Par Nathalie Roussarie
Né le 15 février 1901 à Tulle (Corrèze), mort le 20 novembre 1964 à Paris (XVIIIe arr.) ; tourneur à la Manufacture d’armes de Tulle, modeleur mécanicien chez Citroën à Paris ; volontaire en Espagne républicaine, résistant.
Fils d’un tourneur et d’une couturière, Louis [Marcel] Prunier fréquenta l’école primaire jusqu’à quatorze ans. Membre du Parti communiste à Tulle d’abord, où il participait au Travailleur, puis à Paris. Il était modeleur mécanicien, membre de la CGTU aux Usines Citroën, secrétaire des CDH (Comité de défense de l’Humanité) du VIIe arrondissement et aussi secrétaire de rayon.
Il arriva en Espagne en octobre 1936 et fut affecté au 2e bataillon de la 11e brigade, puis rejoignit la 14e brigade où il exerça la fonction de commissaire politique dans le 9e bataillon « Commune de Paris ». Il fut affecté ensuite à l’intendance de la base comme commissaire politique (il y remplaçait Pierre Rebière*) et enfin à Barcelone chargé du journal Le Volontaire de la liberté et du Journal de la 14e, ce qui lui valut quelques critiques du PCE qui lui reprochait son esprit critique trop rigide, et sa tendance à travailler seul. Il se battit sur les fronts de Madrid et Jarama, il fit partie de la délégation chargée de préparer les cantonnements au front. Il fut chargé, avec Rebière, de l’organisation de la visite de Maurice Thorez à Valence. Il était considéré comme un très bon antifasciste et fut récompensé par une citation remise par le Colonel Jules Dumont* de la 14e brigade :
« D’une inlassable activité au front comme à l’arrière, trouve toujours le temps et les moyens d’assurer le service politique de son bataillon. Son calme dans les combats, sa grande maîtrise sur lui-même lui assurent une juste autorité et l’estime de tous. A toujours été pour son commandant de Bataillon le plus précieux et le plus dévoué des collaborateurs. »
Après son retour en France, militant toujours actif en Corrèze, Louis Prunier présenta un rapport à la conférence régionale du Parti communiste qui se tint à Tulle les 10 et 11 décembre 1938. Alors qu’il était « affecté spécial » à la Manufacture d’armes de Tulle en 1939, devenu « indésirable », il fut condamné à 4 mois de prison et 100 francs d’amende pour infraction au décret du 24 août 1939, mais il bénéficia d’un sursis, après avoir fait appel auprès de la Cour d’appel de Limoges. Il fut néanmoins rayé de l’affectation spéciale le 6 octobre 1939, renvoyé de la MAT et remis à disposition de l’autorité militaire le 29 décembre 1939, car « rien ne permet de penser que le sieur Prunier a renoncé à une activité qui lui a valu cette condamnation. »
Il s’engagea dans la Résistance en Corrèze aux côtés des FTP. Louis Prunier mourut le 20 novembre 1964 à Paris (XVIIIe arr.).
Par Nathalie Roussarie
.SOURCES : BDIC, 545.6 1342-1351 mfm. 880/29. Archives de la DGA Châtellerault 828 2H4. AD de la Corrèze, 1M 71. Paul et Mouny Estrade, Léon Lanot premier maquisard de Corrèze, Puy-Fraud, 2011, p.52.