trinité à Paris (IXe arr.), lieu d’un rendez-vous qu’il avait avec le commissaire des effectifs. Fouillé il était porteur d’un carnet annoté ; d’une feuille dactylographiée sur laquelle figurait des informations sur les alarmes des postes de police ; un plan ; le nom, l’adresse et le signalement d’une personne à abattre ; une enveloppe annotée ; un papier portant le numéro de téléphone AVRon 33-54 Dédée et une cartouche de calibre 7,65 mm. La bicyclette utilisée par René Pralet était immatriculée 5594, et portait la plaque du propriétaire nommé Braun.
Les policiers perquisitionnèrent sa chambre à l’hôtel de la rue de Charonne. Ils saisissaient un pistolet automatique, marque « automatic Pistol », calibre 6,35 mm, avec une balle engagée dans la chambre et un chargeur de cinq cartouches ; plusieurs feuillets dactylographiés ; un croquis manuscrit sur l’emploi des armes et explosifs, ainsi qu’au sabotage ; un acte d’état civil et un carnet annoté. L’arme a été envoyée au laboratoire de l’identité judiciaire pour analyse.
Interrogé, il fit part de son activité au sein des FTP. Il participa en mars 1944 avec d’autres combattants, au vol d’une machine à écrire dans les bureaux d’une entreprise située porte de la Villette (XIXe arr.). Début avril, de sa propre initiative, il vola une bicyclette qu’il remit à « Le Franc ».
Il affirma aux policiers qu’il avait été désigné pour abattre une concierge rue Lapeyrère dans le XVIIIe arrondissement, prétextant la maladie, il n’y participa pas. L’opération fut réalisée par trois autres FTP : « Alain », « Prophète » et « Rivière ».
Le 15 août 1944 René Pralet était dans le convoi de 1654 hommes qui partit de la gare de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis) à destination du camp de concentration de Buchenwald (Allemagne). Dans ce même transport 556 femmes dont Yvonne Pralet étaient dirigées sur Ravensbrück (Allemagne).
Les prisonniers après avoir transités par Buchenwald où ils ont été immatriculés, furent envoyés au camp de Dora. Matricule n° 77473 René Pralet mourut le 10 janvier 1945 à Ellrich (Allemagne).
René Pralet a été homologué membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR). Il fut déclaré « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127313, notice PRALET René [Pseudonyme : Lambert] par Daniel Grason, version mise en ligne le 28 avril 2019, dernière modification le 27 mai 2019.

Par Daniel Grason

René Pralet
René Pralet

SOURCES : Arch. PPo. GB 131.– Arch. AVER. – Bureau Résistance GR 16 P 489936. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil numérisé Paris (XIIe arr.) 12N 205 acte n° 2883. – Journal Officiel 1998 p01259-1271.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 186

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