PRÉZIOSI Laurent [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 22 juin 1912 à Maison-Carrée (Alger), mort le 5 novembre 2010 à Paris ; instituteur puis détaché dans l’aministration du Gouvernement provisoire après la guerre ; militant socialiste, Gauche révolutionnaire puis PSOP ; militant syndicaliste, Ecole émancipée et socialiste puis ASR après la guerre ; résistant.

Instituteur, Laurent Preziosi adhéra aux Jeunesses socialistes SFIO en 1930, fonda la section de Maison-Carrée en 1933 dont il devint secrétaire. Membre du bureau fédéral des JS du département d’Alger en 1935, il fut délégué au congrès national qui se tint à Moulins les 12 et 13 avril 1936. L’année suivante, secrétaire fédéral des JS d’Alger et secrétaire de la section socialiste de Maison-Carrée, il fut délégué au congrès national des JS qui se tint en avril à Creil (Oise).

Au syndicat des instituteurs, Laurent Preziosi milita dans la tendance École émancipée et au Parti socialiste SFIO, dans la Gauche révolutionnaire. Ayant participé à la grève générale du 30 novembre 1938, il fut suspendu de ses fonctions pendant six mois (30 novembre-juin 1939). Il travailla alors comme journaliste à Alger Républicain, lancé à l’automne 1938 et fut accueilli avec sympathie par Albert Camus* qui y était également employé. En 1939, Preziosi rejoignit le Parti socialiste ouvrier et paysan de Marceau Pivert*.

Révoqué par le gouvernement de Vichy en décembre 1940 pour son action politique et syndicale, Preziosi entra dans la Résistance, organisa en 1941-1942 des groupes et établit des liaisons avec des militants emprisonnés de toutes tendances et notamment avec les vingt-sept députés communistes incarcérés à la prison civile de Maison-Carrée. Il leur faisait parvenir un journal manuscrit intitulé la Lumière rouge, organe des socialistes-communistes libres.

Le 8 novembre 1942, il participa aux opérations de débarquement des troupes alliées avec le groupe de résistants animé par Yves Déchezelles* et Paul Ruff*, ancien secrétaire du SNES Puis il fit partie de la première mission envoyée en Corse sur le sous-marin Casabianca afin d’organiser la Résistance dans l’île (11 novembre 1942-mars 1943).

Réintégré dans l’enseignement, il fut détaché comme rédacteur au Commissariat aux Affaires sociales du gouvernement provisoire de la République française à Alger. D’août 1944 à mars 1945, il fut chargé de mission en qualité d’officier de liaison administrative au cabinet du ministre du Travail et de la Sécurité sociale à Paris. Ayant réintégré le Parti socialiste, il devint membre du Comité national mixte des JS. Attaché de cabinet pour des questions sociales du Gouverneur général de l’Algérie, Yves Chataigneau, il établit des liaisons régulières avec les syndicats, prépara l’institution d’un régime de Sécurité sociale en Algérie, favorisa le développement de toutes les organisations laïques, en particulier par l’octroi de subventions.

Après le départ du Gouverneur général Chataigneau, sa politique ayant été jugée trop révolutionnaire, Preziosi quitta le cabinet et fut affecté en avril 1948 à la direction du Travail de l’Administration centrale d’Alger (Gouvernement général d’Algérie). Il démissionna du Parti socialiste et adhéra à l’Action socialiste et révolutionnaire (dissidence de la SFIO) et fut secrétaire général de la Fédération ASR d’Alger.

En 1950, en désaccord avec les orientations générales de la CGT à la suite de la scission syndicale de décembre 1947, il quitta cette organisation et créa un syndicat autonome du personnel de l’Administration centrale se réclamant des principes de la Charte d’Amiens. Il prit part alors à la création de syndicats du même type dans d’autres administrations (Finances, Crédit agricole, etc.). L’année suivante, il participa avec les responsables de la FEN à la création du Comité d’entente des syndicats autonomes d’Algérie dont l’organe fut la Tribune autonome. Secrétaire général du syndicat autonome des personnels de l’Administration centrale en 1952, cofondateur et administrateur de la Mutuelle des personnels de l’Administration centrale, Preziosi fut, de 1953 à 1959, secrétaire général adjoint du Comité d’entente des syndicats autonomes d’Algérie et, de 1959 à 1962, son délégué au conseil d’administration du mouvement « Pour un mouvement syndical uni et démocratique ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127401, notice PRÉZIOSI Laurent [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 11 juin 2017.

Par René Gallissot

SOURCES : HR. Lottman, Albert Camus*, Paris, 1978. — Témoignage de l’intéressé.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable