PRÊTÉ Henri, Marie, Joseph

Par Michel Dreyfus

Né le 16 février 1884 à Soudan (Loire-Inférieure), mort le 28 février 1970 à Paris (XIVe arr.) ; militant socialiste de Paris.

Henri Prêté appartint avant 1905 au Parti socialiste révolutionnaire d’Édouard Vaillant* dont il fut un proche collaborateur. Il adhéra après 1905 à la 20e section du Parti socialiste SFIO, à Paris. Il était aussi syndicaliste et coopérateur. En 1915, membre du syndicat des voyageurs et représentants, il fut secrétaire du Comité de direction des apprentis du XXe arr. Collaborateur de la Bataille syndicaliste et du Peuple, il fit partie de la commission de contrôle de la SFIO durant la guerre, comme majoritaire en 1916, comme centriste en 1918. Le 6 octobre 1918, il fut élu au comité fédéral, section Électricité, de la Fédération CGT de l’Éclairage. Il participa à son Ve congrès tenu à Paris les 22-24 mai 1919 et fut reconduit au comité fédéral. Lors de ce congrès, il proposa — pour la première fois semble-t-il dans l’histoire du syndicalisme de la profession — un débat sur la nationalisation du gaz et de l’électricité, idée qui commençait à être défendue autour de Léon Jouhaux* avec qui il avait publié en 1917 une brochure : La houille blanche : une solution ouvrière (Librairie Grasset, collection « Le fait de la semaine »). Les deux auteurs y défendaient le thème du retour de l’énergie électrique à la nation. Mais dans l’immédiat leurs propositions restèrent sans lendemains. H. Prêté intervint également en faveur du rôle des cadres selon des vues fort modernes pour l’époque : « Nous ne sommes pas de ceux qui prétendent que la classe ouvrière peut tout faire à elle seule, qu’elle a chez elle tous les éléments de direction nécessaires... Les cadres, nous leur expliquerons que leur rôle dans l’avenir peut être aussi important que ceux qu’ils ont joué dans le passé, qu’ils trouveront des satisfactions autres que celles que leur accordaient les bourgeois ». H. Prêté fut réélu à la commission exécutive de la Fédération lors de son VIe congrès (Paris, 23-25 septembre 1920).

Spécialiste des problèmes de nationalisation, il fut, en 1920, élu au Conseil économique du travail — créé par la CGT l’année précédente — où il représenta avec Friess* la Fédération de l’Éclairage. Le 13 mars 1920, il demanda « l’autorisation pour les techniciens chargés de l’élaboration du projet de nationalisation de venir travailler au bureau de la Fédération ». Présenté par l’Humanité du 11 novembre 1920 comme délégué suppléant de la Fédération socialiste de la Seine au congrès de Tours (25-30 décembre 1920) au titre de la motion Blum-Paoli-Mayéras, H. Prêté fut noté comme délégué par le compte-rendu sténographique du congrès et se prononça contre l’adhésion à la IIIe Internationale. À l’issue de la scission, il demeura à la SFIO. Jusqu’à sa démission en 1925, il appartint à la commission administrative permanente du Parti socialiste, comme suppléant, du congrès de Tours à 1924, puis comme titulaire pendant une année au cours de laquelle il démissionna.

Il s’éloigna de l’action socialiste, devint journaliste à Paris-Soir et fut directeur du service de presse sous le gouvernement de Vichy.

H. Prêté mourut le 28 février 1970 à Paris (XIVe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127363, notice PRÊTÉ Henri, Marie, Joseph par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 18 avril 2020.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : La Bataille syndicaliste, 4 mars 1915. — Le congrès de Tours, op. cit. — R Le Guen, en collaboration avec René Gaudy, Voyage avec des cadres, Paris, Éditions sociales, 1977. — Notes de René Gaudy.

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