PRUAL Pierre, Raymond

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Né le 27 février 1895 à Paris (XXe arr.), fusillé le 5 janvier 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; patron d’un débit de boissons, mécanicien-tôlier ; militant communiste d’Aubervilliers.

Fils de Pierre, ferblantier, et de Julie, née Marchal, fleuriste, Pierre Prual fut mobilisé lors de la guerre 1914-1918. Il fut décoré de la Croix de guerre, avec trois citations. Il se maria le 23 septembre 1919 à Saint-Lô (Manche) avec Germaine Beaujean, originaire de Carentan (Manche).
Le couple eut deux enfants, habita 9 rue du Clos à Paris (XXe arr.), où il tenait un débit de boissons. Pierre Prual, marqué par la Grande Guerre, était le président de l’Amicale secouriste et sa femme la trésorière. Il enseignait aux jeunes de seize à vingt ans des exercices les préparant à devenir brancardiers dans la perspective de leur service militaire ; le brevet d’aptitude de brancardier ou d’infirmier finalisait cette formation. Le président d’honneur de l’association était Henri Karcher, maire de l’arrondissement, fondateur de la brasserie du même nom ; le député radical-socialiste Henry Paté figurait parmi les membres d’honneur.
Le débit de boissons périclita-t-il ? En 1934, la famille emménagea 51 rue Sadi-Carnot à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis). Pierre Prual exerça la profession de mécanicien-tôlier à l’entreprise Sylvain Floirat, 1 rue du Fort-de-l’Est à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Il adhéra au Parti communiste, devint secrétaire de la cellule 1013, trésorier de la section d’Aubervilliers.
Pierre Prual fut interpellé le 24 novembre 1940 pour propagande clandestine. Les policiers saisirent à son domicile des brochures et des tracts de l’organisation communiste. Inculpé pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 (interdiction du PCF), il fut condamné par la 12e chambre correctionnelle à six mois de prison. Le 18 mai 1941, il fut libéré de la centrale de Poissy (Seine-et-Oise, Yvelines).
Le 13 septembre 1941, les policiers de la Brigade spéciale des Renseignements généraux saisirent au domicile d’une résistante qu’ils venaient d’arrêter, Marie Dubois, les biographies de militants communistes clandestins, parmi lesquelles celle d’Émile Chrétien. Ils finirent par le retrouver et le prendre en filature. C’est ainsi qu’il fut repéré square Degeyter à Saint-Denis, en discussion avec d’autres militants communistes bien connus de la police politique, en l’occurrence Pierre Prual et Marcel Pointet.
Les trois hommes furent arrêtés le 23 septembre 1941 et inculpés pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Dans le cadre de cette affaire présentée par la préfecture de police comme « démantèlement d’un centre de propagande clandestine sur la région Paris-Ouest », onze personnes au total furent arrêtées.
Les policiers saisirent dans le placard de Pierre Prual à l’usine Sylvain Floirat un tract intitulé « Qui est Hitler ? ».
Les trois militants Pierre Prual, Émile Chrétien et Marcel Pointet furent rapidement livrés aux Allemands. Condamnés à mort le 23 décembre 1941 à Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) par un tribunal militaire de la Wehrmacht (FK 758), ils ont été fusillés le 5 janvier 1942 au Mont-Valérien, en même temps que Pierre Le Corre et Gaston Dourdin, arrêtés dans la même affaire.
Pierre Prual fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 5 janvier 1942 division 39, ligne 3, n°41 puis transféré le 3 mai 1945 au cimetière communal d’Aubervilliers, dans le carré des victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Le 24 février 1942 deux inspecteurs des Renseignements généraux (RG) interpellèrent Maurice Prual, fils de Pierre, tôlier, demeurant à Aubervilliers. Le nom de Prual avait été trouvé sur un carnet dans le dépôt de tracts tenu par Léon Landsoght à Saint-Ouen. Maurice Prual fut disculpé.
Le secrétariat général aux Anciens Combattants attribua à Pierre Prual la mention « Mort pour la France » le 8 janvier 1946. Pierre Prual a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur le monument aux morts d’Aubervilliers . Le conseil municipal d’Aubervilliers donna son nom à une allée de la ville.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article127524, notice PRUAL Pierre, Raymond par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 19 août 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 89, BA 1928, BA 2117, 77W 239. — DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-2393/41 (Notes Thomas Pouty). — SHD Vincennes GR 16 P 492531. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb. — État civil, Paris (XXe). — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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