PRIETO Georges, Marcel, Emmanuel (LUENGO Georges dit)

Par Pierre Broué

Né le 28 mai 1920 à La Tronche (Isère) ; ouvrier du Bâtiment puis employé comunal ; volontaire en Espagne républicaine ; militant communiste ; résistant, déporté.

Fils d’un cordonnier espagnol naturalisé, Georges Prieto (de son vrai nom Luengo) travaillait déjà dans le Bâtiment lorsqu’il adhéra aux Jeunesses communistes en 1934. En Espagne fin juillet 1936, il s’engagea dans l’armée républicaine espagnole et y demeura jusqu’au 11 février 1939. Il appartint au groupe « Passionnaria » du 5e régiment de la 11e division puis servit dans la division Lister (4e bataillon, 100e brigade). Il fut nommé commissaire politique à Guadalaraja en 1937. Quatre fois blessé, il revint à Grenoble (Isère) à la fin de la guerre civile et recommença à militer au sein des JC et du Parti communiste.

Devenu l’un des dirigeants des JC clandestines, Georges Prieto fut arrêté le 22 janvier 1941 et condamné à dix-huit mois de prison. Il en sortit pour effectuer son service militaire dans une formation disciplinaire des Chantiers de Jeunesse à Murat (Cantal) puis fut interné à Saint-Paul-d’Eyjeaux et Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) où il fut l’un des organisateurs de la grève contre l’envoi de détenus dans l’organisation Todt. Incarcéré à la prison de Toulouse puis transféré au camp de Laleu (Charente-Inférieure), il y fut blessé par un bombardement. Ramené à Saint-Sulpice, il se vit confier, la responsabilité d’instructeur des FTP par la direction clandestine du camp en mai 1944. Mais le 31 mai, il fut déporté à Buchenwald d’où il fut libéré le 4 mai 1945.

De retour à Grenoble, exerçant le métier d’aide monteur, il fut élu au comité de la Fédération communiste en 1948 et entra en 1949 au bureau fédéral comme secrétaire. Cette promotion rapide fut éphémère : au lendemain du comité central tenu à Saint-Denis début 1950, il perdit toutes ses fonctions.

Condamné en mai 1950 par le tribunal correctionnel de Grenoble à quinze jours de prison avec sursis, à la suite d’incidents survenus au cours d’une délégation auprès du conseil municipal, il fut ultérieurement employé municipal à Saint-Martin-d’Hères.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127407, notice PRIETO Georges, Marcel, Emmanuel (LUENGO Georges dit) par Pierre Broué, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 juillet 2022.

Par Pierre Broué

SOURCES : Arch. AVER — Le Petit dauphinois, 24 janvier 1941. — Le Travailleur alpin, 13/14 mai 1950. — Lettre de Georges Prieto à "Chère pette amie", Saint-Paul-d’Eyjeaux, 7 juillet 1943, archives Henri Verde, IHS CGT 63.

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