PROFICHET Paul

Affilié dès l’âge de quatorze ans à une société de secours mutuels, Profichet fut d’abord ouvrier du bois, puis grutier à la centrale thermique de la société d’électricité locale à Grand-Quevilly. En 1902, il fut l’un des quarante-cinq ouvriers rassemblés autour de Lorillon leur président qui, après une propagande du pharmacien Louis Lucas, fondèrent la coopérative de consommation « l’Aube » à Dieppedalle-Croisset. Marié l’année suivante et fixé à Grand-Quevilly, Profichet passa à la coopérative « le Réveil » fondée en 1902 également sur l’impulsion de Lucas. Profichet fut dès son arrivée élu au conseil d’administration et le demeura plusieurs années, prenant la présidence après le fondateur Boulet. En 1905, après une campagne de propagande du jeune militant socialiste Ernest Poisson, Profichet rassembla quelques camarades dans un groupe du Parti socialiste français de Jaurès. « Le Réveil » s’affilia à la Bourse des Coopératives socialistes. Au cours des fusions qui, à partir de 1914, aboutirent à la constitution de l’Union des coopérateurs de Normandie, Profichet demeura toujours administrateur.

Profichet a surtout consacré son activité à la coopération, mais il a milité aussi dans la mutualité et le syndicalisme. Il fut conseiller municipal de Grand-Quevilly de 1919 à 1944. À ce titre il contribua à l’administration de la coopérative d’habitations à bon marché, à celle du bureau de bienfaisance depuis 1912, et il en devint vice-président. L’organisation des loisirs populaires ne le laissa pas indifférent et il se préoccupa surtout de l’éducation musicale de ses concitoyens. Il fonda en 1922 une société de musique où il prit lui-même un emploi d’exécutant. Il en fut administrateur, puis président.